L’interview sans filtre @Vieuxmachinbidule :
Parents :
Pourquoi ce nom “Vieuxmachinbidule”, vous n’avez que 30 ans !!!! ??? Fred (Vieuxmachinbidule) :
Au départ, j’ai créé ce compte parce que je suis passionné d’objets vintage, de brocantes… Un jour, j’ai pris une photo de Julie qui allaitait sur une aire de repos. Je l’ai postée et ça a fait beaucoup réagir, alors j’ai continué à parler parentalité sur mon compte. Ça nous a aidés à trouver des informations, notamment sur l’allaitement et lorsque Julie a fait une dépression du post-partum…
Comment expliquer ce burn-out alors que vous étiez très présent ?
Julie est sage-femme et je suis aide-soignant. Contrairement à ce qu’on pourrait penser du milieu hospitalier, elle n’a pas toujours bénéficié d’un regard bienveillant sur ses choix, comme celui d’allaiter. Sa reprise de boulot a été très difficile. Elle était chamboulée sur le plan émotionnel. Et malgré toutes les infos qu’on avait, rien ne se passe jamais comme on l’imagine. Ce décalage est compliqué à accepter.
Quel est votre rôle dans l’allaitement ?
Lorsque Rosalie se réveille (Julie l’allaite encore), je vais la chercher, je la change, je l’apporte à sa maman. C’est aussi moi qui la recouche. Côté logistique, je nettoie le tire-lait, je mets le lait dans les petits sachets de conservation. Franchement, je me suis énormément renseigné sur l’allaitement et malgré tout, on a eu des moments difficiles, Rosalie pleurait, elle ne tétait pas assez. Le seul soutien qu’on a trouvé, c’est sur les réseaux. Quand on voit parfois le regard des gens lorsque Julie sort un sein à table ! Et dire qu’on vend des voitures grâce à des femmes dénudées, ça me met en colère !
Vous avez eu un accident du travail grave, comment avezvous surmonté cette épreuve ?
C’est arrivé 15 mois avant la naissance de Rosalie. Ça a été dur pendant la grossesse de Julie, j’ai été hospitalisé pour de la rééducation et par exemple, j’ai manqué les premiers mouvements perceptibles dans le ventre de Julie. Heureusement, l’haptonomie m’a permis de participer à la grossesse, de créer un lien avec le bébé. Et dans mon malheur ( j’ai des soucis de santé importants), ça m’a permis d’avoir du temps pour profiter de Rosalie
lorsqu’elle est née. Je milite pour un congé paternité plus long ! 11 jours, c’est rien, ça m’angoisse à l’avance si on a un jour un deuxième enfant.
En tant que papa, quelles sont vos missions ?
Je fais le maximum. Les premières semaines, j’ai géré le ménage, les rendez-vous médicaux, les lessives et les repas. Quand je vois que certaines mamans font encore tout ! Il faut y aller les mecs ! On ne peut pas laisser reposer cette charge sur le dos des femmes qui n’osent pas toujours demander de l’aide. Aujourd’hui encore, je cuisine tous les jours. Et je m’occupe beaucoup de Rosalie, je fais son bain, je la porte, je la masse. Je ne manque aucun de ses progrès, c’est génial. Quand on en entend qui disent qu’un bébé ce n’est pas intéressant…
Vous arrivez à tout faire ?
La clé, c’est d’associer l’enfant à ce que l’on fait. Par exemple dans la cuisine, j’ai bricolé une “tour de contrôle” pour Rosalie avec un tabouret pour qu’elle soit à ma hauteur et m’imite aux fourneaux. Et on l’emmène partout. Au marché, voir une expo, chez les copains…
Un conseil pour les futurs parents ?
Se renseigner beaucoup ! On n’a pas la science infuse avec les enfants. Par exemple, on pratique la langue des signes pour comprendre Rosalie. Ça nous aide à communiquer avec elle. Chacun doit trouver ses “trucs”, piocher dans les méthodes. Il n’y a pas de recette, mais je pense que cette curiosité intellectuelle est indispensable.