Éditorial
L a pêche du bar pratiquée légalement par chalutage le long des côtes vendéennes et charentaises durant ce premier trimestre n’aura pas manqué de faire réagir bon nombre de personnes, notamment sur le Net et les réseaux sociaux. En effet, outre la question même de l’espèce bar, nombreux sont, entre autres, les dauphins qui auront été involontairement pris dans les filets des chalutiers, entraînant par la même quasiment toujours leur mort. Alors, comme le titrait franceinfo.fr le 9 mars dernier, « La pêche accidentelle, une menace qui pèse sur les dauphins du Golfe de Gascogne », va-t-on vers l’inéducable ? Ces prises accidentelles ne sont malheureusement pas nouvelles, et cela concerne toutes les eaux. Un rapport communiqué par Greenpeace et la Whale and Dolphin Conservation Society indiquait déjà le 21 janvier 2004 – il y a donc quatorze ans – que « les populations de dauphins dans l’Atlantique du Nord-Est pourraient être menées à l’extinction par les pratiques de pêche destructrices. » Tandis que dans le même temps, toujours à cette même époque, l’Union européenne proposait, elle, d’avoir recours à des dispositifs acoustiques pour éloigner les dauphins des filets fixes. Idée qui est d’ailleurs toujours d’actualité de nos jours. Apporter une solution aux prises accidentelles, et celles des dauphins en particulier, est loin d’être simple. Et il est bien évident que pour tout pêcheur pro, prendre un dauphin dans ses filets n’est jamais une bonne chose, pour tout un tas de raisons. Pour l’heure et ce qui concerne nos côtes en dessous du fameux 48ème parallèle, il y aurait bien quelques pistes. Par exemple, la pêche « commerciale » du bar se pratiquant ici plus particulièrement l’hiver, on pourrait donc imaginer de ne plus autoriser le chalut pélagique bien peu sélectif qui attrape tout sur son passage. Cela serait peut-être une option bénéfique à la fois pour les dauphins… et les bars !
Luc Bodis