Exposants bien présents, visiteurs on en attendait plus
Très attendu par l’ensemble du milieu halieutique marin français, l’édition 2018 du Salon de la Pêche en Mer de Nantes a tenu ses promesses en termes d’exposants mais n’aura pas réussi à faire progresser son nombre de visiteurs par rapport à l’an passé. Les entreprises parlent toutefois d’un public qualitatif et prevoient déjà leur venue en 2019. Compte rendu.
D eux ans après la Bérézina de la cuvée 2016, les enjeux pour la pérennité du Salon de la Pêche en Mer de Nantes étaient de premier plan sur cette 18ème édition. D’autant que 2017 avait largement été présentée comme l’année du renouveau et que l’ensemble du marché halieutique attendait que l’essai soit transformé. Côté exposants, ils étaient plus de 100 à avoir fait le déplacement avec parmi eux des revenants : Sunset, Illex, Sakura… Un chiffre particulièrement important qui montre l’engouement du mar- ché pour cet événement qui, il y a seulement deux ans, dépassait péniblement la barre des 30 stands, dont une grande majorité qui n’avait pas grand chose à voir avec la pêche… Le nautisme n’était pas en reste puisqu’il occupait la moitié des 12 000 m2 du grand hall du Parc des expositions avec des enseignes telles que Pro Marine, Zeppelin et bien sûr Bénéteau.
Une fréquentation moyenne mais qualitative
Les exposants s’attendaient tout naturellement à voir du monde. Mais de ce côté là ce fût un peu plus
compliqué. S’ils étaient 12 000 l’an passé, la fréquentation enregistrée cette année fut légèrement en baisse avec 11 000 visiteurs. « Bien sûr on attendait un peu mieux, on espérait avoir au moins autant de monde que l’an dernier. » Confie Carole Gohel, chef de projet Exponantes qui loue toutefois un public
qualitatif « les exposants ont clairement souligné les discussions intéressantes qu’ils ont pu avoir avec le public. Et les revendeurs que sont Alré et les Comptoirs de la Mer on fait un volume d’affaires plutôt intéressant. » Mais au fait, d’où venaient ces gens ? « Principalement de l’arc
Bretagne, Charente- Maritime, Pays de la Loire, mais on a aussi vu des gens de Dunkerque, de Dieppe, ou du Pays Basque. »
Exposants plutôt satisfaits mais…
Une analyse que partage globalement les entreprises « les passionnés étaient là c’est sûr ! » Explique Guillaume Fourrier, responsable Marketing chez Daiwa France. Rapala qui tenait un très beau stand résume ses trois jours ainsi « 2018 fut l’année de notre grand retour au salon de Nantes, après quelques années d’absence. Très satisfaits de l’édition 2017, où nous étions revenus avec un petit stand pour constater de nousmêmes les évolutions réelles du salon, nous avons souhaité revenir cette année avec trois beaux stands pour nos marques Rapala, Ragot, Shimano, VMC et Sufix. Notre objectif était de retrouver un public de passionnés pour leur présenter nos nouveautés mais aussi d’échanger avec eux à travers différents ateliers comme notre bassin d’animation Rapala, notre corner « Surfcasting et Pêche à Soutenir » Ragot et enfin, une animation qui a beaucoup plu aux pêcheurs : un atelier de remplacement gratuit d’hameçons triples. En effet, plus de 1000 triples ont été changés avec le haut de gamme de la marque VMC – Series75® – équipés du dernier revêtement Coastal Black® et 100% « Made in France » ! Nantes fut aussi l’occasion pour nous d’organiser la 1ère édition de la « Shimano Casting Academy ». Le principe était de permettre à un maximum de visiteurs de profiter de l’expérience de Danny Goossen (Champion du Monde de Surfcasting et membre du Team Shimano Hollande) pour qu’ils améliorent leur technique de lancer, testent les nouvelles cannes Shimano ! Bilan de ces trois jours : très satisfaits des échanges que nous avons pu avoir avec de nombreux pêcheurs passionnés. Cependant, nous pensons que le salon mériterait d’avoir plus de visiteurs et devrait attirer un public plus large, les techniques de pêche en mer étant nombreuses. » D’autres, souhaitant rester anonymes, ne comprennent pas pourquoi le public n’a pas suivi « il y a eu une très belle campagne de communication, la période est idéale, l’ensemble des grandes marques étaient présentes, les organisateurs ont vraiment fait des efforts pour nous et pourtant le public n’était pas là et il y a vraiment eu des temps morts. L’édition 2016 a peut-être eu des
effets plus importants que ce qu’on peut penser. »
Des axes d’amélioration
De fait, les participants ont tout naturellement proposé des pistes de progression à l’organisation. Par exemple Pafex, qui faisait elle aussi son grand retour, explique à travers son dirigeant avoir « eu des gens du Nord, et de Bordeaux, cela nous a rappelé les bonnes années de ce salon. Nous reviendrons l’an prochain. » Mais souhaiterait « pouvoir vendre ses produits car beaucoup voulaient acheter nos articles tandis qu’Alré ou CECOMER n’avaient pas forcément ce que veut le client dans ses rayons » et voir « plus d’animations photos et vidéos » tout en soulignant
« qu’un salon Mer - Bateaux - Pêche - Plongée est indispensable en France. » Pour ce qui est du public, Pafex estime qu’il faut « peut-être augmenter encore la communi
cation. » Autre recommandation importante des enseignes et qui fait l’unanimité : raccourcir les horaires. En effet, le salon a par moments donné l’impression de tirer en longueur. Autre point de litige, la salle de conférence. Certains l’ont cherchée longtemps avant de la trouver tandis que d’autres lui reprochaient son isolement. « Nous entendons bien ces critiques. Toutefois de nombreux conférenciers ont justement apprécié le calme et la facilité d’échange qui s’est installée dans cette partie du salon. Nous souhaitons donc laisser cette salle à sa place mais améliorer la signalétique et mettre plus en avant cette animation. » Précise Carole Gohel.
Barracuda Tour, Shimano Academy, Asturies d’or…
Comme à chacune des éditions, les animations étaient nombreuses et interessantes. Il y a eu la Shimano Academy comme citée plus haut, le lancement du Barracuda Tour 2018 ou encore les Asturies d’or qui récompensaient par trois trophées le magasin de pêche qui a vendu le plus d’Asturies, le plus vieux guide Ultimate Fishing (ou plus expérimenté pour éviter les mauvaises interprétations, en l’occurrence Daniel Nicolet) et celui qui a fait le plus pour promouvoir la pêche (Gaël Rognant). Les visi- teurs ont pu également prendre part au lancer sur cibles proposé par Pechemoderne. com, aux challenges sur simulateurs organisés par l’équipe de la Sailtica Fishing, ou plus spectaculaire encore, l’immersion dans les hauts-fonds avec Hypercube. L’ensemble des enseignes présentes devrait suivre l’année prochaine et les visiteurs étaient globalement satisfaits. Alors, on l’aura compris, le dernier grand défi de l’équipe d’Exponantes est maintenant de faire grimper le chiffre visiteurs où à défaut de revoir son format. Dans tous les cas le retour est là, et ça fait du bien à un univers qui subit de plien fouet une crise de la ressource sans précédent. Rendez-vous du 1er au 3 mars 2019 pour la prochaine édition.