L’hiver joue les prolongations
La neige s’est encore invitée fin mars sur les montagnes du Pays Basque. De mémoire, je n’ai jamais vu un hiver aussi pluvieux ; en effet depuis midécembre, la pluie tombe en abondance et le moral est au plus bas. Les pêcheurs attendent l’arrivée d’un « vrai » printemps pour en profiter avec de bonnes conditions météorologiques. Du bord, l’océan est teinté en raison d’une forte houle et les divers cours d’eau qui s’y jettent charrient des eaux sales et mâchées. Du coup, l’eau peine à se réchauffer, le littoral est encore désert, la flore et la faune sont encore endormies. En bateau, la migration de maquereaux se termine mais le fait marquant de ces dernières semaines est l’énorme pêche d’un bateau espagnol de Fontarabie. Suite à un gros coup de filet tournant « boulinche » sur un banc de maigres très probablement rassemblés en destination d’une frayère, il lui a été impossible de le remonter vu la quantité de poissons pris dans les mailles ; la seule possibilité était de gaffer un à un les plus beaux spécimens en vue de diminuer le poids pour soulager le filet. Malheureusement, après 10 heures d’acharnement de l’équipage et 28 tonnes dans la câle, le filet s’est rompu partiellement sur un haut-fond rocheux, résultat : plusieurs tonnes de poissons morts ou moribonds ont tout de même été capturés en surface par deux bateaux professionnels luziens. D’après certains témoignages, plus de 50 tonnes étaient dans le filet avec d’énormes maigres de plus de 50 kg plein d’oeufs. La question que je me pose désormais, combien ont survécu ? La saison du maigre n’a pas encore commencé mais s’annonce déjà bien compromise...