Les conditions de pêche idéales
Nous aborderons ici les conditions de pêche idéales, tant pour le bateau que pour le bord. Les bonnes marées, et pourquoi elles sont bonnes. La pression atmosphérique, l’humidité de l’air, tous ces facteurs seront abordés car ils ont un réel impact sur la pêche du bar.
Nous sommes toujours dans l’espoir de trouver sur l’eau, ou au bord de l’eau les meilleures conditions requises pour piquer du bar. Ces conditions assurent une dynamique positive dès lors que tout est réuni, mais est-ce toujours le cas ? Peut-être que la transition entre les textes précédents et cette introduction peut vous paraître étrange. Nous passons brutalement de sujets traitant d’une vision de l’avenir à du « bien concret ». Pour autant, est-ce que la pêche de demain devra s’exclure de la compréhension de la nature ? Pas sûr... Donc ce sujet est pleinement dans le sujet d’une projection dans le futur. En effet, le pêcheur cultive en lui cette connaissance, et peu importe la façon dont il vit la pêche. Il pourrait s’agir du plus high-tech d’entre nous qui regarderait la météo sur son téléphone, ainsi que les marées, que toute cette technologie serait immanquablement reliée à ce que la nature produit. Je voudrais donc aborder cette notion de nature, par la nature elle-même. Le bar est un animal qui, comme tous les autres êtres vivants, vit et s’adapte aux mutations de son
environnement. Ce qu’il cherche n’est pas différent de ce que nous cherchons pour nous- mêmes : nourriture et sécurité. Si nous savons construire des abris, ou cultiver pour nous nourrir, lui ne le fait pas. Il est tributaire de son environnement et ne peut faire autrement que tenter de s’y adapter. Définir les bonnes conditions pour pêcher le bar est donc une affaire bien difficile si on veut tout condenser dans un minimum de cases. Tout ce qui pourrait être affirmé comme étant vérité serait irrémédiablement contré. Certes, il existe des fondations qui régissent la vie de ce poisson. Tout comme l’ours polaire aime la glace et l’ours brun qui préfère les climats plus tempérés, le bar de mer du Nord vit dans des conditions radicalement différentes de celles dans lesquelles vit le loup méditerranéen. De ce fait, on ne peut difficilement généraliser un cadre idéal pour tous les poissons de France, et ainsi pour tous les pêcheurs de France. Je vous propose donc de voir ces bases pour ensuite aller vers une lecture plus spécifique à chaque situation rencontrée.
Comprendre le bar
Il faut bien distinguer deux choses : la topographie et tout ce qui concerne l’alimentation du prédateur, et la météo à proprement parler. Pour nous la météorologie est du domaine de ce qui est hors de l’eau, mais pour le poisson on peut également parler de météo « sous-marine ». On remarquera avec l’expérience que la météo terrestre n’est pas forcément celle qui influence le plus le poisson. C’est pour cette raison que je préfère m’attarder quelques instants sur ce que recherche le bar. Le bar a besoin de se nourrir dans les meilleures conditions possibles. Ces conditions sont un cadre sécuritaire et une bonne densité de nourriture. Il est des cas extrêmes comme les tempêtes qui par exemple apportent beaucoup de nourriture en insécurisant totalement les poissons. Ce manque de sécurité sera automatiquement relié à la topographie des lieux et aux risques que court le poisson sur ces endroits. Ainsi, on le trouvera en certains endroits, et pas à d’autres. Cela est aussi vrai par un grand beau temps estival, où dans ce cas les bars seront concentrés là et uniquement là où ils ont le plus de chance de se nourrir. On pense habituellement qu’une bonne météo pour le bar est dépressionnaire. Du vent, des vagues sont très attendues par les pêcheurs en surfcasting. Cela n’est pas faux, mais je dois préciser que prendre des bars en surfcasting devient de plus en plus difficile. On en prend à certaines périodes qui sont généralement celles qui s’avèrent être les plus riches quant à la nourriture. Si on prend moins de bars en plage, c’est en partie en raison de la diminution de l’espèce, mais également parce que la nourriture s’appauvrit considérablement sur les côtes. Comme il y a moins à arracher au fond, les coups de mauvais temps sont moins nourriciers, et les poissons ne viennent plus. Ce n’est qu’un avis parmi tant d’autres. Ce qui compte le plus est selon moi l’oxygénation de l’eau. C’est en raison du manque d’oxygène que les pêches d’été sont moins fructueuses, et parce que le printemps et l’automne touchent des températures idéales que les bars y sont les plus actifs. C’est aussi pour cette raison qu’un vent de terre peut être bénéfique en été, car il rafraîchit les eaux, facilitant les échanges d’oxygène. J’ajoute qu’une eau qui bouge s’oxygène également mieux, et cela est un facteur majeur pour qui recherche le bar. Enfin, je tiens à préciser que durant les nombreuses années qui m’ont conduit au bord de l’eau, une chose qui relève du domaine de la météo s’est avérée incontestable : le basculement brutal d’une météo à une autre. Autrement dit, quand le temps passe du beau fixe au mauvais temps, c’est prometteur. Inversement, quand on passe d’un gros coup de mauvais temps à une accalmie brutale, c’est aussi prometteur. L’influence de ce type de changement météo ne dure cependant que très peu de temps. Pour moi s’arrêtent là les besoins primaires liés à la météo, et vous comprendrez que cela reste bien difficile d’établir une météo idéale dans ce cadre, puisque tout reste possible. Nous allons donc aborder différentes pêches et définir ensemble quelques possibilités évidentes.
En fonction de la technique
Le bar ne se pêche pas que d’une seule façon. On le pêche aux appâts, au fond ou au flotteur. On
le pêche aux leurres, en surface ou à 20 mètres de profondeur. Bien entendu, ces deltas sont immenses. La météo ne peut donc influencer le poisson de la même façon selon qu’on le pêche au fond ou en surface. D’ailleurs, l’influence-t-elle réellement ? Pouvons-nous raisonnablement penser qu’un poisson attende que la météo du ciel lui soit favorable ? Certainement que non. C’est donc la technique qui va déterminer quelles conditions de pêche sont les plus favorables. On touche alors nécessairement la question suivante : la météo est-elle plus importante pour le pêcheur ou pour le poisson ? Parce que pêcher en finesse dans le mauvais temps n’est pas très agréable, ni efficace, on remarquera que peu de pêcheurs la pratiquent dans ces conditions. Inversement, on ne verra pas un pêcheur en surfcasting utiliser un plomb de 200 grammes en plein été. Ce que je souhaite vous amener à comprendre dans mes écrits est que la météo peut être un faux problème, car elle est vraiment le facteur qui, avec les marées, peut se définir avec une relative exac- titude, et que ce n’est quasiment jamais grâce à elle qu’on fait les plus jolis coups. Chacun peut tout à fait comprendre que plus le temps est mauvais plus on doit pratiquer des pêches lourdes. De la même façon, le beau temps appelle à des pêches légères et fines. Ce qui va faire que l’on prend du poisson ne dépend que du pêcheur, car si ce dernier ne veut pas sortir de son cadre de pratique, il doit effectivement choisir la météo qui lui convient. Si le pêcheur veut prendre du bar, il peut le faire par toutes les météo possibles, moyennant l’utilisation de la technique adaptée.
En fonction de la situation
Chaque nouvelle sortie de pêche est une situation différente. C’est une fois au bord de l’eau que l’on voit réellement l’état de la météo. Nous ne sommes plus dans l’anticipation, mais dans le présent dès que la ligne est lancée. Dans ces circonstances, comment utiliser la météo ? L’idée est de relier deux informations dont nous disposons : la météo et le terrain. On peut aussi ajouter les marées pour les pêcheurs qui vivent avec elle. Concrètement, en revenant aux informations précédentes, le poisson recherche de la nourriture. La situation que nous vivons à un instant « T » dépend de la météo passée. Ainsi, une grosse chaleur qui dure depuis plusieurs jours peut être préjudiciable à une pêche du bord en faible profondeur. Cela serait alors dû à un réchauffement probablement excessif des eaux. Cette déduction peut être faite en amont, et vérifiée rapidement sur place par la couleur de l’eau ou par les algues. Alors on cherchera un secteur plus profond, ou plus exposé au courant. On y trouvera des eaux plus fraîches, mais aussi
plus limpides. Un coup de mauvais temps fonctionne un peut différemment. Si la mer ne bouge que depuis quelques heures, le poisson n’a probablement pas encore accès à une nourriture suffisante pour qu’il soit réparti de façon homogène. Il faut donc préférer les plages directement exposées aux courants dominants. Les zones où la nourriture peut rapidement s’accumuler sont ainsi préférables. Si le mauvais temps dure depuis des jours, il sera conseillé d’attendre la tombée totale des vents. Ainsi, la nourriture s’approchera du bord et sera mieux répartie sur la plage. On aura plus de chance de toucher des poissons. Je voudrais conclure cet article en rappelant (malheureusement) que nous vivons une époque où nous n’avons plus l’occasion d’être sûrs de nous. Cela est vrai en toutes circonstances, et la météo ne nous aide plus guère. Bien entendu, elle reste importante pour nous, notre confort et notre sécurité. Pour ce qui est du poisson, il nous faut peut être nous habituer à pêcher différemment, autrement dit : aller à la pêche et voir. Restent encore de vieilles habitudes ancrées en nous, car nous sommes nombreux à avoir connu cette époque pas si reculée où nous savions que le coup de mer annoncé le lundi allait porter ses fruits le week-end. Aujourd’hui, l’erreur serait de rester fixé sur la technique prévue en début de semaine de sorte qu’aucune solution de repli ne soit possible. La pêche de demain sera probablement différente dans le sens où il faudra être plus mobile, plus ouvert et capable de pratiquer plusieurs techniques.