Trois postes majeurs pour le surfcasting
Pour le pêcher en surfcasting, l’amateur de bar se doit de comprendre où il stationne, et pourquoi. Le pêcheur doit poser un appât exactement là où le poisson viendra le chercher. Si on tape à côté, il n’en tiendra pas compte ! Explorons ensemble trois postes majeurs que le pêcheur en surf aura toujours intérêt à prospecter.
Le pêcheur en surfcasting s’adresse à un poisson bien particulier. Le bar que l’on cherche à prendre avec un appât mort est un animal en quête de proies mortes. Ce n’est pas qu’il ait décidé ce jour-là de ne manger que ce type de nourriture, mais c’est généralement parce que la nature la lui met plus généreusement à disposition. Ainsi, il n’est pas toujours aisé pour le bar d’aller chasser. Il lui faut pour cela des concentrations importantes de proies qui justifient une nécessaire dépense d’énergie. Pour autant, ne nous trompons pas ! Lorsque l’environnement est propice à la chasse, le bar peut tout à fait refuser ce qui navigue sur le fond pour rester concentré sur des proies vivantes. Chaque poste que nous allons décrire est ainsi assez différent des deux autres.
La digue Définition
Une digue est un ouvrage artificiel qui a pour but de protéger, ou de retenir le sable pour préserver les plages. Les bars peuvent venir chasser aux alentours des digues, car on y trouve des roches et de la nourriture. Ces poissons-là ne sont pas ceux que l’on cible avec le surfcasting. Configuration On trouve quatre grandes catégories de digues. Chacune est érigée dans un but bien précis : - Les digues parallèles à la plage : elles sont construites pour briser les vagues, d’où leur nom de brise lame. Certaines sont inaccessibles à
pieds, et parfois même inaccessibles pour les appâts. - Les digues perpendiculaires à la
plage : elles sont érigées pour briser les courants et permettent de retenir le sable sur la plage. On peut accéder à ces digues par beau temps, mais elles sont dangereuses par mauvais temps. - Les digues portuaires : elles sont construites pour protéger les bateaux. Ces digues, si elles sont autorisées par les autorités offrent un point de vue élevé et offrent un beau potentiel de pêche. - Les digues des embouchures : elles sont bâties pour canaliser les cours d’eau, petits et grands. Compréhension des lieux Pour chacune de ces digues on sera amené à faire des choix stratégiques différents.
- Les digues parallèles à la plage : ces digues sont frontalement exposées à la mer, et aux vagues lorsqu’il y en a. Pour le surfeur, les deux zones les plus favorables sont aux extrémités, là où le courant s’évacue. Vos lignes doivent être posées dans le remous créé par la dépression, à la limite exacte entre le courant et le calme. Ceci est vrai en cas de mauvais temps, mais aussi par beau temps (avec de moindres chances tout de même). En cas de courant latéral, choisissez le côté opposé au courant, car c’est là que s’échappera toute la nourriture accumulée par la digue. Les bars se positionneront toujours du côté le plus protecteur pour eux, mais aussi là où la nourriture est présente. - Les digues perpendiculaires à la plage : ces digues sont généralement assez courtes. On leur trouve bien souvent un côté plus profond que l’autre, ce qui est dû à leur fonction de brise-courant. Le côté « érodé » est plus profond, et le sable se dépose de l’autre côté à chaque coup de mauvais temps. Pour le pêcheur en surf, elles peuvent être intéressantes pendant le mauvais temps, et on placera ses cannes le long du côté profond. Je déconseille de se coller à la digue. Il est préférable de lancer d’une trentaine de mètres en direction de la digue. Les allers et venues continuels aux abords de la digue contrarient souvent les poissons. Le deuxième poste intéressant est à l’extrémité opposée de la digue. Une canne peut donc être posée à nouveau en biais, les appâts tombant dans la zone de remous opposée au courant. - Les digues portuaires : ces digues sont intéressantes par beau temps. Même si les conditions ne sont pas idéales pour la prise de bars, on peut tout de même admettre que le poisson doit se nourrir durant les longues périodes de calme. On a alors tout intérêt à utiliser des appâts vivants, crevettes, lançons, petits casserons vivants pour tenter une belle prise. - Les digues des embouchures : une embouchure est toujours canalisée par deux digues. De ces deux digues on peut accéder au lit du cours d’eau, secteur qui est « remonté » par les poissons en cas de mauvais temps. C’est dans le lit que s’accumule la nourriture, car elle dévale les pentes douces de l’embouchure. Il faut en premier lieu rechercher ces pentes, et en déterminer la zone basse. Les digues des embouchures sont essen- tiellement productives lorsque la mer est mauvaise. Comme c’est bien souvent le cas, il ne faut pas exclure la possibilité de prendre des poissons par beau temps, mais c’est forcément plus compliqué en raison de l’eau douce majoritairement présente dans ce cas.
Conseils importants
Je ne conseille pas de pêcher à l’aveuglette quand on aborde une digue. Même s’il s’agit d’un ouvrage très homogène « à l’oeil », il y a toujours cette part d’inconnu qui se produit sous l’eau. Si une digue est visuellement identique d’un bout à l’autre, il y a en réalité très peu d’endroits qui sont réellement favorables. Recherchez toujours les
cassures de courant, les zones que produit la digue et qui sont protectrices pour les poissons.
La baïne Définition
Une baïne est un grand trou dans le sable. Concrètement, une baïne est un processus naturel bien défini, mais par extension nous parlerons ici de tout ce qui peut constituer un creux sur la plage.
Configuration
Une baïne est un trou qui se forme à l’emplacement d’une zone de sable meuble. Le sable propre est moins collant, il est facilement emporté par les courants. Sur une plage, on trouve des secteurs plus stables que d’autres, et c’est ainsi que se forment les baïnes, lorsque le sable est emporté jusqu’à créer un trou. On différencie une baïne d’un simple trou par sa configuration très précise. Elles sont essentiellement rencontrées dans le sud-ouest, là où les sables sont alcalins. Le courant dévalant du nord de la plage, on trouve un goulet d’entrée (sorte de petit chenal qui accélère l’écoulement des eaux). L’eau sous pression érode le sol, créant une vasque. Ce sable est évacué par un autre goulet dit « de sortie ». Si la vasque se forme, c’est en raison de la présence d’un contrefort de sable situé entre le sable meuble et le large. C’est ce contrefort (banc de sable plus dense) qui engendre la formation de la baïne. Un trou se produit de la même manière, mais il n’existe pas ce dit contrefort. La formation d’un trou est donc plus aléatoire, et le trou moins important en taille et en profondeur.
Compréhension du lieu
Pour ceux qui recherchent le bar, pêcher une baïne est un vrai bonheur. A condition d’en connaître la formation et la disposition, on peut rapidement identifier l’endroit majeur à ne pas manquer. Cet endroit est le goulet de sortie, là où la nourriture est évacuée par le courant. Les poissons se placent généralement à la collusion des deux courants (celui du large qui longe le contrefort extérieur, et celui de la baïne). On peut parfois n’y accéder qu’en pêchant sur le contrefort du large, ce qui bien évidemment est dangereux. Cela ne peut se faire qu’à marée basse de grand coefficient, et il ne faut pas jouer avec les heures. On quitte le poste dès que l’eau commence à monter. Un trou est différent, car les poissons vont uniquement s’en servir pour se protéger des courants. En descendant sous le niveau de la plage (dans le trou), ils se servent plus souvent de ce poste pour chasser que pour manger sur le fond. Néanmoins, si la nourriture est bien présente, elle peut s’accumuler dans le trou, et des poissons y seront pris.
Conseils importants
Qu’il s’agisse d’une baïne ou d’un trou, la pêche n’est pas bonne sans courant. Le courant est l’élément moteur de ce type d’endroit. Faites bien vos choix d’horaires, repérez la zone au préalable (la veille de la pêche), c’est une mesure de sécurité indispensable. Vous pourrez pêcher du beau poisson, mais pendant très peu de temps.
Le banc de sable Définition
Un banc de sable est généralement une zone sableuse compacte. Autour de cette zone, les sables plus légers et moins denses sont érodés, et se créent alors des pentes et des couloirs. Le banc de sable n’a
strictement aucun intérêt pour le pêcheur si ses abords ne sont pas très clairement définis. Il faut pour cela de la profondeur.
Configuration
Le banc de sable intéressant est celui qui « monte haut » sur ses abords. Autrement dit, entre la partie la plus basse et le sommet du banc de sable il faut suffisamment d’eau pour que les poissons lui trouvent un intérêt. Le banc de sable interagit alors avec la mer de deux façons : les vagues érodent sa face exposée à la houle, et les courants le dégradent en léchant ses flancs. Les poissons se disposent différemment en fonction de la configuration du lieu.
Compréhension du lieu
Il faut tout d’abord tenir compte du décaissement qui s’est produit autour. Si le banc de sable est bien constitué, les abords sont bien profonds, surtout celui exposé au large. Dans cette configuration, les appâts gagnent à être posés « au large » du banc de sable. Idéalement, on place les appâts en bas de la pente. Quand la mer frappe, le sable dévale aux pieds du banc de sable, et les appâts y trouvent leur place idéale. Si le banc de sable n’est pas très haut, alors la houle va passer au-dessus de lui, et se déverser de l’autre côté. Dans ce cas, les appâts gagnent à être placés du côté de la plage. Tout ceci prend de l’ampleur dès que la mer bouge, mais même en cas de beau temps on a tout intérêt à poser ses lignes le long des bancs de sable, car c’est en les longeant que les bars se déplacent.
Conseils importants
Par mauvais temps, préférez des montages à plusieurs empiles courtes, cela diminuera les risques d’emmêlements. Par beau temps, préférez un seul traînard bien long, pour optimiser l’effet naturel du courant. Retenez qu’un banc de sable bien défini mérite que l’on marche un peu sur la plage pour l’atteindre.Tous les bancs de sable ne sont pas aussi efficaces, notamment en Méditerranée.