LE COUTEAU
Ensis directus (Conrad 1843) Appelé aussi couteau américain.
Description
Il est un bivalve de forme allongée dont les coquilles sont symétriques, légèrement courbées, lisses et reliées entre-elles d’un côté sur toute la longueur. La coloration de l’intérieur des coquilles peut varier du blanc au violacé; l’extérieur est de couleur blanc-jaunâtre à rose pâle mouchetée de brun ou de lilas. A l’une des extrémités du coquillage se trouve la tête atrophiée et, de l’autre, le pied-muscle en forme de hache qui lui sert à s’enfoncer dans le sable. Il mesure jusqu’à 20 cm et sa longueur fait six fois sa largeur.
Mode de vie
Le couteau vit de la zone intertidale jusqu’à 40 mètres de profondeur. Il reste enfoui à la verticale dans le sable fin et la vase, pouvant s’enfoncer jusqu’à plus de 50 cm de profondeur à basse mer. Lorsque le sol se recouvre d’eau, sa tête est au ras de la surface ou dépasse légèrement. Pour se nourrir, il filtre l’eau et retient le plancton en laissant son côté supérieur ouvert lorsqu’il est enterré. Ces coquillages vivent souvent en bancs serrés le long de la côte. Le cycle de vie est de 5 ans et la reproduction se produit généralement courant mai. Le couteau est relativement commun sur les côtes françaises et très présent dans la partie nord de la France, la Belgique et les Pays-Bas.
Conservation
Pour une conservation durant plusieurs jours, les couteaux doivent rester vivants dans leur coquille. Une boîte rectangulaire, telle qu’une boîte de glace, convient bien pour stocker les coquilles superposées. Les mollusques seront enlevés des coquillages sur le coin de pêche. Juste avant la partie de pêche, il est judicieux de sortir tous les mollusques de leur coquilles et de les stocker dans une boîte rectangulaire de type Tupperware avec le jus issu du coquillage. Les appâts seront prêts à être eschés. Ainsi conservés, il est possible de les congeler. Les mollusques blanchissent dans leur jus, et, lors de la décongélation, semblent encore plus efficaces. Selon les besoins, mettre quelques boîtes contenant une ou plusieurs dizaines de couteaux permet d’être prêt pour plusieurs parties de pêche.
Récolte
De temps à autre, on retrouve de grandes quantités de coquillages morts échoués sur la plage. C’est un bon indice, les couteaux vivant ne sont pas loin. Les couteaux se repèrent à basse mer grâce aux deux petits trous creusés par les siphons, en forme de 8 ou de serrure. Mais souvent, sur le sable sec, il s’agit d’un petit entonnoir, un trou ou une légère dépression dans le sable. Pour le récolter, il existe plusieurs solutions. La plus connue et ludique est la récolte au gros sel marin. Afin de simuler l’arrivée d’eau salée à marée montante, on verse une petite pincée de gros sel dans les deux petits conduits d’aération formés dans le sable et l’animal remonte à la surface. Il faut alors l’extraire du sable avec délicatesse afin d’éviter qu’il ne se casse. Dans le nord de la France et en Belgique, il est courant d’utiliser une fourche. Il faut placer la fourche 10 cm avant le trou et creuser. Le couteau est en général attrapé en un bon coup de fourche. Parfois, notamment après un gros coup de vent, des centaines de couteaux sont désensablés et posés en tas sur le sable. Il ne reste qu’à les ramasser à la main sans effort. Pour vérifier la présence du mollusque dans le coquillage, il faut presser le coquillage en faisant coulisser les deux coquilles de côté, le pied ressort un peu si le mollusque est présent, les coquilles se séparent dans le cas contraire. Enfin, la nuit les couteaux dépassent de quelques centimètres du sable pour se nourrir. On les repère à l’aide d’une lampe électrique et on les attrape en les tirant délicatement de leur trou. Ils sont méfiants : toujours avoir le vent face à soi et ne pas créer d’ombre sur le trou.
Eschage
Il existe deux techniques principales d’eschage. La première convient bien à un couteau frais. On utilise une aiguille à escher dont l’extrémité présente une petite cavité qui reçoit la pointe de l’hameçon. On enfile le mollusque par la tête sur l’aiguille, puis on le fait suivre sur l’hameçon à hampe longue n°3/0 jusqu’à ce que le pied-muscle atteigne l’ardillon de la pointe de l’hameçon.Ainsi le mollusque du couteau tient à l’hameçon durant 30 à 45 min. La deuxième méthode, adaptée pour un couteau décongelé, requiert le même type d’hameçon. On pique le couteau plusieurs fois et on laisse cette boule sur la hampe, puis on enfile un deuxième mollusque. Le tout donne un appât volumineux qui couvre complètement l’hameçon. Étant donné la fragilité du couteau décongelé, vous pouvez remonter la ligne toutes les vingt minutes. Certains pêcheurs ligaturent le couteau à l’aide de fil élastique afin d’assurer une meilleure tenue sur l’hameçon.
En résumé :
Hameçon adapté : Court ou long n°2 à 3/0 Récolte : Sable, poissonnerie