Dure verte, Jumbo vert et Bibi
Nous avions à bord, grâce à Normandie Appâts, 25 boîtes de vers les plus divers puisqu’ils représentaient 10 types. Tous ont été testés en dérive et seuls les Bibi auront été utilisés pour tenter de séduire les royales, opération qui s’avérera très efficace au mouillage. L’objectif ne consistait pas à prendre à tout prix du poisson mais à voir comment ce dernier réagissait par rapport à l’appât, la rapidité des touches et leur éventuelle multiplication. Nous nous sommes efforcés de laisser la plus grande liberté possible à ces vers en ne les lochant pas. Cette opération qui consiste à escher les vers de belle dimension à l’aide d’une aiguille en les faisant ainsi coulisser le long de l’hameçon permet de recouvrir majoritairement ce dernier et d’éviter que le ver soit dépouillé progressivement sans que le poisson puisse être ferré. Malgré cela, les petits grisets, bars juvéniles, vieilles, voire des gobies, ont été très intéressés par nos appâts. Le problème, même s’il est en fin de compte positif, dans un secteur qui est quand même à forte densité de poissons comme le Golfe du Morbihan, fait que les vers, quels qu’ils soient, subissent tous des attaques. Ces appâts sont tellement naturels, présentés vivants de surcroît, qu’ils ne peuvent pas être sélectifs. Tous, sans exception, suscitent l’intérêt de plusieurs espèces. Si vous pêchez dans un secteur rocheux où il y a des vieilles, soyez certains qu’elles seront les premières à attaquer ce qui incite plus à fuir la zone qu’à y demeurer. Mais on ne va pas quand même pas reprocher à des appâts d’être efficaces. Dans notre souci de présenter ces appâts bien dynamiques, ils le furent dans leur intégralité. Ce n’est pas la solution idéale pour certains d’entre eux surtout que nous avions aussi choisi des hameçons – sauf pour les royales – de taille relativement petite ( n° 4) qui auraient imposé un fractionnement du ver. En revanche, les touches auront été multipliées de manière très sensible avec la Dure verte, le Jumbo vert et, à un degré moindre, la Dure rouge. Il s’agit de vers fermes, très vifs ( il suffit de vouloir les enfiler sur l’hameçon pour mieux apprécier), qui résistent bien sous l’eau aux éventuelles croches avec la dérive du flotteur. Les dorades grises auront largement plébiscité ces trois types de vers. Pour ce qui concerne la royale, on a présenté uniquement cet appât… roi qu’est le Bibi. Comme nous l’expliquons dans notre reportage, il était essentiel de pouvoir lancer dans du courant et ceci à distance respectable pour atteindre notre objectif. Il n’y eut aucune perte de Bibi à l’impact. Ce ver qui ne propose aucune gesticulation sous l’eau contrairement à la plupart des autres, est d’une grande résistance. Sa peau est épaisse et, intéressant là encore, il ne fut l’objet d’attaques que de la part de nos royales. Notre conclusion est peut- être un peu hâtive, mais force est de constater que les pois- sons juvéniles qui s’étaient précipités sur les autres vers ont laissé tranquilles nos Bibis. C’est l’appât vraiment type pour la royale. Nous l’avons dit plus haut, tous ces appâts ont été gracieusement fournis à notre petit commando par la société Normandie Appâts basée à Ranville, dans le Calvados. Nous vous conseillons, d’ailleurs, de parcourir son site fort bien élaboré ( www. normandie- appats. com) où vous retrouverez toutes les caractéristiques des appâts que nous avons utilisés. Nous avions, en cette journée, un plein soleil, aucun vent et des températures qui oscillaient autour de 25° C. Nous n’avons pris aucune précaution particulière ( sauf pour les Bibi) pour protéger des éléments extérieurs ( soleil surtout) nos appâts. Ils sont ressortis, pourtant, à l’exception des malheureux mangés par les poissons, dans un très bel état. Placés au frais, ils étaient en pleine forme le lendemain pour aborder une sortie classique de pêche à la dorade grise, avec strouille cette fois. Au bout de quelques jours, avec leur normal déclin, Philippe a décidé de les baigner avec la poudre révolutionnaire à base d’ail, Shioninniku ( Marukyu). Cette dernière imprègne d’acides aminés les appâts comme les vers. Elle les durcit. On peut alors les congeler et les ressortir plus tard pour une nouvelle sortie en mer. Comme nous n’avons pas testé l’efficacité, cela fera peut- être l’objet d’une nouvelle aventure, une prochaine fois.