Pêche en Mer

Réglage et évolution

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Je n’aime pas toucher au frein de mon moulinet en cours de combat. Si avec une ignobilis ou une grosse carpe rouge je ne change rien la plupart du temps, avec le tarpon c’est différent. A chaque bagarre je joue avec le frein pour exploiter au mieux mon équipement et vaincre en toute sécurité un gros tarpon. Un réglage léger a des avantages mais également un inconvénie­nt, faire durer indéfinime­nt un combat. Lorsque le courant est là, un gros tarpon peut mettre en échec un pêcheur durant un long moment. A tel point que le plus fatigué ne sera pas forcément le poisson ! Du bord le problème vient d’une contenance de bobine qu’il faut gérer. Il arrive qu’une bagarre dure une heure avec à la clé une belle cavalcade le long de la plage. En bateau c’est la monotonie d’un combat qu’il faut éviter. La monotonie ne veut pas dire s’ennuyer ! Avec le tarpon c’est impossible. Mais il faut éviter de laisser le poisson adopter un circuit qui va inlassable­ment se répéter. Par exemple, non loin du bateau le tarpon va se laisser venir sous l’embarcatio­n, mais à une profondeur qui empêche le pêcheur de conclure. Puis notre poisson va reprendre un peu de fil, remonter vers la surface mais à 30 mètres de la canne. Puis il va se laisser ramener, il va replonger, et ainsi de suite durant un moment qui semble sans fin. Ce type de bagarre est pénible car le doute s’installe avec la question suivante : est-ce le tarpon ou le pêcheur qui se fatigue le plus ? Avant que cette routine arrive, un durcisseme­nt de la bagarre par le biais d’un frein plus fort va automatiqu­ement faire changer la trajectoir­e à notre prise. Sur un combat type, je conseille d’encaisser le rush du départ et la série de sauts qui ponctue cette première phase. Cela peut durer de longues minutes. Quand le poisson se calme, que ses bonds se font rares, il est alors possible de resserrer légèrement le frein, histoire de rajouter un ou deux kilos de résistance. Il s’agit donc d’un serrage millimétré, ce qui implique de connaître préalablem­ent son frein et ses évolutions. Quelques crans de plus modifient considérab­lement les données de la bagarre. Généraleme­nt le tarpon réagit à ce changement de rythme. Il vient, mais n’est pas pour autant vaincu. Arrivé vers le bateau, ou vers la plage si vous évoluez du bord, vous pouvez être certain qu’il va exécuter un ou deux ultimes sauts. La proximité est un danger pour la tresse. Si le tarpon est à 5 ou 6 mètres de vous, un saut est à craindre. Je préfère dans ce cas reposition­ner le réglage du frein dans sa position initiale. Il serait dommage de perdre un poisson en fin de combat. Un réglage fort permet de ramener un gros tarpon à proximité du pêcheur mais pour conclure, je préfère m’en tenir à un réglage assez doux.

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Notre marin expériment­é attend que le tarpon se couche sur le flanc pour intervenir. Les poissons sauteurs imposent une grande prudence.
 ??  ?? Michel règle son frein avant chaque séance de pêche, même après une bagarre qui a apporté une modificati­on sur ce réglage. Un geste prudent et hautement efficace. En effet, modifier un réglage se joue en quelques petits clics ! Il ne s’agit pas de...
Michel règle son frein avant chaque séance de pêche, même après une bagarre qui a apporté une modificati­on sur ce réglage. Un geste prudent et hautement efficace. En effet, modifier un réglage se joue en quelques petits clics ! Il ne s’agit pas de...

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