La pêche de loisir enfin reconnue !
Mardi 15 mai dernier, le Comité des pêches du Parlement européen a adopté une résolution invitant la Commission européenne à évaluer le rôle de la pêche récréative dans la Politique Commune de la Pêche ( PCP) afin que les deux types de pêche, commerciale et récréative, puissent être gérés de manière équitable, équilibrée et durable en vue d’atteindre les objectifs souhaités.
Le texte, un rapport contraignant, non législatif, intitulé « État des lieux de la pêche récréative dans l’Union européenne », a été rédigé par la députée européenne Norica Nicolai qui préside également le Forum sur la pêche récréative et l’environnement aquatique. Ce rapport contient des messages et des suggestions positifs et fondés sur le secteur très important de la pêche récréative, mais souvent ignoré en Europe. Il reconnaît ainsi que la contribution de la pêche récréative à l’économie européenne est estimée, pour la seule pêche récréative marine, à environ 10,5 milliards d’euros par an, soit près de 100 000 emplois équivalents temps plein. Le rapport soulève également un certain nombre de questions per- tinentes, par exemple la nécessité d’établir une définition claire et uniforme pour la pêche récréative au niveau de l’UE ; les divers segments de la pêche récréative devant être évalués séparément car ils ont un impact différent sur l’environnement et l’économie. En tant que contributeur important à l’économie bleue, le développement de la pêche récréative dans le secteur du tourisme devrait également être soutenu. A cet égard, le rapport suggère à la Commission de désigner la pêche récréative comme « thème de l’année » dans le cadre du projet du tourisme durable EDEN et de financer des projets via le programme européen pour les petites et moyennes entreprises, COSME. Concernant l’appel lancé dans le rapport pour améliorer la notification et le suivi des captures, il convient de noter que l’UE a inclus dans son budget 2018 – 300 000 euros – le projet pilote intitulé « Système de contrôle des captures récréatives de bars ». Cette résolution du Comité des pêches du Parlement européen est donc une étape importante vers une reconnaissance pleinement nécessaire par les institutions européennes du secteur de la pêche récréative et de son importance pour les populations, les communautés et l’économie. Cela comprend aussi la mise en oeuvre d’une approche écosystémique de la pêche et une utilisation optimale de la ressource de poisson sauvage, propriété de l’humanité. A noter que l’European Anglers Alliance ( EAA) et l’EFTTA (European Fishing Tackle Trade Association) se félicitent de l’appel lancé dans le rapport
pour établir des données indiscutables sur les prélèvements et les impacts socioéconomiques plus nombreuses et de meilleure qualité. Données qui devront être recueillies régulièrement afin de pouvoir présenter une image plus claire des captures, de leur importance socioéconomique et de leurs tendances. Pour la petite histoire, sachez que L’EAA et l’EFTTA ont contribué à la préparation du rapport, notamment en organisant une conférence très suivie au Parlement européen en janvier : « L’état des lieux de la pêche récréative dans l’UE – Le point de situation et l’importance de la reconnaissance de la pêche récréative au niveau de l’UE ». Plusieurs députés étaient présents, dont les rapporteurs et les représentants de la Commission européenne et des États membres. A cette occasion, l’EAA et l’EFTTA ont réitéré la nécessité d’inclure le secteur de la pêche récréative dans la Politique Commune de la Pêche (PCP) sur un pied d’égalité avec les deux autres principaux acteurs, la pêche commerciale et l’aquaculture. Les objectifs de la PCP, notamment, sont d’assurer une gestion durable des stocks de poissons. L’EAA et l’EFTTA sont donc très satisfaits de ce vote et attendent avec impatience l’adoption finale par un vote en session plénière en juin.