Jeanneau Cap Camarat 9.0 CC
Situé au sommet de la gamme des coques ouvertes chez le constructeur français, le nouveau Jeanneau Cap Camarat 9.0 CC profite de la carène déjà développée pour le modèle walkaround et affiche un look de véritable fishing.
Un tempérament sportif, c’est ce qui caractérise parfaitement le nouveau Cap Camarat 9.0 CC que nous avons découvert lors d’un essai presse organisé à Cannes par le chantier vendéen Jeanneau. Homologué en catégorie de conception B pour huit personnes et acceptant jusqu’à 2 x 250 ch en puissance maximale sur le tableau arrière, ce nouvel open, doté d’une carène conçue par l’architecte naval américain Mickaël Peters, propose un programme tourné vers la pêche hauturière, à l’instar des Fishing caractéristiques d’outre- Atlantique. C’est le premier modèle construit par le chantier qui est mis à notre disposition pour un essai. Il affiche un look superbe avec sa coque noire et rouge, son numéro 9 et ses deux bandes blanches sur le T-top qui ne sont pas sans faire penser aux automobiles préparées par l’ancien pilote américain Caroll Shelby, connu pour sa mise sur le marché de l’AC Cobra et des Shelby GT 350 et GT 500, qui ont contribué au succès de la Ford Mustang. Avec une telle image, le bateau se devait d’avoir un caractère trempé et grâce aux 2 x 250 ch Yamaha 4 temps installés sur le tableau arrière, il n’en manque pas.
Pêche et petite croisière avec quatre couchages
Pour cette sortie, j’embarque avec Vincent Piel, du chantier Jeanneau, et Héléna, journaliste catalane. Nous décidons d’aller prospecter les abords de l’Île Saint-Honorat où la présence de hauts-fonds est matérialisée par la cardinale sud « Les Moines ». Le temps est couvert avec du vent d’ouest soufflant à 12 noeuds et la mer est peu agitée avec des moutons marquant la crête des vagues. A bord, l’aménagement du nouvel open s’avère très confortable. Si l’espace de circulation est un point fort du Cap Camarat 9.0 CC qui profite également d’un bel équipement pêche avec râteliers, porte-cannes, vivier et bac à poissons, le bateau permet aussi de passer plusieurs jours à bord dans des conditions tout à fait agréables. A cette fin, l’open est pourvu d’une cabine intégrée dans la console qui dispose d’un couchage double
et d’une mid- cabine pour deux personnes. Le cabinet de toilette séparé est équipé d’une douche et d’un WC marin. A l’extérieur, l’assise confortable du pilote et du copilote est basculante et laisse apparaître une kitchenette avec réchaud à gaz, évier et réfrigérateur. A l’arrière, l’espace dégagé pour la pêche se transforme en salon de pont convivial par l’ajout d’une table amovible et en relevant les banquettes latérales rabattues contre les pavois. Enfin, à l’avant, la grande banquette coffre en U et la méridienne installée devant la console, et qui offre un accès direct à la cabine, créent un second espace de convivialité.
Une carène performante dans le clapot
Il est temps de prendre la mer pour faire route vers les Îles de Lérins. A la barre Vincent met d’abord cap au sud-ouest pour sortir d’une zone limitée à dix noeuds puis il pousse la manette des gaz. Le bateau réagit aussitôt et l’accélération est franche. La carène passe à merveille dans le clapot et à plein régime, le GPS affiche près de 45 noeuds avec cependant une consom- mation en carburant qui avoisine les 190 litres à l’heure. Dans un programme de pêche hauturière, il sera plus raisonnable de réduire le régime moteur à 3 500 tr/mn, car à l’allure de croisière de 30,5 noeuds, la consommation horaire descend à 86 litres. Une fois sur zone, en pêche et au régime de traîne de 600 tr/mn, il ne faut plus que 4,7 litres de carburant à l’heure pour une vitesse de 3 noeuds. Qui veut aller loin ménage sa monture car la capacité totale des deux
réservoir reste limitée à 400 litres. Nous approchons de l’Île SaintHonorat par le sud-ouest. Vincent place l’open en dérive à proximité des deux hauts-fonds émergents dénommés l’Ilot sur la cartographie maritime. Sur le tableau de bord, le Cap Camarat 9.0 CC est équipé d’un combiné GPS/traceur/ sondeur Lowrance HDS 9, mais ce dernier n’est pas équipé de la cartographie précise de la région disponible sous forme de carte SD et c’est avec l’application Navionics du smartphone que nous repérons les limites du plateau rocheux. La dérive se fait au nord-ouest à 1,3 noeud. Vincent s’installe ensuite dans le cockpit à l’arrière et je prends place à l’avant. La stabilité du bateau est bonne et nous disposons chacun de place pour pêcher. La hauteur de franc-bord est très sécurisante et permet d’y prendre appui pour lancer. Grâce à la belle largeur des passavants, celui de tribord étant cependant un peu plus étroit que l’autre, la circulation à bord est aisée ce qui facilite le suivi des prises autour du bateau. Si la cartographie précise est absente du combiné HDS 9, le sondeur fonctionne parfaitement mais n’affiche pas de détection. Malgré plusieurs dérives, ni Vincent ni moi n’aurons de touche. Le ciel est menaçant avec son lot d’intempéries. Même si nous sommes équipés pour parer à un grain, il est toujours plus agréable de naviguer sans pluie, notre temps de disposition du bateau étant également limité, essai presse oblige, nous quittons la zone. C’est donc sans poisson que nous faisons route vers le port. En revanche, le nouveau Cap Camarat 9.0 CC nous a largement bluffés par ses qualités marines et ses performances dans le clapot. Dommage que son tarif ne soit pas disponible au moment de l’essai, mais il devrait être un peu inférieur à celui du Cap Camarat 9.0 WA proposé à partir de 62 410 € coque nue.