La Commission garde le cap : le nord à la diète
“I
l va de soi que la Commission tiendra compte du nouvel avis du CIEM concernant le bar qui vient de sortir le 29 juin 2018 lorsqu’elle élaborera de nouvelles propositions sur les modalités de reconstitution de
ce stock. » C’est par cette phrase, émanant d’un courrier envoyé aux députés de la façade Atlantique française en date du 25 juillet, que le Commissaire européen à la pêche Karmenu Vella semble enterrer poliment l’espoir caressé par de nombreux pêcheurs de voir la réglementation revenir à un bar par jour au nord du 48ème. Le sentiment d’injustice est là et la bataille menée par les “révisionnistes” n’aura pas porté ses fruits, pire la déception relance ardemment les guerres de clochers tandis que le clivage entre l’école no- kill et les autres se renforce. Conséquence politique dans notre camp : l’idée d’une fédération regroupant mer et eau douce gagne de plus en plus de terrain. Nous y reviendrons, mais si une telle entente devrait naître, elle aurait alors fort à faire avec l’hémorragie économique qui se profile. En effet, alors que les bilans de mi- saison ont émergé cet été, on ne compte plus les secteurs pour qui la dégringolade continue. Et notamment les détaillants. Derniers garde- fous d’une économie locale garant d’un tissu social cohérent sur nos côtes, nombre de ces artisans de la vente, déjà très impactés par la mondialisation, encaissent pleinement les effets de cette nouvelle crise, se demandant s’il est vraiment nécessaire de commencer à préparer 2019. Or les difficultés que rencontre cette profession ne se cantonnent pas qu’au nord, loin s’en faut. C’est aussi cela que la crise nous apprend : les dégâts de cette réglementation sont tout autant psychologiques et touchent tout le monde car c’est bien la raréfaction générale du bar qui est la lame de fond. Comme je l’indiquais dans le précédent edito, les pêcheurs ont, malgré les difficultés, parcouru du chemin cette année. La pression a été plus forte que jamais et les politiques l’ont sentie. Mais serons- nous capable de nous faire entendre à la prochaine échéance sur l’ensemble des problématiques qui découlent de cette réglementation ? Il le faut, auquel cas, seules les hypothétiques subventions des pouvoirs publics pourront sauver toute une frange de notre loisir.