3 montages pour l’automne
La clé des champs du pêcheur en surfcasting, c’est bien les montages ! Nous allons nous rappeler de trois montages essentiels dont on aurait bien tord de se passer. La magie des montages est moins dans la complexité de ces derniers que dans l’art de savoir les utiliser.
E n plusieurs décennies, j’ai vu l’art du montage de surfcasting évoluer considérablement. Outre la plus grande précision accordée à la réalisation, c’est tout l’ensemble de la chaîne de conception qui a été améliorée. Désormais, les pêcheurs utilisent des tables de montage, ils mesurent au centimètre près, parfois au millimètre, chaque composant du montage. Les hameçons sont parfois pesés ( oui, oui !), les noeuds parfaitement serrés, ou collés. Je me rappelle d’un temps ou deux morceaux de fil en 50/100 noués suffisaient pour faire un montage efficace. Les diamètres de fil sont, certainement, ceux qui ont connu la plus grande évolution. Désormais, on pêche avec des nylons de 16/ 100, voire moins. Bien évidemment, le fait d’utiliser des montages aussi fins n’assure pas le succès systématique, mais il faut reconnaître que pour certaines espèces cela aide. Arrivant prochainement à la saison automnale, nous allons voir s’ouvrir les portes des grands potentiels, notamment pour ce qui concerne les beaux poissons. En toute logique, nous devrions voir les eaux plus agitées que durant la saison estivale, ou du moins plus opaques. L’utilisation de montages adaptés à ces circonstances est donc nécessaire, et j’en ai sélectionnés trois pour vous. Il n’y a aucune innovation dans ces montages, je laisse l’innovation aux autres. J’ai choisi trois montages sûrs et fait le choix de vous délivrer l’expérience inhérente à chacun d’entre eux.
Montage n°1 : double empile et traînard
Ce montage s’adresse à des conditions de pêche clémentes. En automne aussi la météo peut être calme. Nous jouons ici sur deux empiles, une en haut, et une en bas (le traînard). Ne nous leurrons pas, les deux seront posées au sol ! N’allons pas imaginer que l’empile du haut sera suspendue. Aux distances auxquelles nous lançons nos lignes, le poids du fil et l’angle de la ligne nous ramènent à la réalité : l’ensemble sera bien posé au fond. Tant qu’il n’y a pas de vagues, l’ensemble pêchera convenablement. Je suis particulièrement excité lorsque le courant est bien présent car il fait vivre le montage. Néanmoins, je vous conseille dans ce cas de lancer en aval du courant de sorte que les deux empiles puissent travailler dans l’axe de la ligne. Si vous lancez de façon perpendiculaire, il y a des risques que les hameçons se croisent. Pêchez de préférence avec une ligne légèrement détendue, cela donne de la vie aux appâts. La ligne suit les ondulations du courant, et ont obtient de bien meilleurs résultats qu’avec une ligne bien tendue. Je préconise des diamètres relativement faibles pour ce montage, étant donné qu’il est prévu pour pêcher sur le fond. Chacun est libre de réduire les diamètres autant qu’il le désire. Personnellement, je ne descends jamais au- dessous des valeurs indiquées. Cela est tout personnel, mais je préfère un montage qui vit sous l’eau par le mouvement, plutôt qu’un bas de ligne qui risque de s’emmêler à chaque occasion. Je terminerais par un conseil important : si vous désirez utiliser deux appâts différents, placez toujours le plus volumi-
neux ou le plus lourd en bas. Non seulement la proximité du plomb aidera à entraîner cet appât, mais de plus il aura moins de chance de s’accrocher sur la ligne principale.
Montage n°2 : double traînard et sauteuse
Ce montage est vraiment très proche du précédent, seule la longueur de l’empile du haut diffère dans la conception. Alors pourquoi avoir choisi ce modèle ? Si le précédent était prévu pour pêcher au fond, et donc destiné potentiellement à être lancé loin, celui- ci est réservé à une utilisation... identique. Oui, vous pouvez l’utiliser de la même façon, mais ce serait vous escroquer que de vous laisser avec cela ! Une autre utilisation consiste à l’employer à courte distance. L’idée est de maintenir la petite empile en haut, il faut donc que la ligne soit plutôt verticale. Il faut la faire travailler entre deux eaux, ce qui limite considérablement la distance de lancer. On le privilégie donc dans des eaux assez agitées, si possible avec du courant et des vagues. La distance de lancer varie entre quelques mètres et quelques dizaines de mètres, rarement plus de 50 ! En réalité, cela dépend de la pente de la plage, mais je vous laisse faire des calculs savants, je sais que tout le monde a compris le principe. Ici, l’idée est donc de faire travailler un appât, léger de préférence, entre deux eaux, et si possible assez près de la surface. On peut alors y escher une petite languette de seiche, ou un bouquet de gravettes qui sont des appâts bien vivants et très attractifs dans de telles conditions. Ici, je vous conseille bien entendu de pêcher ligne tendue. Il conviendra donc d’utiliser un plomb capable d’ancrer la ligne bien en place. Ainsi, la ligne sera mise en pression par le courant ou la houle, et les empiles onduleront idéalement. Je préconise ce montage pour la recherche des mulets en surface. Il suffira d’ajouter quelques perles brillantes ( dorées ou argentées) juste au- dessus de l’hameçon, lui aussi doré. Esché de quelques gravettes rouges et présenté juste sous la surface, l’effet est redoutable !
Montage n°3 : à trois empiles
Ce montage est typiquement celui que je conseillerais pour le mauvais temps. Il est toutefois important d’annoncer la couleur : j’ai volontairement notifié des
longueurs importantes. Il faudra donc une longue canne pour le lancer, un minimum de 4,50 m, pour être à l’aise. D’autre part, la longueur des empiles exige véritablement des diamètres de ligne conséquents. Personnellement, je ne descendrais pas en dessous du 35/ 100 dans une mer correctement agitée. Si les vagues sont grosses et surtout rapprochées, je n’hésiterais pas à grimper jusqu’au maximum indiqué. Je le répète, ce qui est important est le mouvement, et donc la vie de l’appât sous l’eau. Le diamètre n’est qu’un demi problème lorsque la mer est correctement agitée. Sur ce type de montage, un risque perdure tant que l’on en a pas saisi l’utilisation correcte : l’emmêlement des empiles au moment de la chute du montage dans l’eau. Lorsque vous lancez, le plomb part en premier, et les empiles sont plaquées dans l’axe de la ligne. Lorsque le plomb chute à l’eau, le montage se tasse sur lui- même juste derrière, et à très grande vitesse. C’est là que les empiles s’emmêlent la plupart du temps. Pour éviter ce désagrément, il suffit de bloquer le montage juste avant le contact du plomb avec l’eau. Naturellement, il faut suivre le plomb du regard, ainsi, lorsqu’il arrive à quelques dizaines de centimètres de la surface, on stoppe la ligne. Elle se tend, les empiles passent devant et s’étalent vers le plomb, et le montage se pose bien à plat. On préfèrera toujours les plombs sans grappins. De préférence, le grammage sera choisi à la limite de la dérive. On recherche une dérive très lente, pour que les appâts puissent tout de même circuler. Ce montage est idéal pour les bordures de baïnes. On recherchera les pentes, pour y coucher le montage. On comprendra donc qu’il s’avère redoutable pour les plats, poissons qui circulent en bancs de plusieurs individus. Ces trois montages vous sont ici présentés selon des schémas de réalisation polyvalents. Chacun pourra à loisir en changer les diamètres.