Pour le turbot, caressez le flanc oculifère
En ce qui concerne la pêche, on peut rencontrer le turbot et la barbue de diverses façons. Lorsqu’on recherche les crevettes grises dans les grandes baies sablo-vaseuses, il est fréquent de trouver des juvéniles de Scophthalmidés au fond du haveneau. En effet, c’est dans les baies que ces juvéniles effectuent leur croissance. On remettra soigneusement à l’eau ces petits poissons.
Des turbots ou barbues de taille plus convenables se capturent parfois en surfcasting, notamment lorsqu’on recherche la roussette ou la raie avec un lançon comme appât. Même si ces poissons font la taille légale, ils sont rarement gros. Les beaux spécimens vivent le plus souvent au large, dans des fonds conséquents, et le pêcheur devra les rechercher en bateau. La technique la plus classique est de présenter un lançon ou une sardine à fond, en dérive lente. Il est d’ailleurs fréquent de capturer des turbots en recherchant le bar
La grande bouche protractile du turbot est aussi une caractéristique des Scophthalmidés. Cette anatomie est très utile chez les poissons piscivores. au lançon. On utilise un montage avec coulisseau et long bas de ligne, en sachant qu’il est possible de placer une palette tournante devant l’appât. Mais la technique la plus amusante est de rechercher les turbots et les barbues au leurre souple. Dans le cas des photos présentées ci-contre, ces étonnants Scophthalmidés étaient positionnés dans la partie la plus profonde d’une passe. Lorsque le courant a ralenti, à l’approche de l’étale, il a été possible de gratter le fond avec de petits leurres souples imitant un poisson. A chaque passage, c’était la touche ! Ce fut un moment de pêche sportive très particulier. Quand on recherche spécifiquement les Scophthalmidés, il faut penser au mode de vie de ces poissons, qui sont vraiment posés sur le substrat. L’animation doit être d’amplitude très mesurée, il faut garder le contact avec le fond en permanence et ne surélever le leurre que de quelques centimètres. En conséquence, il faut pêcher fin, pour garder de bonnes sensations. Une tresse assez fine et une tête de ligne en nylon 25 centièmes seront parfaits. Et d’ailleurs, à notre époque, cela ne pose plus aucun problème, puisqu’un nylon d’un tel diamètre supporte maintenant plus de 7 kilos. Notez que la touche est variable. Parfois, c’est un « toc » prononcé. Mais d’autres fois, c’est juste un arrêt. Dans tous les cas, il faut ferrer immédiatement, et remonter l’animal, qui opposera son large flanc au courant. Les coups de tête durant le combat sont amusants, mais prévoyez une épuisette pour finaliser la prise, ces animaux étant assez glissants. Le naturaliste sera toujours ravi de tenir ces poissons dans ses mains. n