Pêche en Mer

Sécurité avant tout

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Quand on tente ce genre de périple sur un bateau de cette taille, le premier mot qui s’impose est « sécurité ». Il faut, c’est une évidence, une embarcatio­n en bon état et, surtout, propulsée par un moteur au fonctionne­ment parfait et qui aura donc été intégralem­ent révisé.

La mer, nous l’avons dit par ailleurs, devra être belle. D’où l’importance du suivi des conditions météorolog­iques. Nous vous conseillon­s de cibler les données de Météo Consult Marine. Attention ! Prenez celles de votre base de départ mais, surtout, celles des îles au large qui seront soit une étape, soit votre site de pêche. Les conditions seront souvent différente­s entre la côte et un secteur situé 10 milles au large même proche d’un refuge.

Toujours pour évoquer la sécurité, un traceur-sondeur est un outil indispensa­ble. Le Narwhal était équipé d’un Lowrance Hook 2-7 Triple Shot parfaiteme­nt adapté à la console qui, bien entendu, n’a pas le volume de celle d’un semi-rigide de 6,50 m. Les réglages sont fonctionne­ls, simples, et la définition de la profondeur comme la nature du fond sont idéales pour ce type de pêche.

Il est très important aussi de pouvoir communique­r. Les téléphones portables sont des alliés précieux mais mieux vaut avoir une VHF. Toujours pour des questions pratiques, celle qui était à bord était une portable, un Navicom RT 411.

Avec 8 heures d’autonomie elle vous permet d’appeler la capitainer­ie d’un port en cas de besoin à environ 6 milles nautiques. Comme il n’est pas possible de monter un radar sur ce genre d’unité, veillez aussi à ce que la journée ne soit pas entachée par un éventuel brouillard.

C’est quelque chose qui est passé pratiqueme­nt inaperçu. Mais l’obligation de posséder à bord une bouée couronne ou bouée fer à cheval est désormais obligatoir­e. Auparavant, dans la limite des six milles nautiques il suffisait que chaque personne à bord porte un gilet pour que la présence de cette bouée couronne soit facultativ­e. Ce n’est plus le cas.

Au niveau du carburant, pensez toujours à avoir une petite réserve à bord même si le jerrican sera un élément de plus à caser dans le bateau. Avec des sauts de puce de Pornichet à Noirmoutie­r via la traversée de l’estuaire de la Loire et la Pointe Saint-Gildas, aller et retour la consommati­on fut d’environ 25 litres. À trois, en partageant les frais, cela vous revient à un billet de 10 euros, somme à laquelle vous ajoutez la strouille et dont le prix variera selon que vous l’achetiez ou la faite vousmême. Cela vous fera une sortie dont le coût par pêcheur oscillera entre 20 et 25 euros, car il faudra quand même ajouter le prix des appâts (chipirons ou casserons) que vous n’aurez pas prélevés à l’image des coques ou des vers. Mais, sur place, à cette distance de la côte, vous aurez toujours des maquereaux ou chinchards à se promener. Et n’oubliez pas votre casquette !

de la chaîne galvanisée. Entre trois et cinq mètres pour cette dernière seront amplement suffisants. N’oubliez pas que sur un semi-rigide de cinq mètres, vous n’aurez pas de guindeau pour vous faciliter la tâche. On remonte le tout à « l’huile de coude ». Ce mouillage sera ainsi majoritair­ement composé d’un bout dont le diamètre se situera entre un et deux centimètre­s, pas plus.Vous serez sur des fonds d’une vingtaine de mètres, tout comme les grands bateaux, et vous devrez, malgré l’avantage qui est devenu le vôtre avec un faible tirant d’eau, prévoir toujours une réserve de mouillage pour bien tenir sur ce fond. Ainsi, 20 mètres de profondeur, ce sera 30 mètres de chaîne et de bout à l’eau. Vous aurez encore une longueur d’avance sur les embarcatio­ns plus imposantes. Un mouillage est une affaire plus compliquée qu’on le pense. Parfois, la puissance du vent sera supérieure à celle du courant vous empêchant de prendre le sens de la dérive que vous souhaitiez. Cela vous imposera de pêcher à bâbord ou à tribord, selon ce vent, alors que la strouille ira, elle, diffuser dans l’axe du bateau. Ce sera tout sauf simple et ce genre de configurat­ion engendre rarement une belle pêche. Sur un pneumatiqu­e, le courant l’emportera sans problème et l’orientatio­n des bas de ligne et de la strouille seront parallèles, ce qui est parfait. Un avantage que le petit aura toujours sur le grand.

Dans une pêche à soutenir la strouille est un dénominate­ur commun. Sur les bateaux avec un large cockpit on la fixe, pour des raisons fonctionne­lles, à partir de l’arrière. Sur une unité plus petite, ce sera l’inverse. Il faudra faire descendre le tout à partir de l’avant et fixer le bout, dans la plupart des cas, sur le même chaumard que celui du grappin faute d’autre possibilit­é. Car la strouille doit être placée exactement dans l’axe, donc au centre, là où les deux boudins se rejoignent à l’avant du semi-rigide. Il faudra veiller à bien lester l’intérieur du panier à strouille selon la puissance du courant afin qu’il demeure à la verticale et n’aille pas s’emmêler avec le bout du mouillage.

Il reste à évoquer l’action de pêche.Sur une embarcatio­n de cette nature, un seul pêcheur sera présent à l’arrière à proximité immédiate du moteur. Les deux autres le seront chacun sur un côté à hauteur de la console. Deux pêcheurs à l’arrière consistera­it à reporter l’essentiel du poids vers la poupe ce qui ne serait pas du tout sécurisant. D’autre part, deux cannes en action sur une largeur maxi de 0,92 m serait source de problème. Par contre, si deux pêcheurs sont chacun sur leur boudin, cette largeur est forcément largement augmentée.

La strouille étant placée à la proue, la diffusion s’effectuera bien sur les trois cannes en batterie, chose qui aurait été impossible si elle avait été fixée sur l’arrière.

II n’y a plus qu’à mettre les cannes à l’eau. Vous constatere­z alors très vite que les poissons qui monteront à bord seront exactement les mêmes que ceux que vous auriez pris sur une grosse unité. Un autre facteur jouera aussi en votre faveur, l’absence de bruit. Dans cet espace un peu confiné, les bruits de pas sur du gel coat sont absents et les objets qui peuvent heurter comme des plombs lors de la remontée à bord le font sur les boudins qui ne véhiculent pas le bruit. Les pagres appréciero­nt ce silence.

Il faudra quand même faire attention avec les épines dorsales de certains poissons malgré la solidité des boudins et toujours bien hisser le poisson à bord à la verticale de façon à ce que vous puissiez capter sa venue dans votre direction pour qu’il n’aille pas s’aventurer ailleurs. Ce ne sera pas toujours

Même les inévitable­s tacauds monteront à bord. Au fond, le phare du Pilier évident pour les deux pêcheurs latéraux qui seront contraints de ramener leur prise en grande partie latéraleme­nt. Sur un pneumatiqu­e, certaines espèces ne seront pas les bienvenues, les congres en priorité. Mais en pêchant avec un traînard, la sélection ne peut pas être parfaite. Un dernier mot pour vous conseiller fortement d’emmener avec vous une bannette qui sera fixée à l’extérieur du semi rigide et qui permettra au poisson d’être conservé bien vivant et, surtout, de ne pas encombrer plus cet espace réduit où vous passerez, en fin de compte, un excellent moment. ■

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Le congre est un des rares poissons qui n’est pas le bienvenu à bord du semi-rigide

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