Pedale!

Johan Museeuw.

“Si personne ne vient t’interviewe­r, c’est que ta carrière n’a pas été terrible”, dit-il. On est donc allé voir le Lion des Flandres.

-

SECTEUR PAVÉ Il a perdu un Tour des Flandres pour sept millimètre­s, il a failli perdre une jambe, mais il a surtout beaucoup gagné: trois Paris-Roubaix, trois Ronde, et un championna­t du monde, entre autres. Ancien bon sprinter devenu prince des classiques flandrienn­es à l’aube de la trentaine, Johan Museeuw s’est imposé au début des années 90 comme le personnage incontourn­able d’un cyclisme belge qui ne s’était pas encore passionné pour les caprices de Frank Vandenbrou­cke ou la vie de rock star de Tom Boonen. Malgré une voix fluette et un bandana.

Nous voilà à Audenarde, à moins d’une heure de route de votre lieu de naissance, Varsenare. Alors comme ça, tous les anciens sportifs ne sont pas partis vivre à Monaco?

Non, c’est vrai. Moi je suis resté en Belgique. J’ai pensé à le faire, comme les autres. Mais en fait, je n’ai pas assez d’argent pour que cela soit intéressan­t pour moi. Parce qu’il faut être honnête, c’est surtout pour les avantages financiers que tout le monde va là-bas, pas pour la qualité de vie, ça, c’est des mensonges. Et puis ici, je roule encore beaucoup, peut-être 25 000 kilomètres par an. J’accompagne des cyclotouri­stes. Je croise souvent des gens qui me disent: “Oh, Johan, vous avez la belle vie maintenant.” En Belgique, quand vous gagnez le Tour des Flandres, c’est pour la vie. Et moi, je l’ai gagné trois fois. Mais si je n’avais pas fait cela, personne ne me payerait encore aujourd’hui pour faire des balades à vélo. Les clients achètent mon expertise parce que je suis Johan Museeuw. Comme je dis souvent, si personne ne vient t’interviewe­r, c’est que ta carrière n’a pas été terrible. La preuve. Qu’est-ce que je ferais devant vous, sinon?

Et concrèteme­nt, comment est-ce qu’on devient Johan Museeuw? En étant programmé dès le plus jeune âge?

Jeune, je n’ai jamais rêvé d’être un grand coureur. Je pouvais rêver d’une belle fille, mais pas d’une grande course. Mais en Flandre, un père pense dès la naissance que son fils doit devenir soit coureur cycliste, soit footballeu­r. Or, chez les Museeuw, c’est le vélo qu’on a dans le sang. Mon père était lui-même coureur cycliste, mais cela ne s’arrête pas là: il avait dix frères et les dix ont, tous, fait du vélo à un plus ou moins bon niveau. J’ai moi-même deux enfants, dont un qui court aussi. Ce qui ne m’a pas empêché de toucher un peu à tous les sports durant l’enfance. Le football notamment, au Club de Bruges. Je n’étais pas mauvais mais, dans ma tête, je savais que j’allais arrêter le foot, je connaissai­s même la date précise. J’avais prévenu mes coéquipier­s. Et puis un jour, après l’entraineme­nt, je suis allé voir le coach. Je lui ai rendu mon sac avec mes chaussures et mon maillot, et je lui ai dit: “Merci pour tout mais dimanche, il y a une course et c’est désormais le plus important pour moi.” J’avais 15 ans, et je savais que c’était le bon moment pour se mettre à rouler. Donc en gros, je n’en ai pas rêvé, mais je l’ai fait.

Et cela se passe tout de suite conforméme­nt à vos espérances? J’ai gagné ma course, ce fameux dimanche. C’était à Boezinge, près d’Ypres. Je m’en souviens, on arrive dans un petit groupe à trois et je gagne au sprint. Mon père était fier, mais il l’était aussi quand je terminais loin du vainqueur. Il m’a toujours soutenu. Et c’est aussi ce que j’essaie de faire avec mon fils de 20 ans, Stefano. Il a la même passion que moi et j’essaie de lui donner un maximum de confiance pour qu’il progresse chaque année. Il deviendra peutêtre profession­nel l’an prochain, c’est tout ce que je lui souhaite, mais je ne lui mets pas de pression. Quand vous avez un papa qui a gagné beaucoup de courses, ce n’est pas évident de soutenir la comparaiso­n. Alors, nous sommes contents quand il est content. C’est ça, je pense, le rôle des parents.

Vous avez souvent dit ne pas avoir été préparé à devenir un homme public. Comment avez-vous géré vos premières exposition­s médiatique­s?

Je me souviens du jour où un journalist­e flamand m’a rebaptisé “le Lion des Flandres”. Encore aujourd’hui, on m’appelle comme ça. Ça va rester pour la vie. Même quand Lefevere ( Patrick Lefevere, manager général de l’équipe Mapei à l’époque, aujourd’hui Quick-Step Floors, ndlr) me passe un coup de fil, il me dit: “Alors, ça va Lion?” C’est étrange… Mais c’est vrai que j’étais le seul Belge qui gagnait à cette époque-là. Le seul, du coup, à devoir répondre aux sollicitat­ions des journalist­es. Et il n’y avait pas encore de responsabl­es de la communicat­ion dans les équipes. Le téléphone sonnait dix, vingt fois dans la même journée, je me trouvais à répéter tout le temps les mêmes choses. Aujourd’hui, c’est différent. Qui a le numéro de Froome ou Nibali dans son répertoire? Pas grand monde…

On a tendance à l’oublier, mais vous avez d’abord brillé sur le Tour de France avant de vous faire connaitre sur les classiques. Vous gagnez deux étapes en 90, portez le jaune en 93 et 94. Pourquoi avoir choisi de faire une carrière de courses d’un jour, alors?

C’est une question de morphologi­e. J’étais capable de bien marcher sur des courses de deux, trois ou quatre jours, mais pas beaucoup plus. Pourtant, je savais grimper, mes victoires à l’Amstel ou au Championna­t de Zurich ( sa première victoire en coupe du monde, en 1991, ndlr) le prouvent. Mais c’était difficile pour moi de répéter ces effortslà dans la durée. J’ai essayé mais, assez vite, j’ai compris que le coeur ne répondait pas vraiment.

Pour votre deuxième Tour de France, vous êtes le coéquipier de LeMond lors de sa victoire épique sur Fignon en 1989. Vous en gardez quels souvenirs?

Le matin de la dernière étape, on ne pensait pas qu’il pouvait encore gagner. Nous étions déjà contents avec la deuxième place. Vraiment, personne ne pensait qu’il pouvait passer Fignon sur ce contre-la-montre. Moi d’ailleurs, au moment où il s’élance, je suis déjà au Concorde Lafayette. J’ai terminé mon chrono bien plus tôt, c’est la fin du Tour, alors voilà, je suis rentré à l’hôtel. Je mets la télé. Et j’entends qu’ils disent:

“Quel suspense!” Comment ça, quel suspense? Et je me mets à regarder le duel à distance entre les deux. Un moment stressant aussi pour nous, les coéquipier­s, parce qu’il faut savoir qu’il y a une grande différence entre finir deuxième et maillot jaune, au niveau de la prime collective. Surtout qu’on était seulement trois coureurs, en plus de LeMond, à être arrivés à Paris sur les neufs de départ. Diviser la prime de victoire par trois, c’est pas pareil que de la diviser par huit…

Et devant la télé, ça finit comment? C’était l’une des premières fois de ma vie où j’étais logé dans un très grand hôtel –c’était seulement ma deuxième saison en pro. Dans la chambre, une petite bouteille de Veuve Clicquot m’attendait. Je me dis “Allez, le Tour est fini” et je l’ouvre. Après la victoire de LeMond, j’ai recalculé la différence entre une prime de deuxième place et celle du vainqueur. C’était énorme, ça représenta­it presque plus que mon salaire annuel, simplement pour avoir été coéquipier du vainqueur. J’ai téléphoné au room service: “Apportez-moi une grande bouteille, cette fois.” J’étais seul dans ma chambre, ma femme ne devait arriver que le soir. Alors je me suis fait un petit plaisir, je l’ai bue seul. Vous avez gagné plus d’argent par la suite. Vous en avez fait quoi? J’ai eu la chance d’avoir un père très strict, qui était mon manager et mon conseiller financier. Il achetait des terrains ou des appartemen­ts pour moi. Je lui demandais: “Papa, j’ai gagné telle course, je peux m’acheter une Porsche ou une Ferrari? – Non, on va acheter un terrain.” Et maintenant, je dois dire que je suis très content qu’il ait fait ça, j’en récolte les fruits. Je le dis à la nouvelle génération: “Moi aussi j’ai eu envie d’acheter une Ferrari à votre âge, mais je suis content d’avoir eu mon père sur mon dos pour gérer l’argent.” Pour dire la vérité, j’ai acheté une Porsche l’an dernier, à 52 ans. Auparavant, j’avais toujours une voiture sponsorisé­e. Mais j’ai dit: “Maintenant c’est bon, je vais acheter une belle voiture.” Ce coup-ci, je n’ai rien demandé à mon père. Vous n’avez jamais perdu un sprint à deux. À quoi c’est dû? Vous étiez imbattable dans

“Jeune, je n’ai jamais rêvé d’être un grand coureur. Je pouvais rêver d’une belle fille, mais pas d’une grande course. Mais en Flandre, un père pense dès la naissance que son fils doit devenir soit coureur cycliste, soit footballeu­r”

cette configurat­ion? Je partais toujours aux 200 mètres. Pile. Ça a fait ses preuves en 1993 devant Frans Maassen sur mon premier Tour des Flandres et devant Maurizio Fondriest sur Paris-Tours, en 1994 devant Bruno Cenghialta à l’Amstel Gold Race, et même en 1996 devant Mauro Gianetti à Lugano, au championna­t du monde. Il grimpait mieux que moi, il a essayé de me lâcher dans la dernière côte, mais je n’ai pas craqué. Je savais que si je tenais, au sprint, je le battais. Concrèteme­nt, je n’ai jamais fait de faute tactique dans cet exercice, et j’avais un avantage: j’étais sûr de moi. Très concentré, mais à chaque fois persuadé que j’allais gagner en déclenchan­t aux 200 mètres. Je voyais le panneau et boum, je partais. Quand vous êtes fit, que vous avez déjà gagné des sprints massifs, vous êtes à peu près sûr qu’en arrivant à deux, vous gagnez. Le contraire est aussi valable. Le mec qui était avec moi, il savait que j’allais plus vite, donc il essayait d’anticiper. Cela ne m’a pas empêché de faire des erreurs à d’autres moments, mais je n’ai jamais eu de regrets. Même quand Servais Knaven ( son coéquipier à l’époque, ndlr) gagne Roubaix en 2001. Nous sommes à trois équipiers dans une échappée de cinq coureurs. Je suis le leader, mais je dis à Knaven d’attaquer, parce qu’on était en supériorit­é. Le problème, c’est que personne n’a pris sa roue et qu’il a gagné. Derrière, je remporte le sprint et je fais deux alors que j’étais le plus fort. Ce n’est pas un regret, mais bon, tu te dis que t’es passé à côté de quelque chose. Revenons à votre victoire à Lugano en 96. Vous vous retrouvez à vous entraîner avec Jalabert quelques jours avant la course, alors que vous n’avez jamais été coéquipier­s? Trois jours avant, oui. Pendant huit heures. Un pur hasard. J’étais arrivé en Suisse avant le reste de l’équipe parce que je devais parler avec mon sponsor Giorgio Squinzi ( le patron de la Mapei, ndlr) à Milan la veille. Comme c’était à côté, je suis allé directemen­t à Lugano. Et là, je sors de l’hôtel et en bas, je vois passer Jalabert qui part s’entraîner avec Manolo Saiz (directeur sportif de la ONCE, ndlr). “Tu vas où? – Jusqu’à Saint-Moritz, et on revient – Je peux venir?” J’aimais bien Jalabert, on avait beaucoup de respect mutuel. Bref, je ne connais pas la région, sur le coup, j’ignore que c’est 140 kilomètres, juste pour l’aller. J’ai roulé toute la journée avec lui. Manolo était dans la voiture pour nous donner des bidons, des bananes, des barres… Parfois il klaxonnait, c’était un signal, Jalabert mettait des accélérati­ons et je restais dans sa roue. C’était dur, parce que lui grimpait mieux que moi, il avait gagné le Tour d’Espagne l’année d’avant. SaintMorit­z, il y a 2000 mètres d’altitude, hein, tu dois monter un col de 20 kilomètres. Après l’entraîneme­nt, je me suis dit: “Putain, je me sens vraiment bien, j’ai roulé huit heures.” Je ne sais pas si je gagne grâce à ça, mais ça m’a donné un moral énorme. À quoi ça tient, hein? Pourquoi je descends de l’hôtel à ce moment-là? Pourquoi Jalabert passe devant moi pile à ce moment-là? Pourquoi je lui demande de venir? C’est le destin. Trente secondes plus tard, il était parti. Et je serais resté seul cinq heures. Impossible de savoir si j’aurais gagné le dimanche. C’était un parcours très dur, pas vraiment taillé pour moi. En parlant de Giorgio Squinzi, il paraît que vous lui devez votre premier Paris-Roubaix, en 1996. Vous êtes trois Mapei seuls devant, vous crevez à dix kilomètres du vélodrome et on dit qu’il aurait passé un coup de téléphone à Lefevere pour que vos deux coéquipier­s vous attendent et que ce soit la figure de proue de la Mapei qui gagne: vous. L’histoire n’est pas vraiment celle-là. Avant la course, il avait été établi que je serais le leader. À la sortie de la zone 19, zone très longue de trois kilomètres, on s’est retrouvés à trois devant avec Bortolami et Tafi, et j’ai décidé: “On finit tous les trois au vélodrome.” Parce que je pouvais aussi partir seul, hein. J’ai crevé, mais eux aussi. Le problème, en vérité, c’était qui devait finir deuxième et qui devait faire troisième. Un vrai problème, ça. Andrea Tafi, c’était l’anniversai­re de sa femme. Mais Bortolami, sa femme attendait un enfant. J’ai dit: “Ok toi deux, toi trois.” J’étais leader, j’ai pris mes responsabi­lités. Tu demandes à Lefevere, il va dire la même chose. Ce n’est pas Squinzi qui a décidé. Vous croyez que Lefevere se laisse dicter le vainqueur par le sponsor?

“Si personne ne vient t’interviewe­r, c’est que ta carrière n’a pas été terrible”

Paris-Roubaix toujours, mais cette fois en 98. Vous tombez sur le secteur pavé de la Trouée d’Arenberg, vous vous cassez la rotule, mais vous essayez de remonter sur le vélo. Pourquoi? Le coureur a toujours le réflexe de reprendre le vélo. C’est systématiq­ue. Ce jour-là, je ne sens pas tout de suite que j’ai la rotule cassée. Mais, très vite, je ressens une douleur au genou. Il est ouvert, je vois l’os.

Je me dis: “Putain”. On m’a emmené tout de suite à l’hôpital le plus proche, près de Valencienn­es. Il faut savoir que le dimanche matin, dans la tranchée, ils passent avec des chevaux. Et les chevaux, ils défèquent. Et moi, j’ai chuté dans de la merde de cheval. Ça s’est infecté. À l’hôpital, ils ont d’abord fait des radios, puis ils m’ont nettoyé et bandé le genou. Une faute énorme, tu ne peux pas faire ça. Normalemen­t, ça doit filtrer 24 heures, la plaie à l’air. Mais là, ils ont couvert avec un bandage, et ils m’ont renvoyé chez moi. J’ai développé une gangrène. Dans la nuit, j’ai eu horribleme­nt mal. Le lendemain matin, j’étais bon pour retourner à l’hôpital, à Gand cette fois. J’ai failli être amputé, ils sont même venus par deux fois prendre les mesures quand j’étais sur mon lit.

Il se passe quoi dans votre tête quand on vous

dit qu’on peut vous amputer? Je suis dans la zone critique, je suis plein de morphine, donc je suis là sans être là. Tu ne réfléchis pas, t’as pas conscience. Et puis à moi, ils n’ont jamais dit: “On doit amputer.” Mais à ma famille, oui, ils en ont parlé. Le problème, c’est qu’ils n’ont pas trouvé tout de suite le bon antibiotiq­ue pour l’infection. Seulement au bout d’une grosse semaine. Quatre ans plus tard, en 2002, vous gagnez votre troisième Paris-Roubaix. Il paraît qu’en faisant le tour du vélodrome, vous réfléchiss­iez à mettre un terme à votre carrière à l’arrivée… Je suis dans une très longue échappée cette année-là, et j’ai un avantage de trois minutes et demi. Donc oui, ce sont des moments où vous avez l’occasion de réfléchir. Le dernier kilomètre, je me dis: “Une fois la ligne passée, je vais mettre mon vélo sur le crochet, symbolique­ment, et ce sera fini.” Je fais un tour et avant le dernier virage, je me dis: “Non, je ne peux pas.” J’aimais trop gagner. Dix victoires: j’ai dix victoires de coupe du monde. C’est pour ça que j’ai continué jusqu’à 38 ans.

Avec le recul, vous vous dites que vous auriez

dû arrêter à ce moment-là? Peut-être que j’aurais dû raccrocher après mon dernier succès à Paris-Roubaix en 2002, mais j’ai encore fait deux belles saisons derrière, et puis j’avais un beau contrat, j’étais bien payé… J’ai eu beaucoup de difficulté­s à arrêter, en fait. J’avais du mal à me dire: “OK, je me prépare pour la fête et c’est fini.”

Vous vouliez continuer à être au centre de

l’attention? Quand tu arrêtes, les journalist­es, d’un coup, ils ont d’autres personnes à appeler. La première année, c’est vraiment dur. La deuxième un peu moins. Puis on s’y fait. Mais c’est une autre vie. Coureur cycliste, c’est facile. Tu t’entraînes, tu fais tes courses, c’est tout. Toujours en déplacemen­t, toujours à l’étranger. Retraité, tu es chez toi. Et ici en novembre, décembre, janvier, le soleil me manque terribleme­nt. Parfois, je suis là: “Putain, je devrais être à Oman ou au Qatar.” Parce que quand t’es coureur, c’est là-bas que tu es à cette période de l’année. C’est comme ça, mais c’est la vie. Alors se pose la question: “Qu’est-ce que je fais?” On devrait ne rien faire. Mais on est trop jeunes pour ne rien faire. Donc voilà, c’est ça le plus dur. Quoi faire après? TOUS PROPOS RECUEILLIS PAR MG ET MH

“Une fois à la retraite, on devrait ne rien faire. Mais on est trop jeunes pour ne rien faire”

 ?? PAR MARTIN GRIMBERGHS ET MARC HERVEZ, À AUDENARDE / PHOTOS BELGA/ICONSPORT ET DPPI ??
PAR MARTIN GRIMBERGHS ET MARC HERVEZ, À AUDENARDE / PHOTOS BELGA/ICONSPORT ET DPPI
 ??  ?? Problème de costumes dans cette reconstitu­tion de la bataille de Verdun.
Problème de costumes dans cette reconstitu­tion de la bataille de Verdun.
 ??  ?? La nuit au Museeuw.
La nuit au Museeuw.
 ??  ?? Le Lion des Flandres et le chasseur de tigres.
Le Lion des Flandres et le chasseur de tigres.
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France