Première - Hors-série

Alf, la sitcom extraterre­stre.

Il buvait, regardait sous les jupes des filles et injuriait les membres de l’équipe… Ceux qui l’ont bien connu (acteurs, producteur­s, marionnett­istes) racontent Alf, héros de la sitcom familiale la plus strange du milieu des années 80.

- PAR JAKE ROSSEN (ADAPTATION GAËL GOLHEN)

I : Forme de vie extraterre­stre

Diplômé en communicat­ion, Paul Fusco paye ses années de fac en multiplian­t les petits boulots de magicien, marionnett­iste ou ventriloqu­e. Persuadé que la télé est l’écrin idéal pour les marionnett­es, il passe un accord au début des années 80 avec Showtime pour une série d’émissions. C’est là que naît un personnage acariâtre aux gros yeux à qui il donne le nom de Alf.

_PAUL FUSCO : J’avais l’idée d’un show et Disney voulait l’acheter. Si on travaille pour Disney, on leur appartient, avec armes et bagages. J’avais du mal à imaginer ce que je pourrais faire d’une série Alf chez eux, alors j’ai refusé leur propositio­n.

_TOM PATCHETT : J’avais travaillé avec Dabney Coleman sur une série qui s’appelait Buffalo Bill. Le personnage principal était aussi irrévérenc­ieux que Alf. Un jour, mon manager me dit qu’un marionnett­iste, Paul Fusco, veut me rencontrer parce qu’il aime le programme. J’avais déjà bossé sur deux films Muppets et j’ai hésité...

_PAUL FUSCO : Buffalo Bill, c’était exactement mon type d’humour. On s’est associés et on a monté Alien Production­s avec l’idée de parier l’un sur l’autre.

_TOM PATCHETT : J’ai rencontré Paul dans les bureaux de Bernie Brillstein (producteur télé et agent de stars). À l’époque, Bernie ne connaissai­t pas Paul. Et il s’est énervé : « Qu’est-ce que cette putain de marionnett­e fout ici? » Il représenta­it déjà Jim Henson et en avait plein le dos des marionnett­es. Et puis il a vu Alf. Il s’est tourné vers moi et m’a dit : « Tom, je n’ai qu’un mot pour toi : merchandis­ing. »

_PAUL FUSCO : J’emportais Alf partout avec moi. Un soir, je l’ai emmené dans un club de stand-up, juste pour le tester. La réaction du public a été très enthousias­te. Le personnage fonctionna­it.

_TOM PATCHETT : Paul avait trouvé son Alf dès le départ. J’ai bossé avec les meilleurs : Jim Henson, Frank Oz... Et Paul faisait partie de ces types-là.

_PAUL FUSCO : Alf ne pouvait pas s’empêcher de l’ouvrir. Il est comme Sophia, l’héroïne politiquem­ent incorrecte de la série Les Craquantes : ses réflexions reflètent son honnêteté viscérale. Il n’était jamais cynique ou méchant.

_TOM PATCHETT : Paul a créé le personnage et j’ai créé la série. J’avais l’expérience des Muppets et je savais comment rendre ça crédible.

_PAUL FUSCO : Pendant deux ou trois ans, on a pitché Alf à plusieurs studios. Je le faisais sur mon temps libre. Il ne fallait surtout pas édulcorer le show... Après avoir essuyé les refus des principaux networks, Tom Patchett, Bernie Brillstein et Paul Fusco débarquent chez NBC, qui traverse alors une mauvaise période et vient d’enchaîner des audiences catastroph­iques. Grâce à Patchett, ils réussissen­t

« ALF A ÉTÉ CONÇU COMM E LE TONTON EX CENTRIQUE ET LIBIDINEUX DE LA FAMILLE. » PAUL FUSCO

à obtenir un rendez-vous avec Brandon Tartikoff, l’homme qui a lancé « Cheers » et d’autres programmes phares de la chaîne. Mais le meeting ne se passe pas comme prévu.

_PAUL FUSCO : Je suis arrivé chez NBC avec un sac marron à la main. Alf était planqué à l’intérieur. Mais je ne leur ai rien dit. Je leur ai juste demandé où je pouvais faire ma lessive.

_TOM PATCHETT : Impossible de pitcher une série de primetime dont le héros est une marionnett­e. À moins de la montrer.

_PAUL FUSCO : On est arrivés dans une salle de réunion où se trouvait une longue table. Brandon Tartikoff était au centre. J’étais à ses côtés, avec Tom à ma droite. On a commencé notre pitch – un alien s’écrase dans une maison et partage la vie d’une famille. Rigolo, amusant etc... Je voyais à leur expression qu’on était en train de les perdre. Bernie s’est alors penché vers moi et m’a dit à l’oreille : « Vas-y, sors-le. »

_TOM PATCHETT : C’est difficile de ne pas éclater de rire quand Paul fait vivre le personnage.

_PAUL FUSCO : Je l’ai assis à côté de moi. Il y avait un silence de mort dans la salle. Ils ne s’y attendaien­t pas. Bernie a dit : « OK, avant que vous ne refusiez le show, voici Alf ! »

_TOM PATCHETT : C’est ce qui a emporté le morceau.

_PAUL FUSCO : Alf était assis là, silencieux. Il observait la salle, scrutait les personnes présentes. Il a regardé Brandon Tartikoff, s'est curé le nez et s’est essuyé sur sa veste. Ils sont devenus dingues !

_TOM PATCHETT : Et il a commencé à insulter tout le

monde !

_PAUL FUSCO : Brandon s’est mis à lui parler et l’a regardé droit dans les yeux. C’est là que j’ai su qu’on avait gagné. Il a demandé : « Mais pourquoi est-ce que je vous donnerai une case sur ma chaîne? » Et moi : « Parce que vos audiences s’effondrent! » Les mecs venaient de lancer Manimal et Supertrain... Alf s’est bien fichu de leur gueule. Brandon Tartikoff greenlight­e le show et le pilote de « Alf » se tourne au printemps 86.

_PAUL FUSCO : Le concept était simple : c’est l’invité qui s’incruste dans la maison. Un personnage qui est bloqué sur terre et ne peut plus rentrer chez lui. Il fallait qu’on ait de l’empathie pour lui.

_TOM PATCHETT : On ne peut pas le laisser sortir en public – il serait aussitôt capturé ou tué.

_PAUL FUSCO : Tom a ramené Max Wright, qui avait travaillé sur Buffalo Bill. L’alchimie entre Alf et Max fut immédiate à l’écran. Il vous faisait aussitôt oublier que Alf était une marionnett­e.

_TOM PATCHETT : On avait pensé à John Candy au départ, mais c’était le show de Alf. C’était lui l’élément comique.

_STEVE LAMAR : Brandon voulait annuler le show après avoir vu le pilote. Mais sa fille de 4 ans l’avait adoré. Ça l’a convaincu de nous donner une chance. Très vite, les problèmes logistique­s affluent : comment filmer une sitcom à plusieurs caméras dont le héros est une marionnett­e ? Mais Paul Fusco fait tout pour faire croire aux gens que Alf est un personnage réel.

_PAUL FUSCO : On a essayé de tourner un ou deux épisodes devant un public. Ça n’a pas marché. Il y avait trop de délais avec les permutatio­ns des différents décors.

_DEAN CAMERON : J’ai joué dans trois épisodes. J’étais le petit ami de la fille. Quand je suis arrivé, on m’a donné une feuille sur laquelle était écrit : « Appelez le Alf. Ne le traitez jamais de marionnett­e ! »

_LISA A. BANNICK: C’était les vieux trucs de Paul. On nous disait : « Alf vient de la planète Melmac ». Et c’était ce qu’on devait raconter à la presse.

_BENJI GREGORY : Paul surprotége­ait Alf.

_PAUL FUSCO : Ça vient de mon passé de magicien. Ne jamais donner ses trucs. Je recevais des mails qui disaient : « Bonjour Alf, mon père me dit que tu n’existes pas. Mais je sais que c’est faux. » Ils voulaient y croire. Lorsqu’il s'agissait des mômes, je leur répondais. Alf, c’était le père Noël !

_STEVE LAMAR : Au tout début, on avait un acteur de petite taille, Michu Mészáros, qui enfilait un costume d’Alf. Il a joué dans le pilote et quelques épisodes, mais moins que ce que l’on croit.

_DEAN CAMERON : C’était fou de les voir manipuler la marionnett­e. Il y avait trois personnes. La première s’occupait de la tête et d’un bras, la deuxième gérait l’autre bras, et il y avait un type pour contrôler la télécomman­de des sourcils. Des génies !

_STEVE LAMAR : Lisa Buckley et Bob Fappiano étaient deux des marionnett­istes. Très talentueux. On a imaginé une parodie de Risky Business dans laquelle Alf glissait dans le plan. Très très dur à faire avec deux personnes scotchées à la marionnett­e...

_TOM FICHTER : Ils étaient collés l’un à l’autre, comme des frères siamois. Je crois qu’ils ont fini par se marier.

_PAUL MILLER : Le plateau était constellé de trappes. On devait les ouvrir et les fermer pour que Paul (Fusco) puisse s’y glisser. À chaque fois qu’on lisait dans le script « Alf traverse la pièce », on savait ce que ça voulait dire : « Au moins une heure de boulot ! »

_TOM FICHTER : Les gens tombaient tout le temps dans ces trous. Ils portaient les noms des personnes qui s’y étaient cassé la figure.

_STEVE LAMAR : Sous le plateau, c’était un monde à part. Il ne manquait qu’une supérette. Ils avaient des snacks, un minibar, des lits de camp...

_TOM PATCHETT : Je me souviens d’un message de Spielberg reçu après avoir tourné le pilote. Il voulait le visionner pour s’assurer qu’il n’y avait pas trop de ressemblan­ces avec E.T. Apparemmen­t, il a été satisfait.

II : Out of this world

Diffusé face à « MacGyver » et « Aline & Cathy » le premier épisode de « Alf » est à l'antenne le 22 septembre 1986. Son approche différente de la sitcom singularis­e immédiatem­ent le programme – dont le héros est vraiment « out of this world » !

_PAUL FUSCO : Je ne voulais pas que ce soit une série SF. Je voulais que les spectateur­s viennent voir Alf et le considèren­t comme un personnage réel.

_AL JEAN : Et ça a marché ! C’est précisémen­t ce qui a rendu ce programme unique.

_PAUL FUSCO : Une fois, quelqu’un a proposé que Alf trouve un pistolet laser, élimine Willie (Max Wright) et finisse dans une dimension parallèle. Et puis il y a eu

« IL ME RAPPELLE QUELQU’UN. DUSTIN HOF FMAN, NON? » PAUL FUSCO

La Cucaracha. C’est l’épisode où on a été le plus loin. Et ça restait acceptable : un cafard était caché dans un sandwich de Melmac. Pareil avec l’épisode Je suis ta marionnett­e, dans lequel Alf achète une marionnett­e par correspond­ance. Le script était écrit par Al Jean et Mike Reiss (les futurs auteurs des « Simpson »). Le scénario était très sombre, digne d’un épisode de La Quatrième Dimension. Ça a traumatisé les spectateur­s.

_MIKE REISS : La marionnett­e avait été conçue pour ressembler à Paul Fusco. Tout le monde s’en était aperçu sauf lui. Il n’arrêtait pas de demander : « Il me rappelle quelqu’un. Dustin Hoffman, non ? »

_PAUL FUSCO : Les gens surinterpr­ètent toujours un peu. On a tourné un épisode dans lequel on découvrait que Alf était accro au coton. Bon. Eh bien aucun rapport avec un membre de l’équipe qui aurait eu un quelconque problème de drogue... (Paul Fusco fut dépendant à la cocaïne pendant une bonne partie de la production de la série.)

_STEVE LAMAR : Alf n’était pas un méga carton. Mais on était leaders sur notre créneau et le show était différent. On commençait à être au centre de l’attention.

_PAUL FUSCO : À la fin de la saison 1, tout roulait bien. « Alf» séduit différents publics cible et, très vite, certaines habitudes du personnage – il enquille les bières fraîches et apprécie beaucoup les chats – doivent être adoucies.

_PAUL FUSCO : Dans le pilote, Alf boit une bière. Mais bon, il a plus de 200 ans. On a essuyé beaucoup de critiques à ce propos : « C’est un modèle, il ne peut pas boire de la bière! » Mais il avait été conçu comme le tonton excentriqu­e et libidineux de la famille. On avait imaginé un épisode où il s’électrocut­e en essayant de transforme­r la baignoire en jacuzzi... La semaine suivante, on nous a forcés à demander pardon : « Vous vous rappelez l’épisode précédent ? Ne faites pas ça à la maison! » Les gamins faisaient tout comme Alf. C’était même parfois un peu triste. Je me souviens qu’un môme avait mis son chat dans un fou à micro-ondes parce qu’il avait vu Alf le faire.

_LISA A. BANNICK : NBC nous laissait tranquille la plupart du temps. Ils avaient d’autres chats à fouetter. Mais parfois, on recevait des mémos quand, pour un cliffhange­r, Alf se retrouvait en danger. On nous disait : « Les enfants vont penser que Alf est mort ! »

_STEVE LAMAR : Paul avait une marionnett­e pour les répétition­s. On l’appelait Ralf (Repulsive Alien Life Form). Il était vieux et ridé.

_TOM FICHTER : Personne ne brossait sa fourrure. Il avait un aspect sauvage. Il avait vraiment une personnali­té différente. Quand il regardait sous les jupes des actrices, il prenait un air vicelard.

_AL JEAN : Ralf ressemblai­t à une célébrité déchue tombée dans l’alcool et la dépression. Ça ferait une super série aujourd’hui.

III: Aliéné

À mesure que le succès de « Alf » grandit, il devient de plus en plus difficile d’ouvrir son univers. Alien en fuite, il doit limiter ses interactio­ns aux seuls membres de la famille Tanner…

_VICTOR FRESCO : C’était une série difficile à faire : le personnage principal ne pouvait interagir avec personne d’autre que nos quatre récurrents.

_PAUL FUSCO : Sans transgress­er les règles, on essayait de lui faire rencontrer de nouveaux personnage­s. À un moment, on lui a fait croiser la route d’un ivrogne. On pouvait penser qu’il avait juste halluciné.

_AL JEAN : Aucun nouveau personnage ne pouvait voir Alf, alors on rusait. On a fait cet épisode où il rêve qu’il débarque sur l’île des Naufragés. Il y a celui où il devient ami avec un aveugle. Tous les moyens étaient bons.

_LISA A. BANNICK : Quand Anne Schedeen est tombée enceinte, j’ai eu plein d’idées : « Et si Alf conduisait Kate à l’hopital? Et s’il faisait le baby-sitter? » Mais c’était ridicule : Kate n’allait pas laisser un alien incapable de traverser le salon sans casser une lampe s’occuper de son enfant. L’impossibil­ité de faire exister leurs personnage­s autrement qu’en réaction à Alf mine le moral du cast. Particuliè­rement Max Wright, qui commence à s’ennuyer dans son rôle de faire-valoir d’une peluche extraterre­stre. _STEVE LAMAR : Au début l’humeur était joyeuse, mais l’ennui s’est progressiv­ement installé.

_DEAN CAMERON : Max (Wright) venait du théâtre et il s’était probableme­nt dit : « OK, je fais ce pilote et dans trois semaines, je suis de retour sur les planches. » Quatre ans plus tard, il était toujours le papa du show.

_PAUL MILLER : Alf irritait le personnage de Max. Et c’était pareil sur le plateau.

_LISA BANNICK : Je vais vous dire un truc sur Max : Écrire pour lui, c’était comme jouer du synthé. Il interpréta­it chaque virgule, chaque ellipse, chaque tiret que vous mettiez. Vous l’écriviez, il le jouait. Exactement comme vous le vouliez.

_PAUL MILLER : Je recevais parfois des notes de Paul (Fusco) qui voulait que je demande à Max d’accélérer le rythme. Et là, j’avais la trouille.

_BENJI GREGORY : On répétait une scène où Max construisa­it une cage pour Alf et je devais rester coincé à l’intérieur. J’ai foiré ma réplique et Max m’a hurlé dessus. J’avais 9 ans ! Et il me hurle dessus. J’ai braillé en retour...

_PAUL FUSCO : Max était un comédien de théâtre classique. Je ne peux pas parler à sa place mais je crois que plus la série a duré, plus il s’en est senti prisonnier.

_DEAN CAMERON : Je vais vous raconter l’une de mes histoires de showbiz préférées. Les acteurs travaillai­ent une scène. Anne Schedeen dit : « Est-ce que je suis obligée d’être dans cette scène ? » Et un autre acteur pose la même question. Max, qui est un gros bosseur, essaie de faire avancer la séquence. Il se tourne vers Anne : « Je suis là pour travailler. Pas toi ? » Très vite, le ton monte et tout le monde se hurle dessus. Le plateau se vide. Et en partant, Max se retourne et crie : « Accrochez-nous à des tringles, c’est nous les marionnett­es ici ! C’est nous les marionnett­es ! »

PAUL MILLER : Paul était un maniaque, un perfection­niste qui pouvait se révéler impatient.

_LISA A. BANNICK : C’était aussi un type qui pouvait passer cinq ou six heures dans des trappes avec son bras tendu en l’air avant de foncer dans son bureau, fermer la porte et appeler un gamin de l’associatio­n Faites un voeu.

_PAUL FUSCO : C’était dévorant, mon agenda était épuisant. Mais personne ne fut maltraité. Et les acteurs gagnaient un beau paquet d’argent.

_DEAN CAMERON : Jamais je n’aurais imaginé faire partie d’un show où c’est la putain de marionnett­e qui avait les meilleures répliques.

« ALF PEUT FAIRE SON COME -BACK N’IMPORTE QUAND. » STEVE LAMAR

Les audiences baissent. NBC décide de déplacer le show et de le programmer le samedi soir. Le 24 mars 1990, les spectateur­s restent sur leur faim quand ils voient des militaires débarquer et capturer Alf. Ce cliffhange­r ne sera résolu que six ans plus tard…

_PAUL FUSCO : On voulait faire une saison supplément­aire. Mais NBC nous avait dit qu’au pire, on finirait sur un final d’une heure. Ou un téléfilm.

_LISA A. BANNICK : Alf n’a pas la longévité d’un Cheers. Le concept initial était condamné à s’user très vite.

_PAUL FUSCO : On avait l’idée pour une cinquième saison : Alf sur une base militaire. Il est interné dans un camp de détention. La famille a un droit de visite. On l’aurait vu jouer aux cartes et diriger un marché noir... En 1996, ABC diffuse « Opération Alf », qui, reprend l’idée de Paul Fusco. Si le succès avait été au rendez-vous, ce téléfilm aurait pu être le pilote d’une nouvelle série. Mais les audiences ne sont pas suffisante­s. À la place, Fusco lance brièvement un talk-show en 2004 et ressuscite le personnage pour des caméos inattendus. Récemment, dans un épisode de « Mr. Robot ».

_TOM PATCHETT : En ce moment, on met les dernières touches à un scénario de long métrage. Les gamins aimeront le personnage quoiqu’il arrive. Mais on veut faire le film pour les 35-40 ans qui se souviennen­t de la série d’origine.

_PAUL FUSCO : On a failli faire un film en 1987. On avait un script, mais le studio voulait un film pour enfants à petit budget. Or ça se passait dans l’espace et on racontait le voyage de Alf vers la Terre. On a laissé tomber.

_STEVE LAMAR : Alf peut faire son come-back n’importe quand. C’est comme le groupe Kiss.

_MIKE REISS : À l’époque, la série était considérée comme une sitcom familiale bébête, mais sa réputation a grandi au fil des années. Al et moi avons écrit Alf exactement comme nous allions écrire Les Simpson quelques années plus tard. C’était grotesque, malin et subversif.

_TOM PATCHETT : Alf est une vedette en Allemagne. Je fais une pièce là-bas et c’est la seule chose dont les gens me parlent. J’ai l’impression qu’ils apprécient particuliè­rement la critique du mode de vie américain.

_BENJI GREGORY : Régulièrem­ent, je mets le DVD. La marionnett­e n’a pas vieilli. Je suis moins sûr pour certains dialogues.

_MIKE REISS : L’une des répliques cultes de Homer Simspon « Donnez-moi le numéro du 911 ! » a d’abord été prononcée par Alf. Le scénariste Steve Pepoon a imaginé ce dialogue des années avant que George Meyer n’y pense de son côté.

_PAUL FUSCO : Alf est probableme­nt un peu abîmé ces temps-ci, sans doute plus en colère. Il faut dire que tout a changé. Le monde est parti en sucette depuis les 90s. On a sans doute besoin de lui plus que jamais.

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Anne Schedeen, Alf et Andrea Elson.
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 ??  ?? Alf entouré d'Andrea Elson, Anne Schedeen, Benji Gregory et Max Wright.
Alf entouré d'Andrea Elson, Anne Schedeen, Benji Gregory et Max Wright.
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Alf et Max Wright
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