CONFIDENTIEL
La plateforme Salto
PREMIÈRE : Au départ, quelle est l’idée derrière Salto ?
THOMAS CROSSON : L’ambition est simple : adapter l’offre de contenus aux nouveaux usages désormais pratiqués par l’ensemble de la population. À partir de là, il a fallu convaincre le marché et son régulateur de la pertinence de cette offre et préparer un lancement en pleine crise sanitaire.
Est-ce qu’il est possible d’être concurrent de Netflix aujourd’hui ? Notre positionnement est inédit : nous nous adressons au public français et à lui seulement. Nous le connaissons, nos actionnaires aussi, et nous avons pour ambition de lui proposer une offre généraliste, grand public et populaire. Pour cela, nous rassemblons en une seule offre des milliers d’heures de programmes, des grandes marques incontournables pour le public français, sous la forme d’avantpremières ou d’intégrales, une offre de cinéma éditorialisée et des documentaires pour tous les goûts. Nous proposons également des chaînes et services thématiques allant de la jeunesse (Okoo, Tfoumax, Gullimax, demain Canal J et Tiji) jusqu’à la découverte, avec Ushuaïa TV ou Histoire TV.
Vous avez acquis Intelligence ou Becoming a God et d’autres séries. Votre créneau pour vous démarquer, ce sera de dénicher des pépites étrangères encore inédites en France ? Quand on a l’ambition de s’adresser à l’ensemble de la population française, il faut savoir séduire toutes ses composantes. Le public français, dans sa globalité, est friand de nouveautés. C’est le cas des pépites que vous venez de citer mais il y en a beaucoup à découvrir sur Salto, comme Double Vie ou la dernière saison de Fargo ! Et, bien évidemment, nous ne nous arrêterons pas à la seule période de lancement. Très prochainement, les abonnés pourront regarder Katy Keene, le spin-off de Riverdale, Quartier des banques, une série suisse qui nous plonge dans les arcanes d’une banque, ou encore la deuxième saison du teen drama All American…
Salto veut donner une nouvelle exposition à l’ensemble de la création française. Vous trouviez qu’elle manquait d’une plateforme pour la mettre en avant ?
Nous avons d’abord souhaité pouvoir offrir une exposition supplémentaire à la création audiovisuelle française. Nous avons la conviction que ces programmes proposés sur une plateforme pourront rencontrer un nouveau public, complémentaire de celui des chaînes de télévision. Sur Salto, il y a la possibilité de voir les programmes en intégralité, à votre rythme, sans vous soucier de savoir si vous avez bien vu la première saison ou le premier épisode. On va vous les faire découvrir en les regroupant par famille, par thématique, en vous les suggérant ou en vous donnant l’envie de découvrir les coups de coeur de personnalités.
Est-ce que vous envisagez, à terme, de développer vos propres créations originales ?
Notre volonté est de proposer régulièrement des nouveautés à nos abonnés. Cela passera par des inédits, des avant-premières et de futures créations originales. Nos trois actionnaires sont déjà des producteurs et diffuseurs très actifs dans la création originale, sous toutes ses formes. Nous serons demain acteurs de cette création, seuls ou au côté des chaînes. Et nous n’écartons pas non plus la possibilité de nouer des partenariats avec des plateformes proches de Salto comme Viaplay, TVNow, Videoland ou Joyn.