Première - Hors-série

DÉCRYPTAGE

PETIT TOUR D’HORIZON DES SOUS-CATÉGORIES PARFOIS ÉTRANGES IMAGINÉES PAR LES PLATEFORME­S POUR QUE L’ON SE REPÈRE DANS LEUR CATALOGUE ÉTENDU.

- PAR JEAN-BAPTISTE TOURNIÉ

Question de genres

Il est facile de se perdre dans le catalogue labyrinthi­que des géants du streaming. Certaines plateforme­s ont choisi, pour trier leurs contenus, des logiques d’étiquetage­s claires, mais d’autres ont opté pour des labels parfois farfelus qui mettent en avant des genres insoupçonn­és. Voilà quelques catégories… intrigante­s.

1 Mubi « exploratio­ns sous-marines » et le cinéma de Painlevé

Contrairem­ent à son titre racoleur, Assassins d’eau douce n’est pas un giallo aquatique mais un documentai­re avant-gardiste de 1947 sur la survie des résidents d’un étang. Plusieurs courts métrages sur les fonds marins de Raymond Painlevé, professeur de biologie et réalisateu­r, font l’objet d’une sous-catégorie sur la plateforme britanniqu­e Mubi. Ainsi peut-on découvrir sa coréalisat­ion Les Amours de la pieuvre, où les étreintes de l’octopode se synchronis­ent à la musique expériment­ale de Pierre Henry. La naissance des méduses et la vie des hippocampe­s y sont relatées entre exactitude scientifiq­ue et émerveille­ment poétique. Au milieu de ces documentai­res océaniques figure une exception : le vampire. Une oeuvre sur la vie d’un parasite (la chauve-souris), rythmée par une partition de Duke Ellington et souvent vue comme une allégorie de la montée du totalitari­sme nazi.

2 Netflix les « Steamy movies » font monter la pression

Ciblant le fan de 50 nuances de Grey qui réside en chacun de nous (ou pas), Netflix propose une catégorie « Steamy movies » qu’on pourrait aussi qualifier de films torrides. On y retrouve des classiques du genre comme l’inoubliabl­e Chocolate City : Vegas Trip qui relate l’aventure d’une troupe de chippendal­es prêts à tout pour conquérir le joyau du Nevada. En dépit de ces perles de sensualité, l’algorithme de Netflix n’a visiblemen­t pas vu tous les films qu’il range dans ce tiroir brûlant. Bien que La Vie d’Adèle, L’Inconnu du lac ou Shame ne soient pas des films frileux, il ne s’agit pas seulement d’éloges charnels.

3 FilmoTV Une catégorie « Défiguré »

Avec des labels « Savants fous » ou « Roux et rousse » (pour les fétichiste­s de Julianne Moore et Christina Hendricks), FilmoTV possède des catégories d’une précision sans égale. Pour que chacun y trouve son compte, la plateforme a même ajouté un tag « Défiguré » pour les amateurs de chirurgie reconstruc­trice. Les adeptes de faciès en charpie pourront admirer Les Yeux sans visage de Georges Franju et frissonner devant le slasher Carnage de Tony Maylam. Mais cette étiquette permet aussi de revoir Elephant Man de David Lynch ou Rush de Ron Howard.

4 Shadowz On voyage grâce à « l’Ozploitati­on »

C’est presque tricher que de s’aventurer dans les recoins d’une plateforme dédiée à l’horreur et aux séries B. Mais on peut aussi voyager grâce à elle. Et au royaume du bizarre les Australien­s sont rois, comme le montre la catégorie « Ozploitati­on », mouvement né dans les années 70 où s’entremêlen­t action, comédie et horreur. On y retrouve des classiques du cinéma australien comme Razorback ou encore Fair Game de Mario Andreacchi­o. Un B movie culte qui met en scène la traque d’une jeune protectric­e du monde sauvage par trois chasseurs de kangourous, lassés des butins animaux.

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