Première

François Damiens

Excellent en démineur qui se découvre un nouveau père biologique dans Ôtez-moi d’un doute de Carine Tardieu, François Damiens commente sans hésitation plusieurs de ses déclaratio­ns passées.

- u PAR DAMIEN LEBLANC

J’ai un problème avec les gens qui font tout impeccable­ment. Je n’aime pas l’efficacité, la compétitio­n, la recherche de la perfection. » Comme au Cinéma, novembre 2009.

« J’aime bien la spontanéit­é. L’idée de rentabilit­é me déplaît. Il faut perdre du temps pour pouvoir être libre. Ma voiture affiche 100 000 kilomètres au compteur mais il doit y en avoir à peine 20 000 utiles… Je serais incapable de vivre comme les hommes d’affaires qui ont un rendez-vous par heure. Travailler avec des cinéastes qui cherchent à tout contrôler m’est très difficile. »

J’ai toujours extrêmemen­t peur des comédies, où chaque séquence doit être marrante, c’est cassegueul­e comme exercice. » RTBF, décembre 2013.

« Il se trouve que le film que j’ai réalisé,

Dany, est actuelleme­nt en montage et, dès que je sens qu’il y a volonté de faire rire, je retire. Aussi bizarre que cela puisse paraître. Pour moi le rire s’apparente à l’élégance : ça ne doit pas se voir mais se ressentir. Quand j’estime que c’est trop fabriqué, ça ne me fait plus rien. Le rire doit être un accident. Donc même si on le construit, il faut le construire comme un accident. »

La filiation, c’est tellement riche, tellement beau, on peut raconter tellement de choses à travers ça. » RTBF, décembre 2015.

« Pour moi la filiation, c’est la transmissi­on. Et c’est l’essence de tout. Car chacun essaie de faire du mieux possible mais se plante forcément. Quand on rentre dans une bibliothèq­ue, il y a 200 000 livres sur l’éducation mais on ne sait pas lequel prendre. C’est comme être au milieu de l’océan. C’est le questionne­ment d’une vie : on tente d’imaginer où on est, mais on n’en sait rien. Et l’enfant non plus. Les films qui parlent de ce sujet me touchent profondéme­nt. »

Enchaîner trop de films, ce n’est pas bon. Il faut vivre autant qu’on tourne. » On n’est pas couché, janvier 2011. J’aimerais bien réaliser et créer des histoires, mais plus je travaille plus je me rends compte que c’est impossible. » Canal+, décembre 2011.

« Depuis cette déclaratio­n, j’ai réalisé

Dany, dont le tournage s’est terminé en mai. Mais je l’ai fait parce que les réalisateu­rs à qui je l’avais proposé ont dit non. J’ai coécrit le scénario avec Benoît Mariage sans penser que je le réaliserai, ce n’était pas la volonté initiale. J’ai trop de respect pour le métier de cinéaste. Déjà que je n’ai jamais eu l’impression d’être un comédien, je me méfie encore plus du cliché de l’acteur-réalisateu­r. » « On ne peut pas donner plus que ce qu’on a. C’est comme quand vous cuisinez, il faut bien quelque chose dans le frigo. Et avant de tourner, il faut sécréter l’envie. Un film, c’est deux mois de tournage, donc on peut facilement en faire quatre par an ; mais on n’est pas crédible si on débarque quatre fois dans l’année pour faire de la promo et répéter toujours les mêmes choses. En tant qu’acteur, on doit aussi apprendre à se taire et à observer. »

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François Damiens, à l’affiche de Ôtez-moi d’un doute (le 6 septembre)

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