Matthieu Lucci
Le front buté, la mine sévère, Matthieu Lucci électrise L’Atelier, de Laurent Cantet.
« J’ai passé huit à neuf auditions » Quand il était petit, Matthieu Lucci a fait du cirque (« j’étais nul, sauf pour faire le clown »), puis du théâtre. Cette parenthèse artistique a été refermée jusqu’à ce que la directrice de casting Marie Cantet placarde une annonce sur les murs de son lycée à La Ciotat. « J’ai tenté ma chance avec un pote. J’ai attendu d’être rappelé pour en parler à mes parents, je ne voulais pas les embêter avec ça. Cinq mois plus tard, je décrochais le rôle principal. »
« On a découvert le scénario au dernier moment » Durant leurs essais, les acteurs ne savent pas qu’ils jouent déjà des scènes entières du film – récit d’un atelier d’écriture réunissant des jeunes de quartiers défavorisés de La Ciotat, sous la houlette d’une romancière célèbre (Marina Foïs). « Être issus de la même région nous a aidés à mieux cerner les enjeux du film et la lecture que fait Laurent du désoeuvrement de la jeunesse et de la nostalgie
(du chantier naval abandonné) que font peser nos aînés sur nos têtes. »
« Je n’étais pas spécialement branché Cantet » À 19 ans, Matthieu Lucci est plus attiré par les blockbusters que par le cinéma de Laurent Cantet dont il connaissait toutefois Entre les murs et Foxfire. Au final, il conserve un souvenir fort de leur collaboration. « Ce n’est pas évident de se montrer à l’image et d’assumer que quelqu’un porte un regard sur vous. Laurent nous a mis dans les meilleures dispositions. » u