Première

LE CARRÉ D’AS D’AU REVOIRLÀ-HAUT CHRISTOPHE JULIEN MUSICIEN

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Fini les guitares punks, bonjour les mélodies. La révolution Dupontel tient aussi à son musicien, Christophe Julien. Depuis Le Vilain, le musicien Christophe Julien a accompagné la mue de Dupontel vers des tonalités moins rugueuses, plus tendres qu’à ses débuts. « Les films l’appellent, explique le cinéaste. Le Vilain, une relation mère-fils, 9 mois ferme, une histoire d’amour à peine déguisée, celui-ci, un film d’époque. Mon monteur, Christophe Pinel, a une passion pour la musique de film. Quand il fait ses premières propositio­ns de montage, il plaque des musiques préexistan­tes, souvent très judicieuse­s, qui donnent un relief incroyable aux scènes. Ensuite, on appelle Christophe (Julien) et on lui dit : “Tu vois, ça, ça marche bien.” Après, comme il ne peut pas recopier, il part gambader sur la piste qu’on lui a donnée et il revient avec des pépites, qu’on place parfois sur d’autres scènes. Son grand point fort, ce sont les mélodies. Mais il faut être patient, c’est un processus long. Il a lu le script il y a deux ans, je lui faisais écouter Fauré, Milhaud... Il a trouvé plusieurs thèmes formidable­s : Darkness, inspiré de La Valse de Ravel, le thème final qu’on appelle “Albert Pauline” et le thème dit “de la terrasse”, la scène clé entre Niels (Arestrup) et Nahuel (Pérez Biscayart). Ça, je ne sais pas comment il y est arrivé. » Tous ces morceaux renvoient à l’art oublié de la musique de film, pratiqué dans les années 60. « On a aussi un morceau de Morricone et un de Nino Rota, qu’on adorait. La preuve du talent de Christophe, c’est qu’on ne fait pas la différence avec ce qu’il a composé lui. » G.B.

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