Première

I GOT YOU BABE

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SONNY AND CHER ( UNJOURSANS­FIN, 1993)

Dring dring. Le réveil sonne. « Debout les campeurs et haut les coeurs ! » Il est six heures, déjà l’heure de se réveiller. Heureuseme­nt, la radio diffuse cette jolie love

song sucrée, I Got You Babe, idéale pour sortir du lit en douceur. Bon, une fois, ça va... C’est plus compliqué quand on est coincé dans une boucle temporelle, condamné à écouter la maudite ritournell­e chaque jour que le bon Dieu fait. Existe-t-il un autre film qui fait entendre la même chanson autant de fois (dix selon nos calculs, même si on a l’impression que c’est quarante) ? Pour accompagne­r ces tours de manège existentie­ls, il fallait trouver le morceau parfait, la scie adéquate, l’air idéal, charmant et crispant à la fois, capable de supporter le running gag et de coller à toutes les expression­s de Bill Murray au petit matin : Bill Murray dépressif, Bill Murray blasé, Bill Murray en colère, Bill Murray optimiste, Bill Murray amoureux, Bill Murray – enfin – heureux... Mais si ce choix s’est porté sur cet inoffensif hit de Sonny and Cher millésime 1965, ce n’est pas, contrairem­ent à ce que l’on pourrait penser, parce qu’un

music supervisor (ces gens qui conseillen­t des chansons aux cinéastes pour garnir les BO de leur film – un beau métier, oui) aurait été frappé d’un éclair de génie après des mois de réflexion, des centaines d’heures d’écoute, des milliers de disques épluchés. Non, la chanson était en fait déjà présente dans les premières moutures du script signé par le scénariste Danny Rubin. Qui a un jour expliqué son choix de façon imparable : « C’est juste que cette chanson, quand vous l’écoutez plusieurs fois d’affilée... Elle peut être très énervante. »

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Un jour sans fin, de Harold Ramis.

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