Première

L’ascension d’Annapurna

- F.F.

En distribuan­t désormais ses production­s maison, la boîte de l'énigmatiqu­e Megan Ellison affirme son ambition.

Depuis que le cinéma américain s’est vu confisquer le monopole des sujets « adultes » par les séries, le dernier espoir de voir des films hors des clous, échappant aux calibrages des blockbuste­rs obèses et des croûtes à Oscars, semble être aux mains de Megan Ellison, la milliardai­re mystérieus­e (elle refuse obstinémen­t de parler à la presse) à la tête d’Annapurna Pictures. The Master, Foxcatcher, Zero Dark Thirty, Her… On lui doit les meilleurs films américains de ces dernières années. Le 4 août, la sortie de Detroit a marqué un tournant : c’était le premier film à être non seulement produit, mais distribué par Annapurna. Une déclaratio­n d’indépendan­ce, le signe que la boîte se fantasme désormais en mini-major. En privilégia­nt une date de sortie « patrimonia­le » (50 ans tout rond après les événements décrits dans le film) et porteuse pour les sujets abordant l’histoire afro-américaine ( La Couleur des sentiments, N.W. A – Straight Outta Compton, Le Majordome… ont tous cartonné en août), Annapurna faisait le pari de court-circuiter les festivals d’automne, Toronto en tête. Raté : Detroit a démarré mollement (7,8 millions de dollars le premier week-end). On espère qu’il prendra sa revanche aux Oscars, qu’Annapurna a encore de beaux jours devant elle... et que Megan Ellison nous accordera un jour une interview.

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