FRIENDS FROM COLLEGE
Nicholas Stoller brosse le portrait de quadras new-yorkais paralysés par leur passé. Une série doudou hautement recommandable.
Si Friends from College se retrouve dans ces pages, ce n’est pas pour sa capacité à réinventer la comédie sur petit écran. La réussite d’une série se juge parfois à son mode de diffusion : à une époque pas si lointaine, celle-ci n’aurait été qu’une énième comédie douce-amère peuplée de quadras new-yorkais, sur l’air de « les amis, c’est une famille que l’on choisit », obligée de faire ses preuves de semaine en semaine. Chez Netflix, à l’ère du binge-watching, elle devient un pur produit à consommer de préférence en deux soirées. Ce qui n’est pas forcément un mal. C’est l’histoire d’un couple, Ethan (Keegan-Michael Key) et Lisa (Cobie Smulders), qui revient s’installer à New York, où ils ont laissé leurs amis d’université. Mais la relation extra-conjugale qu’entretient secrètement depuis vingt ans Ethan avec Sam (Annie Parisse) – déjà en couple par ailleurs –, va parasiter ces retrouvailles. Dans ce groupe de potes, chacun gère sa crise de la quarantaine à sa façon, entre coucheries, immaturité (le dénominateur commun) et nombrilisme exacerbé. Comme si les personnages de How I Met Your Mother ou de Friends avaient pris quelques années de plus et souffraient du syndrome de Peter Pan. Nicholas Stoller (réalisateur de Nos pires voisins, Sans Sarah rien
ne va !, American Trip) revient à ses obsessions adulescentes, dans l’orbite de Judd Apatow. Le trash en moins, un peu de profondeur psychologique en plus. Sous la couette un jour pluvieux, difficile de trouver meilleur compagnon.