Première

FRIENDS FROM COLLEGE

Nicholas Stoller brosse le portrait de quadras new-yorkais paralysés par leur passé. Une série doudou hautement recommanda­ble.

- FRANÇOIS LÉGER

Si Friends from College se retrouve dans ces pages, ce n’est pas pour sa capacité à réinventer la comédie sur petit écran. La réussite d’une série se juge parfois à son mode de diffusion : à une époque pas si lointaine, celle-ci n’aurait été qu’une énième comédie douce-amère peuplée de quadras new-yorkais, sur l’air de « les amis, c’est une famille que l’on choisit », obligée de faire ses preuves de semaine en semaine. Chez Netflix, à l’ère du binge-watching, elle devient un pur produit à consommer de préférence en deux soirées. Ce qui n’est pas forcément un mal. C’est l’histoire d’un couple, Ethan (Keegan-Michael Key) et Lisa (Cobie Smulders), qui revient s’installer à New York, où ils ont laissé leurs amis d’université. Mais la relation extra-conjugale qu’entretient secrètemen­t depuis vingt ans Ethan avec Sam (Annie Parisse) – déjà en couple par ailleurs –, va parasiter ces retrouvail­les. Dans ce groupe de potes, chacun gère sa crise de la quarantain­e à sa façon, entre coucheries, immaturité (le dénominate­ur commun) et nombrilism­e exacerbé. Comme si les personnage­s de How I Met Your Mother ou de Friends avaient pris quelques années de plus et souffraien­t du syndrome de Peter Pan. Nicholas Stoller (réalisateu­r de Nos pires voisins, Sans Sarah rien

ne va !, American Trip) revient à ses obsessions adulescent­es, dans l’orbite de Judd Apatow. Le trash en moins, un peu de profondeur psychologi­que en plus. Sous la couette un jour pluvieux, difficile de trouver meilleur compagnon.

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Annie Parisse (au centre).

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