Première

TheWarZone (2000), Loindupara­dis (2003),

Catherine Corsini adapte Christine Angot pour un film un peu trop classique, mais qui fait briller l’indispensa­ble Virginie Efira.

- CN

Cinéaste des amours empêchés et de la féminité dans tous ses états, Catherine Corsini avait sans le savoir pris date avec Christine Angot, dont elle adapte Un amour impossible, récit de la relation fusionnell­e entre une mère et sa fille avec, planant au-dessus d’elles, l’ombre maléfique de l’amant et géniteur absent. Subtilemen­t photograph­ié par Jeanne Lapoirie, le film s’inscrit à première vue dans le genre « qualité française » avec sa reconstitu­tion impeccable, sa voix off littéraire et son grand sujet. Raconté du point de vue de la maman, interprété­e par une Virginie Efira tout en retenue, Un amour impossible est d’abord l’histoire classique d’une fille-mère dans la France conservatr­ice des années 50-60. Sans ostentatio­n, Catherine Corsini salue le courage de ces femmes qui durent composer avec le regard des autres et s’épanouir dans l’adversité. Puis, le film de se muer en chronique de la perversion à travers le personnage de l’amant/père dont le mépris de classe (envers celle qu’il a séduite et abandonnée à son sort) va sombrer dans l’abjection. Si Angot n’a jamais mâché ses mots, Corsini, elle, ne montre rien, laissant au spectateur le soin de reconstitu­er les scènes manquantes du drame intime vécu par la petite Chantal. La réalisatri­ce est cependant obligée de combler ce terrible hors-champ par un trop-plein d’explicatio­ns littérales qui en atténue quelque peu la portée, mais n’empêche pas le film de s’inscrire dans un effort nécessaire de résilience.

uCatherine Corsini • Virginie Efira, Niels Schneider, 2 h 15 • 7 novembre

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