A BREAD FACTORY, PART 1 : CE QUI NOUS UNIT LA PERMISSION
Patrick Wang continue d’interroger la société américaine, mais sur un mode plus léger, moins mélo que précédemment. Dans une petite ville, un espace artistique dirigé par deux vieilles dames est menacé par l’arrivée d’un tapageur duo de performers. Vont-elles perdre les fonds publics perçus jusqu’alors ? En mêlant la satire mordante (de la gentrification, de la tartufferie du monde de l’art, de la corruption de la démocratie par l’argent) avec la chronique sensible d’un lieu menacé, ce curieux film choral de lutte sociale peine à trouver sa tonalité, son incarnation. Et ce malgré la chaleur empathique du regard de Wang, toujours friand de longs plaidoyers cadrés à la Ozu dans des intérieurs boisés. À moins que ça ne décolle dans le deuxième volet ?
u• USA • Patrick Wang Tyne Daly, James Marsters, Elizabeth Henry… • 2 h 02 28 novembre Paradoxe : c’est d’Iran que nous vient ce beau film sur les droits des femmes. L’héroïne est Afrooz, capitaine bondissante de l’équipe nationale de futsal. La jeune femme qualifie son équipe pour la finale de la Coupe d’Asie mais, au moment d’embarquer pour la Malaisie, elle apprend que son mari a révoqué son autorisation de sortie du territoire. La force du film est de ne pas être une démonstration politique, mais d’abord un drame intime. Le personnage du mari échappe à la caricature du patriarche autoritaire et rétrograde. C’est un bel homme, présentateur télé, mais un homme blessé qui utilise un moyen de pression que lui offre la loi pour retenir sa femme. Il y a du Asghar Fahradi dans cette Permission- là. Comme le maître du cinéma iranien, le jeune réalisateur, Soheil Beiraghi, joue sur la subtilité des enchaînements et l’absurdité de certaines situations.
u• Iran • Soheil Beiraghi • Baran Kosari, Amir Jadidi, Sahar Dowlatshahi… • 1 h 28 • 28 novembre