SilentRunning (1972), Solaris (1972), Cosmopolis (2012)
Claire Denis enferme Robert Pattinson dans une mission suicide spatiale : fascinant au départ, malheureusement ennuyeux à l’arrivée.
Dans un avenir proche, des condamnés à mort sont rassemblés dans un vaisseau parti pour un voyage sans retour : aborder les trous noirs afin d’exploiter leur énergie. Mais les tensions (sexuelles et sanglantes) vont éclater. De la même façon que les prisonniers flirtent avec la mort, High Life frôle forcément l’horizon du nanar spatial avec décors en carton-pâte et ciel étoilé de studio. La personnalité de Claire Denis est toujours aussi forte : mais cet astre imposant finit par exercer une gravité trop importante pour ne pas broyer les parois du vaisseau-prison de High Life, qui finit par prendre les dimensions de l’appartement haussmannien des Salauds, où l’on baise et l’on se saigne par ennui, par vague à l’âme, parce que c’est (peut-être, sans doute) dans la nature humaine. L’ouverture du film, où Robert Pattinson (brillant, complètement investi) s’occupe de son bébé près d’un jardin artificiel, est sans doute la plus passionnante ; malheureusement, la suite est beaucoup plus conventionnelle et prévisible. On y découvre comment l’équipage se massacre autour d’une doctoresse manipulatrice, nymphomane et obsédée par l’idée de faire pousser des bébés dans l’espace (Juliette Binoche, surnommée dans le dialogue la « chamane du sperme », fait plonger le film dans l’auteurisme éroticochic lors d’une séance de masturbation hallucinatoire). On se dit que finalement, ce n’était pas la peine de partir si loin pour essayer de transformer notre suicide collectif en une grande partouze finale : ça pouvait tout aussi bien se dérouler sur notre bonne vieille Terre. • •
uAllemagne, France, Pologne, Grande-Bretagne, USA Claire Denis • Robert Pattinson, Mia Goth, Juliette Binoche... 1 h 50 • 7 novembre