Première

CONTRE-ENQUÊTE

Les réalisatri­ces Laura Ricciardi et Moira Demos sont de retour sur Netflix avec la saison 2 de Making a Murderer, suite de l’affaire Steven Avery. Incarcéré pour un meurtre qu’il n’avait pas commis, l’homme a ensuite été condamné à perpétuité pour un aut

- PAR CHARLES MARTIN

Making a Murderer – Saison 2 de Laura Ricciardi et Moira Demos

PREMIÈRE : Dans la saison 1, vous aviez déjà raconté toute l’histoire de Steven Avery, condamné à perpétuité, avec Brendan Dassey, pour le meurtre d’une photograph­e. Comment avezvous abordé cette saison 2 ?

LAURA RICCIARDI : Quand nous avons commencé à considérer la possibilit­é de faire une saison 2, on savait déjà qu’on se concentrer­ait sur la phase post-condamnati­on et que Steven allait se battre. Il a pris de nouveaux avocats, notamment la célèbre Kathleen Zellner, qui est très active. On voulait suivre ses démarches pour faire réviser sa condamnati­on et sa peine.

Je suppose que vous n’aviez pas vu le phénomène venir, en 2015...

MOIRA DEMOS : C’est clair ! (Rires.) Le plus excitant, c’est que nous avons pu ouvrir un dialogue à propos d’un problème complexe. Ce fut réjouissan­t de voir un tel engagement, une réponse aussi passionnée...

Était-ce plus difficile de travailler cette fois-ci ? De garder une forme d’honnêteté devant la caméra et dans les témoignage­s ?

LR : Je ne trouve pas... À chaque fois, il y a le même processus pour gagner et garder la confiance des « sujets » que nous allons interroger. On a construit une sorte d’intimité avec eux. Elle existait déjà dans la première saison, elle est toujours là dans la seconde. En revanche, la différence, c’est que maintenant cette affaire est devenue célèbre. Nous avons voulu la relater en nous intéressan­t à l’opposition entre la sphère privée et le retentisse­ment public.

Comment avez-vous été accueillie­s en retournant dans le comté de Manitowoc ? MD :

C’est une bonne question... (Rires.) En fait, la plupart des séquences de la saison 2 ont été tournées en intérieur, en vase clos, avec les avocats et la famille. Pour les événements publics, on a utilisé la couverture médiatique des journaux du coin et des télévision­s locales pour mettre en scène certains éléments.

Avez-vous réussi à parler au procureur Ken Kratz cette fois ?

MD : Non, il a de nouveau décliné notre demande d’interview et n’a pas souhaité participer, comme ce fut le cas pour la première saison.

LR : Mais pour tout dire, même si nous n’avions pas eu tout le monde dans la saison 1, on avait franchemen­t le sentiment d’avoir déjà couvert tous les points de vue.

En regardant cette saison 2, on a l’impression que vous avez aussi voulu vous concentrer davantage sur la victime, Teresa Halbach...

MD : Nous sommes vraiment heureuses qu’un de ses amis proches et ancien collègue ait accepté de témoigner. Après avoir vu notre travail sur la saison 1, il a donné son accord et nous a fourni beaucoup d’informatio­ns sur Teresa.

Au bout du compte, est-ce que vous croyez que Steven et Brendan seront un jour libérés de prison ?

LR : On ne peut pas lire dans le marc de café... Mais ce qui est évident, c’est qu’avec Kathleen Zellner à la défense, Steven a désormais dans son camp quelqu’un qui se battra jusqu’au bout pour lui. Elle nous l’a clairement fait comprendre. u

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