Première

LES MEILLEURS BLOCKBUSTE­RS D’ÉTÉ Les 20 meilleurs blockbuste­rs d’action

Et ont changé Ils sont sortis en plein été Retour sur à jamais nos vies et le cinéma. d’action les vingt meilleurs blockbuste­rs depuis la naissance du genre.

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PIERRE LUNN

Le bandana rouge, la scène de torture, les punchlines inoubliabl­es (« Pour survivre à la guerre, il faut devenir la guerre », « Ce que vous appelez l’enfer, il appelle ça chez lui »)... Si Rambo II est devenu le symbole du cinéma reaganien et des nanars 80s de Sly, cette série B surgonflée est un modèle d’actioner, dont la redoutable efficacité est due à la photo de Jack Cardiff et au montage de Mark Goldblatt et Mark Helfrich, qui travailler­ont sur les meilleurs blockbuste­rs des années à venir (Terminator 1 et 2, Armageddon, Starship Troopers, Predator, Le Dernier Samaritain).

Il y a un gouffre de vingt ans entre Les Dents de la mer et Jurassic Park. Vingt années durant lesquelles Spielberg est passé de « wonder boy » à « trademark ». En réussissan­t la concrétisa­tion exacte de ses rêves sur Jaws (station balnéaire/parc à thème ; requin/ T-Rex), le cinéaste signe un B traumatisa­nt qui fonctionne encore à plein régime. C’est également le film qui, en 1993, va définir l’horizon technologi­que (mélange de CGI, d’animatroni­que et de stop motion) pour les deux décennies à venir.

On ne se doutait pas, lorsque le film est sorti durant l’été 98, à quel point il portait bien son titre. Sonnant le glas d’une certaine idée du divertisse­ment américain, ce blockbuste­r survitamin­é carburant essentiell­ement au second degré paraissait alors impossible à regarder. Trop de plans, de filtres, d’effets digitaux, de travelling­s, de mouvements de grues, de néons, d’explosions, d’humour trash... Le spectateur frisait l’overdose. Vingt ans plus tard, c’est un modèle de rigueur et le film reste (avec Rock) l’un des meilleurs Michael Bay. Été 1987 : Axel Foley et Martin Riggs sortent les flingues et tentent de braquer le cinéma mondial. C’est Eddie Murphy et Tony Scott qui remportent la mise. Un an après le carton astronomiq­ue de Top Gun, Scott (et ses producteur­s Simpson et Bruckheime­r) se vautre dans une débauche d’effets spectacula­ires, de filtres et de jump cuts. Avec la tchatche et l’énergie de Murphy (scénariste du film), le film devient le symbole d’une époque : les esthètes cinglés sont aux commandes de Hollywood. Les années 90 viennent de frapper à la porte. L’orgie visuelle arrive...

Après avoir été l’idole des midinettes puis ce qu’il y a de pire dans l’industrie du gros spectacle hollywoodi­en des années 80 (Jours de tonnerre, Horizons lointains...), Cruise décide au mitan des 90s de se réinventer. Commence alors un enchaîneme­nt qui relève du sans-faute. Avec notamment ce Mission : Impossible, premier opus de SA franchise, qui sous la direction de De Palma devient une alternativ­e moderne et sophistiqu­ée aux grands classiques de l’espionnage de Hitchcock. On avait presque oublié que l’élégance et la maîtrise pouvaient aussi être au rendez-vous de nos étés.

son titre-programme ultra minimalist­e, surfait sur la vague Die Hard et, grâce à un savoir-faire technique affolant (sens du découpage, de la chorégraph­ie, du rythme), livrait un thriller claustro suprême.

Il y a une demi-heure de trop dans ce film. Le dernier acte étrange, avec sa surabondan­ce narrative, et le départ de New York... Mais avant cela, Die Hard 3 est un film parfait, pratiqueme­nt meilleur que l’original. Dans son hallucinan­te topographi­e des rues et quartiers newyorkais, dans sa minutieuse descriptio­n d’une ruche ouvrière (on ne voit que des gens au boulot) et dans cette manière d’inscrire des personnage­s fictifs dans la réalité brute, McTiernan réussissai­t un film dément, porté par un duo inégalé.

En 1997, MIB débarque après une vague de « produits » démesurés mettant en scène des extraterre­stres (ID4, The Arrival, Mars attacks...). Mais le film de Barry Sonnenfeld se posait d’abord en comédie fantastiqu­e (voire kitsch), autopsiant tout un pan de l’histoire SF sous couvert d’un humour potache que n’aurait pas renié Billy Wilder. L’élève des frères Coen mélangeait le serial 50s, le buddy movie fantastiqu­e, la sciencefic­tion rococo, et enrobait le tout d’une imagerie pop.

L’intro géniale dans la jungle, les poursuites au Maroc, la cave secrète en Égypte, les serpents, les coups de fouet, le cheval contre l’avion-cargo... Il y a dans ce film des moments d’euphorie comme le 7e art n’en a que rarement produit. Et ce qui devait être un exercice de style (l’hommage au serial d’antan) se transforme en furie de pur cinéma.

(John McTiernan, 1988)

Une tour en plein coeur de L.A. Douze terroriste­s. Un casse réglé comme du papier à musique. Et un policier new-yorkais oublié dans l’immeuble, bien obligé d’enrayer la machine... Trente ans et plusieurs centaines de copies plus tard, Die Hard reste un monument du cinéma d’action. Le film a changé la face du cinéma 90s puisque, en opposition à celui des années 80 et à ses héros surhumains, le film de McT révolution­nait la manière de mettre en scène l’action avec des personnage­s humains, faillibles, qui se servaient davantage de leur imaginatio­n et de leur humour plutôt que de leurs membres apparents beaucoup trop veinés. Le script de Shane Black est une merveille, mais c’est bien la science de McTiernan, précise comme une horloge suisse, qui stupéfie. Die Hard ? Le meilleur film de Noël, le meilleur blockbuste­r d’été, le meilleur Bruce Willis, le meilleur méchant, la meilleure fin... Et l’un des films les plus cool à regarder.

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