Première

JEU DE MAINS Le top 10 des meilleures paluches

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(Alfred Hitchcock, 1935)

« J’aimais bien quand les films étaient des rendez-vous. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. J’allais voir les nouveautés à la première séance du mercredi, parce que dès le soir, la copie était rayée, l’expérience n’était déjà plus la même. Dans le genre rendez-vous, Eddy Mitchell avait fait très fort en montrant L’Étrange Créature du lac noir en relief à La Dernière Séance. Exceptionn­el. Toute la France avait acheté Télé 7 Jours pour avoir sa paire de lunettes rouge et vert. »

« Mon père me dit : “Viens voir ce film, il paraît que le réalisateu­r n’a que 23 ans.” – “Ouais, bof.” – “C’est de la science-fiction.” – “OK, j’arrive.” Énorme claque dans la gueule. Non seulement il y avait de la mise en scène, mais le type était malin. C’était en noir et blanc, muet, tourné dans des chantiers, à La Mer de Sable. Il avait trouvé des solutions à tous ses problèmes. Ça aurait pu coûter 1 million, lui le faisait pour 50 000 francs. Il n’avait pas d’argent, mais il avait tourné un film. Et c’est devenu Luc Besson. Je suis sorti de là et j’ai écrit trois courts métrages – dont un s’appelait Le Dernier Coup bas, pour te dire à quel point ça m’avait marqué. » « Mon premier voyage à New York. Je me balade et je tombe sur cette affiche qui annonce une projection de Wild Style sur la 42e rue. J’arrive, on doit être trois ou quatre Blancs, c’est un festival de films hip-hop, Wild Style est en double programme avec Beat Street. Tous les protagonis­tes du film (soit les pionniers de la scène rap newyorkais­e) sont dans la salle. Grosse ambiance. Je découvre le même soir la culture hip-hop et le cinéma indépendan­t. Pas du cinéma indépendan­t référentie­l à la Godard ou Scorsese, mais de l’amateurism­e total, en 16 mm. Aujourd’hui, ce film serait tourné sur un iPhone. »

la porte de derrière si t’es fauché. Il faut juste le dire à l’ouvreuse. Si t’es un bon client, elle te laissera entrer. »

« On est en plein mois d’août, à Londres, Terminator 2 est déjà à l’affiche, il ne sortira qu’en octobre en France. Impossible d’attendre. Avec un pote, on part à moto, en T-shirt, avec juste de quoi payer l’essence. On voit le film deux fois d’affilée, mais on ne peut pas rester pour une troisième séance, le dernier ferry part à minuit. On revient à Paris à 5 heures du matin, complèteme­nt trempés, on a roulé dans le brouillard toute la nuit. On se marre en réalisant tout ce qu’on est prêt à faire pour voir un film. Une vraie aventure humaine. »

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