Première

LES MEILLEURS FILMS DE SUPERHÉROS Qui c’est le plus fort ? Batman ou Superman ?

Vel ou Pixar ? ou Superman ? Mar Qui c’est le plus fort ? Batman n’avait droit ton ? Et si l’homme-araignée Chris Nolan ou Tim Bur sa tenue en spandex choisir ? Première enfile qu’à un seul film, lequel les films de superhéros. et par t faire le ménage da

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BENJAMIN ROZOVA S

Maintenant qu’ils sont devenus la norme, les films de superhéros ne ravagent plus la société comme au temps du Batman de Burton ou de ce Tortues ninja étrangemen­t cafardeux sorti un an après, plein du désespoir de la jeunesse suburbaine américaine. D’une palette caca d’oie assortie aux héros, le film se déroule dans le New York préGiulian­i ; Les kids, sous l’influence du vilain Shredder, s’organisent en mafia du vol de portefeuil­les et vivent les uns sur les autres dans un lupanar décadent où tout est permis (comme fumer des clopes). MC Hammer, les salles d’arcade, les planches de skate... une sorte de bréviaire de la culture street du début des 90s. « Le point limite d’un cinéma qui touche le fond de la stupidité », notaient les critiques de l’époque. Mais ils n’avaient encore rien vu...

Pour ses délires expression­nistes, son ambition « monstre » et son costume de Catwoman, on s’est beaucoup excité sur ce film. À l’époque, un jalon essentiel pour comprendre (aimer) le cinéma composite et décoratif de Tim Burton. Batman – Le Défi était le Docteur Caligari du genre comic book, son fleuron arty, et si le temps ne l’a pas épargné (son ambiance 100 % studio l’a « muséifié »), le film n’a rien perdu de son pouvoir de transgress­ion. Il s’ouvre sur l’image d’un bébé jeté à l’eau, s’achève en session sado-maso costumée et s’offre en général comme un immense défouloir psychiatri­que pour toute la famille. À côté, les Batman de Nolan font figure d’aimables pamphlets.

Le film, tiré d’une BD confidenti­elle de Dave Stevens, s’était fait remarquer à sa sortie pour ses effets spéciaux de pointe, mais son charme de serial années 30 reste étonnammen­t prégnant (Hollywood ! Jennifer Connelly ! un zeppelin ! Des nazis !). Un petit plaisir rétro de 1 h 40, bien emballé, avec un début et une fin. Totalement rafraîchis­sant à l’ère des sagas à épisodes de Marvel et DC.

Au budget record de 35 M$, Enthiran est la réponse tamoule aux superhéros US. La superstar Rajinikant­h joue un scientifiq­ue dont la création, un robot à son image, tombe amoureuse de sa fiancée. Dans le plus pur style « Kollywood » (au sud de Bollywood), trois heures de chansons, de danse, d’action, d’humour, de drame social, de romance et d’effets spéciaux totalement « over the top ». Dix films pour le prix d’un, et toujours un seul Raji (enfin deux). Vous n’êtes peut-être pas prêts pour Enthiran mais Enthiran est prêt pour vous.

En réaction à l’époque, autant qu’aux odieux films fluo de Joel Schumacher, Batman Begins fait rentrer l’homme chauve-souris dans l’imaginaire bouclé de l’après 11-Septembre, et le spectateur dans une nouvelle ère de divertisse­ment solennel, psychologi­sant, sans soleil. Sec, charpenté, le film a l’efficacité et la puissance rectiligne d’un James Bond. C’était avant que Batman « rebegins », et « re-rebegins » encore, dans The Dark Knight – Le Chevalier noir, puis The Dark Knight Rises... Notre introducti­on au monde de l’éternel reboot.

Le canevas est sublime. Après avoir été exposé à de fortes radiations solaires au cours d’une mission de sauvetage, Superman apprend qu’il va mourir. Que reste-t-il à accomplir ? Avec qui passer ses derniers instants ? Quelle trace laisser derrière soi ? Adaptation fidèle du comics de Grant Morrison et Frank Quitely, ce film que l’on croirait dessiné de la main de Moebius, tiré de la collection de longs métrages animés DC, tisse un faisceau d’histoires et de visions SF bouleversa­ntes à la gloire du fils de Krypton. Pas un requiem ; une célébratio­n.

Le premier méga hit de l’ère moderne des superhéros. Quinze ans après, les effets spéciaux accusent leur âge et la mise en scène étonne par sa retenue, mais le film de Sam Raimi contient toujours en lui l’ADN originel de l’Araignée, et le charme soap des années Stan Lee/John Romita Sr. (le baiser inversé). Depuis, on a eu droit à deux versions « updatées » de la même histoire, mais celle-ci continue de faire autorité. Oncle Ben, jusqu’à preuve du contraire, a bien la tête de Cliff Robertson.

Quand les films X-Men étaient politisés. De l’aveu de Bryan Singer, le thème des minorités persécutée­s pour leur différence trouva une résonance forte dans l’équipe de créatifs, tous de jeunes homosexuel­s de moins de 25 ans (lui en avait 35). X-Men 2 est l’histoire d’une communauté fatiguée de demander la permission d’exister, un film d’aventures miné par les injustices et les pogroms, qui laisse exploser sa rage dans des scènes de baston bien méchantes (Wolverine vs. Lady Deathstrik­e !). Il faudra attendre Logan, en 2017, pour que les X-Men retrouvent cette saveur-là.

Le matériau « parchemin » d’Alan Moore et Dave Gibbons était donc bien inadaptabl­e : une méta- BD sur la BD, où le médium est le message. L’acharnemen­t de Snyder à vouloir en tirer une cathédrale de cinéma (contre Moore et l’avis général) se lit à l’image. C’est un film en lutte constante contre ses origines graphiques, cherchant par tous les moyens à s’affranchir de l’illustrati­on pour s’aventurer « au-delà » (combien de scènes derrière des vitres ? quelle quantité de verre brisé ?). Un film paradoxale­ment sauvé par son génie de la vignette. Le générique d’ouverture, qui réécrit l’histoire US sous l’angle des supertimbr­és, reste un sommet d’écriture visuelle.

Adapté d’une célèbre BD italienne contant les aventures d’un voleur de génie, le film de Bava crée sa propre catégorie au royaume du cinéma bis, quelque part entre « chef-d’oeuvre pulp » et « nanar eurotrash ». Permettez-nous de trancher : explosant les frontières du kitsch et de la vraisembla­nce, bercé par les « wah-wah » de Morricone, mêlant sans complexe les jupes trapèze, l’architectu­re fasciste et Michel Piccoli, c’est l’objet pop art le plus dingue de la création, l’ultime banque visuelle des 60s. Le Magnifique et Austin Powers lui doivent tout.

Si Tarantino réalisait un film de cape et collant, ça donnerait quelque chose comme cette version postmodern­e de Spider-Man, qui oppose à l’esthétique des blockbuste­rs Marvel un principe de réalité fort : dans la vraie vie, un ado boutonneux qui enfile un costume pour combattre le crime finit toujours à l’hôpital. Une comédie indé-punk propulsée par les pirouettes osées de sa justicière en culottes courtes (elle aime le mot « bite ») et la performanc­e déglinguée de Nicolas Cage en papa flingueur. L’un de ses plus beaux rôles.

Tyrone Power fait semblant de jouer l’aristo insipide (il s’éponge le duvet et débat de sujets sans intérêt, c’est à crever de rire), tout en combattant pour la libération du peuple sous le masque de Zorro. Seule la divine Linda Darnell (16 ans au moment des faits) connaît son secret... Tyrone exécute ses cascades avec la férocité d’un « démon de l’enfer », donnant du fil à retordre à Basil Rathbone qui brandit son fleuret tout du long comme une métaphore freudienne. Un classique du cape et d’épée à la jeunesse insolente. Incidemmen­t, le film qui donna naissance à Batman : dans la BD, c’est après la projection du Signe de Zorro que les parents Wayne trouvent la mort.

Ce spin- off de la série animée Batman vola de ses propres ailes sur grand écran. Dans un style cartoon de toute beauté, Bruce Wayne contemple l’inanité de son existence tandis qu’un ancien flirt débarque à Gotham et qu’une ombre masquée élimine des mafieux en son nom. Une vision noire et romantique de l’homme chauve-souris comme peinte par Fritz Lang qui parvient même à caser une origin story du Joker et un hommage terrassant au Year One de Frank Miller.

Ça peut paraître snob de désigner un dessin animé vieux de vingt-quatre ans comme le meilleur film Batman jamais réalisé. Mais a-t-on vraiment le choix ?

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