Première

KAAMELOTT N’A JAMAIS QUITTÉ NOS CONVERSATI­ONS

Dans quel état d’esprit les fans de Kaamelott sont-ils alors qu’Arthur s’apprête enfin à repartir au combat ? Point route avec l’un d’entre eux, Bruno, amateur éclairé de la geste kaamelotti­enne.

- PAR FRÉDÉRIC FOUBERT

Comment avez-vous vécu la longue période qui s’est écoulée entre la fin de la série et la sortie du film ?

Ces onze années sont passées assez vite. J’ai le sentiment que Kaamelott n’a jamais totalement quitté nos conversati­ons. Et surtout pas la mienne puisque je me retrouve souvent à employer des expression­s comme « C’est pas faux ». La série se prête super bien aux mèmes et continue de ponctuer les discussion­s en ligne entre potes, surtout grâce à Perceval et Karadoc. Une nouvelle génération a découvert la série sur YouTube. C’est devenu un langage commun entre parents et enfants. Après tout, Kaamelott, ce sont les membres d’une famille qui s’engueulent pendant les repas : difficile de faire plus intemporel et intergénér­ationnel. Il faut aussi reconnaîtr­e que la langue d’Astier vieillit comme du bon vin.

Il y a plusieurs sous-communauté­s à l’intérieur de la communauté des fans de Kaamelott…

C’est vrai que tout le monde n’aime pas Kaamelott de la même manière. Déjà, à l’époque de la diffusion, quand Astier a décidé à mi-chemin que la série serait plus contemplat­ive, ouverte au drame, certains se sont sentis dépossédés. C’est tout à fait légitime de l’aimer d’abord pour les gags, la parodie, Lionnel Astier qui bougonne. Il faut dire aussi que la transition a été brutale : on n’avait pas forcément envie de voir Arthur broyer du noir en marchant en silence sur la plage. À l’inverse, pour d’autres, Kaamelott, c’est Alexandre Astier, et ceux-là sont prêts à le suivre partout.

Vous êtes dans ce camp-là ?

Je comprends ses envies d’évolution et ses aspiration­s de cinéaste. Je suis allé voir ses spectacles sur Bach et les aliens, j’ai acheté les BD Kaamelott. Il n’a jamais cherché à arrondir les angles et je respecte ça. Il ne veut pas d’une dictature des fans. C’est lui le boss !

Vous attendez le film dans quel état d’esprit ?

D’abord, j’espère me marrer ! J’aimerais retrouver un Astier remonté, démontrant qu’il a un savoir-faire intact et une longueur d’avance sur les industriel­s de la comédie française. J’ai le sentiment qu’il n’a pas encore tout dit et, qu’en dix ans, il a eu le temps de mûrir cette mythologie. Il a l’air en paix avec l’idée d’être pour toujours le gars de Kaamelott. Et si ça lui va, ça me va.

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