3 FROM HELL
Quinze ans après The Devil’s Rejects, Rob Zombie ressuscite le clan Firefly pour une nouvelle odyssée barbare. Anachronique mais atrocement attachant.
Initiée en 2003 dans La Maison des 1 000 morts, l’histoire de la famille Firefly (une tribu de fous furieux évoquant un croisement entre la Manson Family et la smala de Massacre à la tronçonneuse) avait atteint une acmé inoubliable deux ans plus tard dans le très brutal The Devil’s Rejects. La conclusion anthologique sur l’air du Freebird de Lynyrd Skynyrd, qui voyait les rescapés du clan foncer tête baissée vers les forces de l’ordre, n’appelait clairement pas de suite. Mais Rob Zombie a soudain eu envie d’un troisième volet. Un projet grevé d’emblée par la maladie et la mort de l’acteur Sid Haig (interprète de l’emblématique patriarche, le clown psychopathe Captain Spaulding), qui a tout juste eu la force de tourner une scène en forme d’adieu. Ce coup dur explique sans doute le côté invertébré et buissonnier de 3 from Hell. Évadés de prison, Baby Firefly et Otis se lancent dans une nouvelle cavale meurtrière en compagnie de leur demi-frère, le Midnight Wolfman. L’intrigue est un prétexte pour imbriquer différents genres les uns dans les autres : film de prison, road-movie, home-invasion façon La Maison des otages, avant un climax mexicain et néo-western entre Guet-Apens et La Horde sauvage. La révérence à Peckinpah souligne la dimension clairement anachronique de ce film qui refuse toute concession à l’air du temps et semble n’avoir été tourné que pour le plaisir de la balade (sauvage) avec un final qui rejoue celui de The Devil’s Rejects, mais sur un mode lumineux, presque heureux. Rob Zombie semble en paix avec ses démons.
REGARDEZ SI VOUS AVEZ AIMÉ LaMaisondesotages (1955), Bonnie&Clyde (1967), LaHordesauvage (1969)
Pays États-Unis • De Rob Zombie • Avec Sheri Moon Zombie, Bill Moseley, Richard Brake… • Éditeur Metropolitan • Bonus • Le 15 septembre