Nahéma Ricci
Impossible d’oublier l’héroïne d’Antigone, relecture contemporaine de la tragédie. L’actrice de 23 ans est en quête de rôles tout aussi fusionnels.
« Il y a eu un flou entre l’identité d’Antigone et la mienne. » Avec des journées de douze ou treize heures, elle vit ce tournage entièrement concentrée sur son rôle. « Je n’avais plus le temps d’être moi-même. On décidait de ce que je mangeais, de comment je m’habillais… Je ne réfléchissais plus à ma propre vie, mais à celle d’Antigone, je rêvais dans sa peau. »
« C’était une expérience grandiose, et je recherche encore cela : cette fusion, cette schizophrénie. » Depuis, Nahéma est partie à Berlin suivre les cours d’une école de danse « afin de développer une compréhension de mon corps, sculpter ma présence dans l’espace ». À 23 ans, la comédienne, native de Montréal, a décroché le rôle-titre d’Antigone – son deuxième film – à la suite d’un casting « sauvage » où la réalisatrice l’a trouvée au milieu de 800 candidates.
« Je rêve de rencontrer Céline Sciamma. Son Portrait de la jeunefilleenfeu m’a bouleversée. » En attendant, elle fait le tri dans les scénarios qu’elle reçoit : « C’est un job à temps plein ! Je reçois beaucoup de trucs clichés, genre l’histoire de la fille arabe mariée de force. J’ai mon identité : je suis à moitié arabe, je suis une femme… je dois constamment faire attention si je trouve problématique mon personnage dans un scénario. »
ANTIGONE
De Sophie Deraspe
• Avec Nahéma Ricci, Hakim Brahimi, Rawad El-Zein…
• Sortie 2 septembre
• Durée 1 h 49
• Critique page 91