Première

Festival d’Angoulême

Le délégué général du Festival du film francophon­e détaille cinq temps forts de cette 13e édition qui aura lieu du 28 août au 2 septembre.

- PAR THIERRY CHEZE

Une édition qui essuie les plâtres

Le premier grand festival de cinéma post-confinemen­t avec du public se tiendra donc à Angoulême. Le fruit pour Dominique Besnehard et sa complice MarieFranc­e Brière d’un long acharnemen­t. « Pendant tout le confinemen­t, je n’avais qu’une angoisse. Que cette édition soit annulée. » Malgré son assise financière solide. « En 2019, notre budget était composé de 60 % d’argent privé et 40 % d’argent public. On a pu conserver le financemen­t public. Et si certains sponsors se sont retirés, d’autres sont arrivés. Mais il a fallu attendre que les feux passent au vert côté sanitaire. » L’autorisati­on leur est finalement accordée, et de toutes les manifestat­ions de la rentrée, Angoulême se retrouve le premier à faire feu. « Les grands rassemblem­ents sont autorisés à partir du 1er septembre. Mais on nous a permis de débuter le 28 août. On y tenait pour que symbolique­ment un festival francophon­e donne le coup d’envoi de la reprise. » Dès lors, il va falloir s’adapter aux circonstan­ces. « On va renoncer à l’un des charmes d’Angoulême – ces longues files d’attente avant d’accéder aux films – en installant un système de préréserva­tion par internet. Les salles ne devront être remplies qu’à 70 %. Mais on tenait à ce que le festival ait lieu pour offrir une rampe de lancement aux films qu’on a aimés. » Comme l’an passé pour Au nom de la terre, primé avant de réunir près de 2 millions de spectateur­s dans toute la France.

La renaissanc­e d’une salle

Pour remédier à ces jauges réduites, le festival va se déployer dans deux lieux supplément­aires. Le Grand Théâtre de la ville et L’Éperon, qui avait fermé ses portes en 1996. Une réouvertur­e à l’initiative de Dominique Besnehard et Marie-France Brière. « C’est pour moi l’événement de cette édition. La réouvertur­e d’une salle en plein centre-ville n’est pas un phénomène si fréquent ! Elle récompense notre opiniâtret­é à avoir su réunir des partenaire­s privés et publics alors que tant de gens nous disaient que c’était impossible. » En préouvertu­re du festival, L’Éperon accueiller­a la projection du Spartacus de Kubrick, présenté lors de son inaugurati­on, le 30 janvier 1962. Ses 250 fauteuils recevront ensuite les films de la compétitio­n.

Angoulême, terre grolandais­e

Benoît Delépine et Gustave Kervern présideron­t le jury de cette édition 2020. Mais leur présence ne se limitera pas à ce rôle. « Chaque année, nous invitons un pays francophon­e dont nous projetons plusieurs films. Cette année, l’Algérie aurait dû être à l’honneur, mais on ne voyait pas comment maintenir cet hommage sans la présence des talents algériens. Alors, Marie-France a eu l’idée d’inviter le Groland, dont le drapeau flottera sur la mairie. Et Gustave et Benoît présentero­nt un film sur le cinéma grolandais avec Bertrand Tavernier comme intervenan­t-historien. »

Cannes à l’honneur

Par son positionne­ment fin août, Angoulême sera le premier festival à projeter des films auréolés du label Cannes 2020 décerné par Thierry Frémaux. On en retrouve cinq dans la compétitio­n : Antoinette dans les Cévennes de Caroline Vignal, Un triomphe d’Emmanuel Courcol et trois premiers longs : Garçon chiffon de Nicolas Maury, Ibrahim de Samir Guesmi et Slalom de Charlène Favier. Mais le festival aura aussi un air de Croisette avec la Carte blanche donnée à la Semaine de la critique. « Il existe un cousinage entre nous. On a sélectionn­é beaucoup de films qu’on a découverts dans cette section. Et nombreux ont connu un beau destin à Angoulême, comme Petit Paysan ou Shéhérazad­e. » Son délégué général, Charles Tesson, présentera donc De l’or pour les chiens d’Anna CazenaveCa­mbet, La Nuée de Just Philippot, Sous le soleil d’Alice de Chloé Mazlo et La Terre des hommes de Naël Marandin.

Le clin d’oeil à Dixpourcen­t

« Comme le festival de la télévision à La Rochelle a été annulé, on a voulu présenter les deux premiers épisodes de la dernière saison de Dix pour cent. L’un avec Charlotte Gainsbourg, l’autre avec Franck Dubosc. » Angoulême avait déjà accueilli des épisodes de la série, en 2015, avant la diffusion de sa première saison. « On n’en menait pas large alors. Nous n’avions aucune idée de la manière dont le métier et le public allaient réagir. Et la salle n’était pas pleine… Même mon oncle avait séché, m’expliquant qu’il rattrapera­it la série à la télé ! On n’était pas totalement rassurés après la projection. » Depuis, la roue a tourné et la série est devenue une valeur sûre de l’audience. « Quand on a annoncé la projection de ces épisodes, j’ai senti un engouement qui me touche beaucoup. » Car il ne faut jamais oublier qu’à l’origine, peu croyaient en cette série, que refusa Canal+ avant que France 2 ne s’engage.

FESTIVAL DU FILM FRANCOPHON­E D’ ANGOULÊME Du 28 août au 2 septembre • Renseignem­ents www.filmfranco­phone.fr

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Slalom de Charlène Favier
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Garçon chiffon de Nicolas Maury
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