FORCE ROUGE
Qui a dit que les séries japonaises étaient trop zarbes et ne s’exportaient pas ? De Bioman aux Power Rangers, petite histoire du sentai.
Territoire fertile du bizarre, le Japon s’est classé hors catégorie dès les années 70 avec le sentai. Une poignée de combattants casqués en pyjamas colorés, des affrontements « dantesques » au-dessus de maquettes d’immeubles entre créatures en plastique molletonné et robots géants filmés de loin… La formule magique de ce sous-genre de superhéros à la nippone n’a pas beaucoup changé en quarante ans de présence ininterrompue le dimanche matin à l’antenne d’Asahi TV, l’une des grandes chaînes nationales. Les détonations en CGI ont remplacé les explosions artisanales mais l’outrance est demeurée. On se souvient aux grandes heures de Bioman and co, en France dans les années 80, de certains méchants à la gestuelle étrangement suggestive.
Des diffusions si marquantes (« moitié homme, moitié robot…») qu’elles ont inspiré un sentai 100 % hexagonal, France Five, lui-même devenu culte au Japon. C’est définitivement ça, le plus bizarre avec le sentai : que ce concept ultralocal, pétri de marqueurs nippo-nippons
(kaiju, mecha, couleur rouge du leader lourde de symbole), ait trouvé un écho à l’étranger.
Les Power Rangers n’étaient à l’origine qu’un reconditionnement à la sauce Disney de séquences de baston issues de séries achetées au Japon, agrémentées de scènes rejouées par des acteurs américains.
À ce jour, vingt-quatre saisons ont été produites. G.L.