CARGO
Un père courage face à une horde de zombies dans une Australie postapocalyptique. Prévisible mais distrayant, grâce à ce qu’il faut de gore.
Quand il a rangé au placard son costume de Bilbon Sacquet, Martin Freeman ne se disait sans doute pas que, quatre années plus tard, il retrouverait son bâton et son sac à dos pour arpenter à nouveau les immensités désertiques. Exit la Terre du Milieu, ici l’acteur britannique erre dans les terres arides d’une Australie en proie à une pandémie qui a transformé en zombies tous les autochtones. Rien de neuf sous le soleil : sur fond de néowestern, Cargo passe à la moulinette les clichés du genre (du sacrifice familial aux rednecks flippants, en passant par les morts-vivants, une course contre la montre et des morceaux de viscères balancés sur les murs) piqués à Romero ou à 28 Jours plus tard et The Walking Dead. On se croirait parfois dans un Mad Max low cost, pourtant, le résultat n’est pas complètement nul. L’attraction du film, c’est de voir Martin Freeman, bébé en bandoulière et carabine Winchester au poing, gesticuler et s’en prendre plein la tronche en action man survivaliste. Il n’est pas toujours totalement convaincant, mais il sort quand même de sa zone de confort en campant un papa pieds et poings liés par la fatalité d’un destin funeste. Dans le dernier quart d’heure, Ben Howling et Yolanda Ramke, les deux réalisateurs, tirent même le portrait intimiste et touchant d’une famille de substitution. Dommage qu’il faille attendre aussi longtemps pour percevoir un peu d’humanité dans ce fatras de poussière et d’hémoglobine.