Spider-Man : New Generation de Bob Persichetti, First Man de Damien Chazelle
Et si la meilleure adaptation de tous les temps de Spider-Man était un film animé ? Spider-Man : New Generation réinvente le mythe avec une insolence graphique stupéfiante. La grande claque de la fin d’année ?
On croyait avoir fait le tour du Tisseur sur grand écran, noyé sous les reboots (six films, bientôt sept) et les crossovers jusqu’à ce qu’on entende parler d’un mystérieux Spider- Man : New Generation. Deux trailers surexcitants ont achevé de nous titiller les spider-senses. Né d’une envie de Sony de rafraîchir la marque, ce premier long métrage animé sur le monteen-l’air s’écarte d’emblée des adaptations en live action : le héros n’est plus Peter Parker – tout de même présent, on vous rassure – mais Miles Morales, un jeune afro-américain apparu dans les comics Marvel en 2011. « L’une des idées centrales du film est que n’importe qui peut se cacher derrière le masque. Peu importe qui vous êtes, d’où vous venez », expliquait le coréalisateur Peter Ramsay au festival d’Annecy. S’il reste obscur, on sait que
le scénario signé Phil Lord (également producteur du film avec son acolyte Chris Miller) proposera plusieurs incarnations de Spider-Man, visiblement issues de mondes parallèles, dans ce qui ressemble à un pur récit d’initiation. Morales devra au passage se frotter à quelques méchants de l’univers de l’Araignée, dont le méconnu Rôdeur.
Retour aux sources
Mais c’est sur le plan visuel que Spider-Man : New Generation dévoile toute son ambition, avec un parti pris graphique radical, directement inspiré des défauts d’impression des planches de bandes dessinées américaines des années 60/70. Le calage approximatif des rotatives donnait à l’époque un effet de flou involontaire sur certaines cases – simulant malgré elles le mouvement – et l’encre débordait sur pratiquement toutes les pages... À l’écran, pas de flou cinétique mais un léger dédoublement de certains plans, reproduisant l’effet. L’image est également tramée comme si elle sortait de la presse (les points « d’impression » sont visibles) et les traits appuyés des personnages semblent sortir d’une planche de BD. « On s’est dit qu’il fallait revenir à la source, aux comics », se souvient le production designer Justin Thompson. « Notre obsession, c’était de détruire autant que possible le rendu classique d’animation 3D afin de donner l’impression de vivre dans une illustration que quelqu’un aurait vraiment dessinée. » On aurait du mal à lui donner tort.