Première

Spider-Man : New Generation de Bob Persichett­i, First Man de Damien Chazelle

Et si la meilleure adaptation de tous les temps de Spider-Man était un film animé ? Spider-Man : New Generation réinvente le mythe avec une insolence graphique stupéfiant­e. La grande claque de la fin d’année ?

- PAR FRANÇOIS LÉGER

On croyait avoir fait le tour du Tisseur sur grand écran, noyé sous les reboots (six films, bientôt sept) et les crossovers jusqu’à ce qu’on entende parler d’un mystérieux Spider- Man : New Generation. Deux trailers surexcitan­ts ont achevé de nous titiller les spider-senses. Né d’une envie de Sony de rafraîchir la marque, ce premier long métrage animé sur le monteen-l’air s’écarte d’emblée des adaptation­s en live action : le héros n’est plus Peter Parker – tout de même présent, on vous rassure – mais Miles Morales, un jeune afro-américain apparu dans les comics Marvel en 2011. « L’une des idées centrales du film est que n’importe qui peut se cacher derrière le masque. Peu importe qui vous êtes, d’où vous venez », expliquait le coréalisat­eur Peter Ramsay au festival d’Annecy. S’il reste obscur, on sait que

le scénario signé Phil Lord (également producteur du film avec son acolyte Chris Miller) proposera plusieurs incarnatio­ns de Spider-Man, visiblemen­t issues de mondes parallèles, dans ce qui ressemble à un pur récit d’initiation. Morales devra au passage se frotter à quelques méchants de l’univers de l’Araignée, dont le méconnu Rôdeur.

Retour aux sources

Mais c’est sur le plan visuel que Spider-Man : New Generation dévoile toute son ambition, avec un parti pris graphique radical, directemen­t inspiré des défauts d’impression des planches de bandes dessinées américaine­s des années 60/70. Le calage approximat­if des rotatives donnait à l’époque un effet de flou involontai­re sur certaines cases – simulant malgré elles le mouvement – et l’encre débordait sur pratiqueme­nt toutes les pages... À l’écran, pas de flou cinétique mais un léger dédoubleme­nt de certains plans, reproduisa­nt l’effet. L’image est également tramée comme si elle sortait de la presse (les points « d’impression » sont visibles) et les traits appuyés des personnage­s semblent sortir d’une planche de BD. « On s’est dit qu’il fallait revenir à la source, aux comics », se souvient le production designer Justin Thompson. « Notre obsession, c’était de détruire autant que possible le rendu classique d’animation 3D afin de donner l’impression de vivre dans une illustrati­on que quelqu’un aurait vraiment dessinée. » On aurait du mal à lui donner tort.

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