Psychologies (France)

Une vraie politique du bien-être

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Les candidats promettent, au mieux, plus de pouvoir d’achat aux salariés, et ne semblent pas (ou peu) prendre en compte la dimension psychologi­que et relationne­lle, pourtant majeure dans le milieu profession­nel. Développer le bien- être au travail, comme le préconisen­t nos psys, c’est une réponse concrète et durable à deux objectifs majeurs : moins de stress et de burn-out, d’une part ; des entreprise­s plus performant­es, d’autre part. « La culture de la performanc­e nuit gravement à nos neurones ! Nos cerveaux se ferment sur la routine, il nous faut faire des efforts pour sortir de nos automatism­es et renouveler le champ de nos possibles. Instaurer des temps pour se découvrir et pour apprendre sur son lieu de travail serait salutaire, invite Catherine Aimelet-Périssol, psychothér­apeute spécialist­e des émotions. Des temps pour faire connaissan­ce, inaugurer des collaborat­ions, mais aussi apprendre des poèmes, créer artistique­ment, faire du théâtre. » Jacques Lecomte, expert en psychologi­e positive, préconise lui aussi de consacrer, au travail, « une heure hebdomadai­re à des expérience­s de bien-être ». « Dans un monde marqué par le changement et l’interdépen­dance, ce qui nous manque le plus est de nous sentir suffisamme­nt sûrs de nous pour nous y confronter de façon positive », complète Éric Albert, psychiatre et coach, fondateur de Uside (ex-Ifas). Il préconise « une grande action

“estime de soi” individuel­le et collective à l’école, à l’université et dans tous les milieux profession­nels ».

Les millions de chômeurs sont sans conteste les personnes les plus atteintes. Les candidats ont beau se préoccuper du retour à l’emploi ou du revenu universel, les conséquenc­es psychiques de la précarité semblent leur échapper. Confrontés à « une perte d’estime de soi et de considérat­ion, ceux qui souff rent de cette situation ne l’expriment pas, ne vont pas défi ler dans la rue pour exprimer leur mal- être », observe Madeleine Cord, psychologu­e et accompagna­trice au sein de l’associatio­n Solidarité­s nouvelles face au chômage. Or « la santé mentale et physique des personnes sans emploi a un coût pour la société, rappelle-telle, et il n’existe pas aujourd’hui de médecine du travail pour les chômeurs1 ». 1. À lire : « Le chômage, un vrai risque pour la santé », Psychologi­es.com, rubrique « Travail ».

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