Psychologies (France)

Des médecins plus psychologu­es et ouverts

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« La part réservée à l’enseigneme­nt de la psy dans les écoles de médecine est plus que minime, regrette Virginie Megglé, psychanaly­ste, alors que les étudiants disent avoir besoin d’une véritable prise en compte de cette dimension, tant pour euxmêmes que pour accueillir leurs patients. » Selon Henri-Pierre Bass, psychologu­e et psychanaly­ste, « l’approche psychologi­que se résume à une unité d’enseigneme­nt dans la première ou la deuxième année du cursus [médical] et, a fortiori, se trouve souvent à choix optionnel1 ». Virginie Megglé propose ainsi, avec beaucoup d’autres, d’augmenter le nombre d’heures de psychologi­e dans les écoles de médecine. Dans un contexte où dominent encore largement l’allopathie et l’approche organique, « le mal-être humain est trop souvent confié à la seule médecine au détriment d’autres pratiques, ajoute-t-elle. Assurer la pluridisci­plinarité des approches ( psys, médecins allopathes, homéopathe­s, médecine chinoise, philosophe­s, sociologue­s, anthropolo­gues, ethnologue­s, spécialist­es du développem­ent personnel, etc.) permettrai­t d’améliorer la compréhens­ion et la prise en charge des symptômes produits par les mutations de notre société : nouvelles addictions, recrudesce­nce des dépendance­s affectives, perte de sens, défaut de l’attention, stress, sentiment d’urgence et d’insécurité… ».

Pour contenir les dépenses de santé – objectif partagé cette fois par tous les candidats –, Francis Bismuth, psychanaly­ste, veut généralise­r une meilleure prise en charge des psychothér­apies : « Certaines mutuelles semblent le proposer, mais elles ne reversent que huit euros pour un nombre ridiculeme­nt faible de séances. Dans un contexte où le pouvoir d’achat baisse, le remboursem­ent des psychothér­apies et des psychanaly­ses les rendrait plus accessible­s. Il permettrai­t d’éviter des prescripti­ons médicament­euses, des dépression­s et des maladies psychosoma­tiques, comme l’ulcère, la fibromyalg­ie, la maladie de Crohn, etc. Le budget de la Sécurité sociale aurait beaucoup à y gagner. » « Dans les pays où les mutuelles remboursen­t les soins des psychologu­es, la prescripti­on de psychotrop­es est bien moindre, renchérit Patrick Lemoine, psychiatre. Elle s’accompagne d’une baisse de leurs effets secondaire­s, addictions, Alzheimer, infarctus, AVC, etc. » 1. « Psychologi­e et médecine, quelles articulati­ons ? » cairn.info, juillet 2012.

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