Lutter contre toutes les violences
La protection des enfants victimes de violences, sexuelles ou non, est un sujet de préoccupation pour les psys1. « La mission des pouvoirs publics est de faire respecter la loi, quelles que soient les populations ayant commis des actes de maltraitance à l’égard des enfants et des jeunes adolescents, de le faire savoir et de le faire réellement », exhorte Alain Braconnier, psychiatre. Pour « prévenir les maltraitances “ordinaires” ou plus dramatiques », Marie José de Aguiar, gestalt-thérapeute, entend « proposer aux parents, aux enseignants et aux éducateurs une formation aux enjeux de la relation, suivie d’une supervision jusqu’à la majorité de l’enfant ».
Pour protéger les victimes, Fabienne Kraemer, psychanalyste, liste « trois mesures fortes : abolir la prescription des
crimes sexuels ; supprimer toute notion de crime passionnel ; considérer la violence conjugale comme un fait aggravant ». Elle propose en outre de « renforcer l’expertise psychiatrique et le suivi des personnes radicalisées », car, selon elle, « dans la majorité des cas, il s’agit de troubles de la relation au père, qui doivent être explorés et soignés ». La psychologue Asma Guenifi réclame le « financement de centres de soins psychologiques pour les victimes du terrorisme et pour toutes les personnes ayant subi un traumatisme ».
Mieux vivre ensemble, lutter contre les discriminations de sexe, de genre, d’origine ou de religion sont essentiels à l’équilibre collectif. Or, quand ils ne jettent pas d’huile sur le feu, les politiques semblent impuissants. Pourtant, des solutions existent. On ne peut mener ces combats sans réunir les extrêmes sur les questions qui les divisent, affirme le thérapeute social Charles Rojzman2, qui veut « former en nombre à la thérapie sociale les dirigeants, les éducateurs, les professionnels de la relation, les citoyens ». La ville de Dresde, en Allemagne, lui a demandé de mener « une opération d’envergure pour réunir, dans des quartiers où les relations sont explosives, les personnes qui oeuvrent à l’accueil des migrants et celles qui s’y opposent. Des actions semblables ont déjà eu lieu en France et doivent être multipliées ». 1. Voir notre appel « Il est urgent d’agir pour protéger les mineurs des violences sexuelles » sur inceste-viol-protegeons-les-enfants.com et notre article « Pourquoi nous fermons les yeux », Psychologies, no 368, décembre 2016. 2. Pour en savoir plus sur la thérapie sociale : institut-charlesr ojzman.com.