VOUS ACCEPTEZ TOUT (TROP ?)

Non seulement vous acceptez les critiques sans broncher, mais vous accueillez de la même manière piques, vexations et autres agressions. Vous vous targuez volontiers de ne pas posséder une once de susceptibilité. C’est tout juste si vous ne vous excusez pas d’avoir failli ou déçu. D’ailleurs, demander pardon ne vous coûte rien, bien au contraire, cela revient pour vous à donner une preuve d’affection, ce que vous faites spontanément avec toutes vos relations, proches et moins proches. Vous êtes prêt à tout pour ne pas faire de vagues, même à prendre sur vous la responsabilité d’erreurs ou de fautes.

À l’origine : cette absence de susceptibilité traduit une faible estime de soi. Tout accepter de l’autre révèle que l’on se considère comme de peu de valeur. Ce sentiment a pris racine très tôt dans la construction du sujet. À la source, une éducation très autoritaire dans laquelle la menace, la vexation, voire l’humiliation étaient considérées comme des outils éducatifs « normaux ». Certains enfants, qui ont été abandonnés ou rejetés ou qui se sont sentis comme tels, ont grandi avec le sentiment qu’ils ne valaient pas grand-chose. Ils sont donc prêts à tout pour être acceptés. Mais cette non-susceptibilité peut aussi être le fait de ceux qui, se sentant supérieurs à tous, laissent glisser sur leur ego critiques et remarques.

Les conseils : rechercher les figures marquantes de l’enfance ( parents, grands-parents, professeurs) qui sont associées au sentiment de dévalorisation de soi et les situations qui ont pu provoquer un sentiment de rejet ou d’abandon. Cela peut aider à comprendre l’absence totale de susceptibilité, ainsi qu’à prendre conscience de la répétition du scénario et de la nécessité d’y mettre progressivement fin. Notamment en s’entraînant avec ses proches à se faire respecter et à leur poser des limites. Enfin, garder à l’esprit que les seules critiques recevables sont précises, argumentées et respectueuses.