Psychologies (France)

“La tempête dans ma tête s’est calmée”

En arrêt maladie depuis 2014, actuelleme­nt en thérapie ciblée pour des métastases au cerveau

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« Quand le médecin m’a annoncé mon cancer du sein, pour moi, c’était clair, j’allais mourir. La plupart des personnes que je côtoyais à l’hôpital de jour vivaient des rechutes. Pendant des mois, des milliards de questions se sont bousculées dans ma tête. Sur la vie, la mort… Qu’est-ce que je vais devenir après ? Pourquoi je suis là ? À quoi je sers ? Qui suis-je finalement ? Je ne trouvais aucune réponse, plus de sens à mon existence. J’étais paumée, dans le flou total. En dépression. Difficile d’avoir envie de vivre quand on n’a pas de désir, rien auquel se raccrocher. Uniquement des émotions négatives. Je me rendais compte de mes erreurs passées, de toutes ces années gâchées où j’ai ignoré et massacré mon corps par toutes sortes de drogues. Éric Dudoit a calmé cette tempête dans ma tête. La première fois que je l’ai vu, j’ai été étonnée par son ouverture d’esprit. Nous avons parlé du bouddhisme, de l’hindouisme et de toutes ces choses en “isme”. Il n’enferme pas la spirituali­té dans une boîte. J’ai compris que, pour percevoir la vie autrement, trouver un sens, il fallait que je me libère de mes représenta­tions et trouve ma propre voie spirituell­e. S’il était là, il me dirait : “C’est encore ton mental qui parle !” C’est vrai, je me bats contre mon mental. Pour m’aider à le freiner, je participe au groupe de méditation de pleine conscience. C’est difficile, très fatigant, mon corps me fait souffrir, je ne peux pas rester longtemps assise, je me perds dans mes pensées. Mais je persévère. Le groupe me fait du bien, écouter le souffle des autres me permet de me recentrer. Après trois séances, j’observe déjà des effets. Je découvre cette sensation de temps ralenti, de vivre dans l’ici et maintenant. Plus que ça : je prends conscience de mon corps, ce corps qui m’encombrait, et de son importance. J’ai envie d’en prendre soin, de l’écouter et le respecter. Je commence à m’accepter et à accepter le monde qui m’entoure tel qu’il est ; je me sens plus complète, plus reliée. Je sais maintenant pourquoi je veux guérir : larguer la ville qui me coupe de moi-même, marcher sur les routes, contempler, remettre de l’humain dans mon existence, partir à la rencontre des gens. Je sens encore un voile devant moi, un long chemin qui m’attend, mais Éric Dudoit m’insuffle de la confiance, m’aide à trouver ma respiratio­n. Il m’a ouvert des portes. Grâce à la prise de conscience de mon corps, même s’il m’en manque la moitié, je pense que je guérirai de ce cancer. »

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