Quelques heures pour changer une vie
En quête de reconversion, Cécile a commencé à faire du bénévolat auprès des enfants de son quartier, pour voir si elle n’en ferait pas son métier. Finalement, elle a opté pour un boulot auprès des adultes. « Travailler avec les enfants, ça me touche trop, je préfère en faire une activité bénévole. » Un jour, elle est tombée sur Parrains par mille, qui propose à qui veut de passer quelques heures par mois avec un enfant qui en a besoin ou un jeune migrant isolé. C’est comme ça qu’elle a rencontré Mithu, une adolescente arrivée seule du Bangladesh. « Je ne voulais pas faire du baby-sitting mais nouer un dialogue, créer une vraie relation. » C’est ce qui s’est passé : depuis deux ans, Cécile est la « marraine » de Mithu. « Au début, je lui ai proposé des activités culturelles, qu’elle a acceptées avec politesse. Mais très vite, j’ai compris qu’elle avait surtout envie d’échanger autour d’un café ou d’un petit repas. » Leur relation est simple, fluide, joyeuse « comme une tante avec sa nièce. Mithu a laissé toute sa famille dans son pays. Je fais partie de ses nouveaux proches », au même titre que ses copines, ses amis et les éducateurs chargés de l’accompagner. « Nous tenons l’une à l’autre et nous sommes toujours contentes de nous retrouver. Même si je peux lui donner un coup de main ponctuel, ce n’est pas à moi de l’aider dans ses démarches administratives ou de trouver des solutions à sa situation. Ma place de marraine est seulement d’être là, à la juste distance, comme une adulte bienveillante. » C’est la proposition de l’association : mettre en relation « parrains » et « filleuls » – dont des jeunes migrants isolés, de plus en plus nombreux – en fonction de leurs besoins et de leurs envies, dans un cadre solide et fiable. Pour quelques heures d’humanité, qui peuvent changer une vie. Valérie Péronnet parrainsparmille.org.