VOS QUESTIONS À Claude Halmos
Je pense, après vous avoir lue, Anne-Marie, que les doutes et les craintes que vous inspire votre situation actuelle sont conditionnés, beaucoup plus que vous ne le pensez, par ce que vous avez vécu précédemment. Vos rapports avec le père de votre fille se sont en effet, me dites-vous, détériorés à partir du moment où l’on vous a diagnostiqué un cancer du sein. Or, l’oncologue vient aujourd’hui de vous annoncer une chimiothérapie longue, et il n’est pas impossible que vous redoutiez que, l’histoire se répétant, votre relation actuelle ne résiste pas
Je doute de mon ami : a-t-il vraiment rompu avec son ex-femme ?
J’ai quitté le père de ma fille il y a cinq ans et retrouvé, il y a un an, un ami, divorcé après vingt-cinq ans de mariage. Il est adorable mais il parle encore de son ex-femme, et j’ai l’impression qu’il n’a pas rompu le lien. Je ne sais plus où j’en suis. ANNE-MARIE, ROUEN
à ce nouveau traitement. Pourquoi le redouteriezvous ? Parce que vous n’avez pas mesuré, me semble-t-il, l’extrême gravité de ce que vous a fait vivre le père de votre fille. Vous m’écrivez en effet, sans vous interroger plus avant : « Il ne m’aimait plus à cause de la maladie, je suis partie. » Vous vous êtes donc, si je comprends bien, retrouvée (au moment où, malade, vous auriez eu besoin de soutien) rejetée – comme un objet sexuel hors d’usage? – par l’homme qui partageait votre vie. Est-ce que vous vous rendez compte à quel point c’est violent et destructeur? Comment, dès lors, n’auriez-vous pas peur que cela recommence et que votre compagnon actuel ne vous préfère par exemple son ex-femme, considérée, elle, dans cette optique (terrifiante), comme « en bon état »? Je crois, Anne-Marie, qu’il faudrait que vous réfléchissiez (peut-être avec une aide) à ce que vous avez vécu pour, le réalisant enfin, réaliser aussi que les hommes ne se conduisent pas tous – et heureusement ! – comme le père de votre fille.