Psychologies (France)

Comment me sentir moins bête ?

- Marianne, Nice

J’ai 28 ans. Je n’ose pas me mêler aux discussion­s des autres, parce que je les pense supérieurs à moi. Je me sens bête. Le suis-je vraiment ? Et comment reprendre confiance en moi ?

Êtes-vous « bête » ? Vous répondre, Marianne, supposerai­t d’abord de pouvoir définir ce que l’on nomme « bêtise ».

Or c’est aussi difficile et complexe que tenter de cerner ce qu’est l’intelligen­ce… Mais je peux néanmoins vous dire une chose, que mon expérience m’a apprise : s’interroger sur ses capacités intellectu­elles est toujours un signe d’intelligen­ce. Les gens « bêtes » ne se demandent jamais s’ils le sont, je ne suis donc pas inquiète pour vous. Et je suis d’autant moins inquiète que les difficulté­s que vous me décrivez me semblent relever non pas de la « bêtise », mais de ce que l’on nomme, dans le jargon psy, l’inhibition. C’est-à-dire l’existence en soi d’une force – inconscien­te – qui bloque les mécanismes intellectu­els et empêche de penser, de réfléchir, d’agir. Une telle force a toujours une histoire. Elle s’est construite. Depuis la toute petite enfance ( la façon dont ses parents traitent un bébé est importante pour le développem­ent de ses capacités) jusqu’à l’âge adulte.

Vous voudriez discuter avec les autres, mais vous n’y arrivez pas.

Parce que, dès que cette envie survient, votre tête se bloque : vous ne comprenez plus rien, vous ne savez plus rien. Et, bien sûr, cela vous fait vous sentir stupide et redouble votre blocage. Il faudrait, Marianne, se demander quand tout cela a commencé et dans quel contexte. Que s’est-il passé avec vos parents, leur entourage, l’école ? Étiez-vous une enfant appréciée, valorisée ou, au contraire, dévalorisé­e ? Réfléchiss­ez à tout cela, et peut-être avec l’aide d’un psy. Votre inhibition s’est construite. Il faut la déconstrui­re. Allez-y !

Newspapers in French

Newspapers from France