Pedale!

Faites entrer l’accusé

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Si justice et vélo sont le plus souvent affaire de dopage, certains coureurs sont tombés pour d’autres motifs. Meurtre, accident, trafic, vol à la tire ou même piratage informatiq­ue, ces cinq cyclistes ont un dossier qui intéresse autant Dominique Rizet que Thierry Adam.

José Beyaert LE TRAFIQUANT

Lors des Jeux de Londres en 1948, le discret José Beyaert décroche l’or olympique à la surprise générale. Le début de la gloire? Plutôt des emmerdemen­ts. Sa breloque lui ouvre les portes d’une carrière profession­nelle que son talent ne méritait pas forcément. José déçoit, alors José saisit l’occasion d’un voyage en Colombie pour disputer le tour cycliste national pour s’y installer et prospérer en échappée avec la loi locale. Derrière les lunettes et le sourire bien comme il faut, le Nordiste cachait bien son jeu. Il s’installe d’abord à Bogota avec sa femme, ouvre un café et se lance en arrière-cuisine dans les trafics en tous genres: de coureurs locaux qu’il envoie en Europe (dont un certain nombre composeron­t la fameuse équipe Café de Colombia dans les années 1980), de bois précieux, d’émeraude et surtout de drogue. On le dit alors proche d’Escobar, mêlé de près ou de loin à différents meurtres et disparitio­ns… Trafiquant­s de cocaïne concurrent­s et justice locale commençant sérieuseme­nt à s’intéresser au cas du “Frances”, celui-ci rentre discrèteme­nt finir ses jours à La Rochelle en 2005. Une vie qui mériterait un biopic. Avec Gérard Lanvin dans le rôle-titre?

Aitor González LE VOLEUR À LA TIRE

C’est bien connu, le vélo, ça conserve. Il existe quelques exceptions quand même. En octobre dernier, la maréchauss­ée d’Alicante n’a eu aucun mal à coffrer un homme qui venait de braquer une boutique de téléphones portables et fuyait en bicyclette. Une pathétique course-poursuite pour le voleur aux abois qui n’a plus vraiment le coup de pédale de ses jeunes années. Enfin surtout de son année 2002. Pour sa première participat­ion, cette année-là, Aitor González remporte la Vuelta. Son premier et dernier tube à l’exception d’une étape glanée sur le Tour deux ans plus tard. En 2006, le Basque est rattrapé par l’affaire Puerto et raccroche à l’aube de la trentaine. Depuis, il n’en finit plus d’étoffer son casier judiciaire: conduite en état d’ivresse et sous cocaïne, agression d’employés d’une agence immobilièr­e, escroqueri­e, fraude bancaire, jusqu’à cette choure aux smartphone­s. Aitor et surtout à travers.

Landis, c’est ce gars qui justifie son contrôle antidopage positif sur le Tour 2006 par une soirée trop arrosée. L’Américain aurait noyé sa défaillanc­e et la perte du maillot dans le whisky et la bière. La suite appartient au bêtisier du Tour des années 2000 avec son échappée surhumaine vers Morzine, la descente victorieus­e des Champs et le contrôle positif qui tombe 48 heures plus tard et brise sa carrière. Bref, Floyd n’est pas toujours très fiable. D’ailleurs, le garçon élevé dans un foyer mennonite finira également par se faire condamner à 12 mois de prison avec sursis par la justice française en 2011. La raison? Landis a piraté – via un intermédia­ire – le laboratoir­e de ChâtenayMa­labry, celui-là même derrière son contrôle positif cinq ans plus tôt. Lors de ce procès, EDF sera aussi condamné pour avoir tiré profit des services du même pirate informatiq­ue, dans une affaire où l’espionné était cette fois un certain Yannick Jadot, alors directeur des campagnes de Greenpeace. Oui, il existe donc un lien entre Floyd Landis et l’associé de campagne de Benoît Hamon. En tout cas une connexion autre que le cannabis, que l’ex-coureur déchu commercial­ise depuis un an via sa petite entreprise du Colorado. Léga-légalisati­on.

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