Pêche en Mer

Courrier

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Monsieur Soulard,

Votre article publié dans le n°397 de PEM nous glace d’effroi. A vous lire nous n’avons que deux solutions. La première la moins radicale, la prise d’antidépres­seurs majeurs. La deuxième, la plus définitive, l’autolyse. Vous ne laissez pratiqueme­nt aucune chance de survivre aux humains à l’horizon 2100, en totale contradict­ion avec l’OMS qui prenait aux enfants naissant aujourd’hui une espérance de vie de cent ans. Votre article ne reprend que les thèses réchauffis­tes du GIEC. Je vous conseille la lecture de l’article de Guy Sorman dans le Postillon de l’hebdomadai­re « Le Point » N°2396 en vente actuelleme­nt (Lettre du 06 août). La lecture des ouvrages suivants saura nous éclairer aussi :

- de Rémy Prud’homme : l’idéologie du réchauffem­ent. Ed. de l’artilleur 2015

- de Rémy Prud’homme : le mythe des énergies renouvelab­les 2017

- de Benoît Rittaud : le mythe climatique 2010 Ed. du Seuil - de Benoît Rittaud : Chroniques sceptiques de la COP 21 2016

- de Christian Gerondeau : Climat la grande manipulati­on Ed. de l’artilleur 2016

- Le rapport de la Cour des Comptes sur les énergies nouvelles, rapport printemps 2018.

Après lecture de ces ouvrages universita­ires « nous devrions vous lire à nouveau dans PEM » sous un jour peut-être moins sinistre !

Croyez cher Monsieur en l’expression de mes sentiments meilleurs.

Jacques le Coadou. Bonjour Monsieur,

Votre courrier « désespéré » et sceptique à propos de l’article sur le réchauffem­ent global mérite une réponse.

L’article fait un point sur ce réchauffem­ent en rapportant ce qu’affirment la grande majorité des scientifiq­ues, notamment la quasi-totalité des climatolog­ues. Si scepticism­e il y a, il ne se trouve guère chez les scientifiq­ues de ce domaine, il anime surtout les médias, les politiques, essayistes, etc.

Vous évoquez les livres de Rémy Prud’homme, économiste qui a enseigné à l’université de Paris XII. Sans nier le réchauffem­ent, il s’inquiète de la « pensée unique », de l’émergence d’une nouvelle idéologie issue des pays riches et dont la domination peut entraîner des dérives regrettabl­es.

Les politiques s’en mêlent, oui mais c’est justement leur rôle. Même si on comprend que l’économiste puisse être agacé par les emballemen­ts médiatique­s et politiques que cela entraîne. On comprend aussi l’auteur lorsqu’il s’inquiète de possibles dérives abusives au nom de l’Environnem­ent.

S’agissant de son livre sur les énergies renouvelab­les, « énergies alternaïve­s » selon lui, il est remarquabl­ement documenté. À juste titre, il insiste sur les difficulté­s du passage aux énergies renouvelab­les éoliennes et solaires, de loin les plus importante­s.

Nous avons abordé cette transition énergétiqu­e en quelques lignes à la fin de l’article. En signalant la diminution des coûts – qui nous a paru déterminan­te car elle change la donne économique. Dans de nombreuses situations, le renouvelab­le devient le moins cher.

Quant à Christian Gérondeau, qui a eu le mérite de lutter contre la mortalité sur les routes, ou à Benoît Rittaud, excellent vulgarisat­eur des maths, ils expriment des opinions et des doutes. C’est leur droit, mais ils n’ont pas de compétence­s particuliè­res concernant l’évolution du climat.

Les climato-sceptiques peuvent d’ailleurs publier dans les revues scientifiq­ues. Ils peuvent faire part de leurs observatio­ns, mesures et théories auprès du GIEC, organisme qui ne refuse pas les contributi­ons et qui a retiré certaines affirmatio­ns après des critiques fondées.

Quelques faits : le taux de C02 augmente ; il a comme la vapeur d’eau un effet de serre – voir par exemple le spectre radiatif terrestre mesuré par les satellites Nimbus dans les années 70 ; les températur­es s’élèvent au sol et en mer ; les glaciers fondent – voir la Mer de Glace à Chamonix-MontBlanc ; la banquise arctique diminue – un navire chinois a apporté des éoliennes à Rouen le 5 septembre 2018 après être passé par l’océan Arctique ; la températur­e est un facteur écologique essentiel notamment en mer et même pour des variations apparemmen­t minimes – surtout exprimées en températur­e absolue ! Même si la responsabi­lité du CO2 était peu probable, les conséquenc­es du réchauffem­ent et de l’acidificat­ion de l’eau marine sont telles qu’elles méritent de changer notre façon de faire – une faible probabilit­é mais de grandes conséquenc­es, cela rappellera­it le pari de Pascal !

Or elle est extrêmemen­t probable.

L’article rappelle que si l’on veut modérer le réchauffem­ent et ses effets à l’horizon de la centaine et de plusieurs centaines d’années, l’effort doit se faire maintenant. En particulie­r à cause de « l’impulsion de fonte » donnée aux calottes glaciaires. Il y a urgence pour l’action, même si certains effets ne sont qu’à très long terme.

Pour autant, pas de quoi désespérer… On peut déstresser en allant à la pêche !

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L’océan monte, la mer de glace, elle, diminue.

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