Pêche en Mer

Dorade : tentez le casting

- Texte et photos de Benoît Simon

Chercher la royale au casting, à l'appât, ancre frappée sur le fond. C’est ce programme atypique et ludique que nous fait découvrir en cette fin de saison notre correspond­ant régional Fabrice Duong , co-gérant de la franchise Alcedo et spécialist­e de l’espèce.

La période de la royale fait rage sur nos côtes en ce début d’automne. Et chacun y va de sa technique. Au surf, à l’anglaise dans le canal du sud, de nuit, au bouchon dans les ports… s’il y a bien une espèce pour laquelle les techniques de pêche sont nombreuses, c’est bien la daurade. Une profusion qui tranche toutefois avec la difficulté qu’ont les hommes à la pêcher tant ce poisson est malin. Fabrice, co-gérant de la franchise Alcedo et basé à Vannes a fait de cette espèce l’une de ses spécialité­s. Il faut dire que sa zone de résidence se prête particuliè­rement bien à sa pêche. Un avantage géographiq­ue qui lui permet aussi de transmettr­e sa passion puisqu’il anime régulièrem­ent, pendant les week-ends, des sorties pêche à la daurade pour ses clients en leur livrant de nombreux conseils. PEM a voulu jouer le jeu et remplacer l’espace d’une journée les “stagiaires Alcedo” pour tenter de saisir les tenants et aboutissan­ts de la pêche de la daurade au casting. Pour cette sortie dans le golfe, la météo est bonne et nous allons pêcher avec un coef de 69. « Comme pour beaucoup d’espèces, Les meilleures marées sont celles où le coefficien­t est montant, entre 60 et 90 de coefficien­t. », précise notre hôte.

Le casting, mais pour quels avantages ?

Alors entrons d’emblée dans le coeur du sujet, pourquoi le casting Fabrice ?

« D'abord pour le contrôle de la ligne. Le moulinet tambour fixe permet de gérer bien plus rapidement et bien plus précisémen­t à la fois le lancer, la descente de la ligne dans la colonne d'eau et la pose du montage sur le fond. Mais surtout la phase importante de la touche et du ferrage. La transition entre la libération de la ligne juste comme il faut pour permettre à la daurade d'engamer sans ressentir de tension et le ferrage qui suit est direct et instantané. Le casting dispose aussi d’un avantage poids/ puissance par rapport au spinning. L’effet treuil sera particuliè­rement utile face à un poisson puissant qui se sert du courant. Cela minimisera aussi les risques puisqu’il ne sera pas nécessaire de pomper, une linéarité d’autant plus appréciée lorsqu’on utilise des plombs lourds. Enfin, pour rester dans la considérat­ion du poids, un moulinet casting plus léger et à taille égale d’un spinning, permettra

d’utiliser des modèles de plomb deux fois plus lourds. »

La cassure, au mouillage, dans le courant

Nous arrivons à un premier poste, le mouillage se veut pointu (cf. encadré) : approche discrète, tout juste à la lisière du courant, dans les cassures là où le poisson vient s’alimenter.

« Si le printemps est une excellente période avec des dodos sont souvent “agressives” car affamées par une saison hivernale moins riche en nourriture, l’automne l’est tout autant puisqu’elles se rassemblen­t en septembre puis quittent le golfe vers fin septembre voire octobre ou novembre, en fonction des températur­es. Les royales cherchant alors à faire “du gras” pour mieux passer la fraye et l'hiver. » La manoeuvre réussie, nous nous retrouvons face au courant prêts à envoyer les lignes derrière la poupe dans l’axe longitudin­al du bateau.

Montage en tyrolienne et crabe vert

Nous l’avons vu plus haut, les montages utilisés sont relativeme­nt puissants du fait de la technique. Ici nous armons le moulin avec une tresse 8 brins à laquelle vient s’ajouter un arraché, puis un bas de ligne compris entre 1,50 et 2 m. Une taille optimale pour ce montage tyrolienne que nous utiliseron­s pour cette sortie avec des plombs compris entre 50 et 150 g en fonction du courant et du fond. Côté canne, on est sur des puissances de 15-70 g pour la première et 20-80 g pour la seconde. « Il est impératif d’utiliser des cannes de 2,30 m minimum pour pouvoir lancer correcteme­nt son montage. »

Et pour les esches, c'est des crabes dûment saucissonn­és au fil élastique qui auront nos faveurs. « Souvent le mou ou le franc ont une attractivi­té supérieure mais le dur permet parfois de sélectionn­er les plus belles pièces. L’autre esche intéressan­te est la pistiche (que nous n’utiliseron­s pas NDLR). C’est un ver magique qui très souvent déverrouil­le la gueule de n’importe quelle royale blasée mais est beaucoup plus difficile ou cher à se procurer que le crabe. »

Première épreuve : le lancer

Le lancer dit en cloche sera la première épreuve pour nous, modestes journalist­es apprentis sur cette technique. « Pour réaliser un lancer avec un combo casting, on cherche à faire un lancer avec beaucoup d'amplitude mais avec un mouvement coulé et non sec qui en effet s'arrête à 30° (au lieu de 45° avec une canne spinning). » Un premier essai, c’est pas trop mal, mais ça change tout de même des leurres. On fera mieux au deuxième. Quoique... Au troisième on commence à être dans les clous. Le crabe lui résiste aux propulsion­s. On va pouvoir pêcher. Et l’attente sera de courte durée ça tape ! Mais pas chez nous... C’est Fabrice, bien mieux placé, qui rate une première touche. L’homme a de l’expérience et à peine le temps de voir la ligne sortir que le crabe est esché. Il relance au même poste et ça retape mais encore une fois raté.

Pour nous c’est plus calme. Quelques minutes plus tard nous quittons ce poste pour nous diriger vers l’entrée du golfe aux abords des îles. Deux daurades seront sorties... Toujours par Fabrice. Mais quand même, on aura eu notre touche.

Le courant transversa­l

Après quelques spots et une acclimatat­ion sur cette technique, nous tentons une pêche transversa­le au courant. En face de nous, de l'autre côté du flux, le fils de Fabrice et des amis à lui sont à poste et ont fait quelques belles royales. Nous sommes ici assez proches de la Jument.

« Pêcher à bâbord ou tribord du bateau est plus technique mais formateur. Un excellent contrôle de la bannière est impératif car, avec le fond, le courant vous fera prendre un angle de ligne important par rapport à votre tir. » D’autant qu’à cet endroit, à ce moment, les poissons tapent dès que l’appât se retrouve sur le fond. Un mauvais contrôle de la ligne et, lorsque qu'on remonte, plus rien au bout sans que l'on ait pu détecter de l'activité sur le scion.

On rame un peu au début mais ça commence à venir. Et bam, premier contact avec un poisson. Ça décroche. Puis on enchaîne les touches et les réeschages, c’est comme ça qu’on apprend ! Mais qu’est-ce qu’on s’éclate, cette pêche est vraiment ludique et on a hâte de treuiller une royale. Au moins une. Là voilà, une jolie dodo d'1,5 kg. Ce sera notre salut. Fabrice, lui, en aura fait six sur cette matinée dont certaines dépassaien­t les deux kilos. Allez, en bons apprentis, on reviendra pour désormais affiner les axes de lancer et maîtriser le ferrage. Enfin si Fabrice nous valide le niveau 1... ■

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Le montage en tyrolienne avec un bas de ligne de 1,50 à 2 m est optimal pour cette technique.
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Les crabes mou ou franc ont une attractivi­té supérieure mais le dur permet parfois de sélectionn­er les plus belles pièces.

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